Conseil départemental réunion du 21 mars 2016 intervention de Françoise MARTIN

Monsieur le Président, mes chers collègues, ma question va rejoindre celle posée par Madame CHOAIN.

 

Le 17 décembre dernier, la majorité imposait des baisses de subventions tout azimut aux établissements sociaux et médico-sociaux.

Pour le seul secteur des personnes handicapées, cette progression négative atteint – 4 % et le désengagement du Département du Nord se chiffre à plusieurs millions d’euros.

Les structures n’ont pas pu se préparer à la baisse de leur budget, les décisions sont prises à marche forcée et sans aucune concertation. Elles vont devoir prendre des décisions radicales, immédiates et brutales : soit augmenter le prix de la journée, soit alléger la masse salariale de leur structure, c’est-à-dire licencier.

Dans le Nord, ces suppressions de postes pourraient toucher des centaines de personnes. Rien que pour les associations Papillons blancs regroupées au sein de l’Union départementale, il s’agit de 200 emplois menacés.

 

Les associations qui accompagnent les personnes en situation de handicap et leurs familles regroupées au sein d’un comité d’entente qui contient 11 grandes fédérations telles que l’AFM Téléthon, l’Association des paralysés de France, l’Autisme 59/62, les Papillons blancs, et j’en passe, tirent toutes la sonnette d’alarme.

 

Pendant ce temps-là, l’Exécutif départemental reste de marbre. Pourtant, les témoignages des familles et des associations recueillis par la presse attestent de la violence de ces mesures.

Soyons clairs. Personne ne conteste la recherche des solutions innovantes, alternatives aux prises en charge des collectivités. Mais cela ne peut se faire en tordant le bras des structures des associations qui agissent au quotidien en touchant à la qualité de l’accompagnement des personnes en situation de handicap ou en déstabilisant l’équilibre déjà précaire des familles. Alors que près de 3 000 personnes sont en attente d’une solution d’accueil ou d’accompagnement dans le Nord, la question du handicap ne peut se réduire à une simple variable d’ajustement budgétaire.

 

Cette situation que je viens de décrire, elle est vraie pour le secteur du handicap mais elle l’est également pour ceux de l’enfance ou des personnes âgées qui connaissent la même dynamique de désengagement budgétaire.

 

Bousculer l’équilibre financier des structures, c’est bousculer l’accompagnement de ces Nordistes fragilisés dans leur parcours de vie et envers qui nous avons des devoirs de solidarité.

Nous savons, et vous le savez bien, la plupart du temps, la maltraitance ne peut pas être réduite à un acte volontaire. Elle est souvent la conséquence de contraintes financières qui affectent les structures et conduisent les professionnels à accorder moins d’attention à leur public, par exemple, à bâcler les toilettes alors qu’il s’agit d’un moment essentiel au cours duquel l’accompagnant prend soin de la personne. La fameuse toilette tête-mains-cul par rapport à la toilette intégrale, c’est tout dire.

 

Attachés au principe de justice et de solidarité ainsi que de bientraitance, nous ne pouvons que soutenir et relayer le message des associations et des familles qui vous réclament avant tout aujourd’hui de l’humanité.

Nous sommes dans un contexte budgétaire tendu, soit. Nous devons faire des économies. Ceci impose de faire des choix, des choix justes.

 

Notre question est simple, Monsieur le Président : pensez-vous que les économies puissent se réaliser sur le dos des personnes les plus fragiles, celles qui demandent notre protection ?

 

Françoise MARTIN
Adjointe déléguée aux écoles et à l’éducation

Conseillère départementale.

 

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