Carnet n° 390 du 22 Février 2016

40 ans… déjà 

 

Après une pause  relative  en terme de réunions et de manifestations publiques que nous « imposent » ceux qui, bien que minoritaires dans la population, ont pris une ou deux semaines de vacances à la montagne ou bien ailleurs, la vie publique reprend son cours, après quelques rencontres dimanche soir au Grand Stade en marge de la belle victoire du Losc contre Lyon, avec des réunions à la MEL sur le Scot et le PLU, un Conseil Municipal mardi consacré au DOB, (débat d’orientation budgétaire), et le début, samedi prochain, d’un immense événement culturel au Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq, le LAM, « La rétrospective MODIGLIANI ».

Cette dernière semaine de février sera aussi marquée pour moi, et peut-être pour quelques autres, par une date-souvenir sinon un anniversaire, le 27 février 1976.

Il y a 40 ans, je siégeais pour la première fois en Conseil Municipal de Villeneuve d’Ascq à l’issue d’une élection partielle où j’avais contribué à faire gagner la gauche après une crise au sein de la droite villeneuvoise qui s’était déchirée, et que j’avais été un des rares à prévoir, formé à la vie locale par un de ses meilleurs connaisseurs d’alors, Alfred Dequesnes, fils du Maire socialiste du même nom, Maire de Flers entre 1924 et 1947.

Moi qui n’avait, jusqu’à ces moments, jamais pensé être un jour élu,

même après cette première élection née du hasard, d’un peu de chance et, très vite, de beaucoup de volonté, je n’aurais imaginé être encore là en 2016 après avoir consacré l’essentiel de ma vie à ma Ville et aux Villeneuvois, à la Métropole Lilloise sans oublier, en parallèle, 15 années au service de l’Europe…

Oui, l’Europe, cette Europe tant décriée, cette Europe que beaucoup d’Anglais, nous dit-on, voudraient quitter (et je ne suis pas loin de penser que ce serait tant mieux pour les vrais Européens  et donc de leur dire : chiche !).

Quand je revoyais hier les images de la bataille de Verdun dont on commémorait le centenaire de son début, ses 600 000 morts des deux camps en 9 mois et ses 800 000 blessés,

quand je me rappelais que, 24 ans plus tard, c’est le nazisme allemand et les fascismes nationalistes qui allaient l’ensanglanter à nouveau dans d’horribles conditions, la déchirer et l’affaiblir définitivement au profit de nouvelles puissances,

oui cette Europe, malgré tous ses défauts, ses erreurs et ses fautes, nous a donné la Paix.

Oui cette Europe, je suis fier de l’avoir servie et d’y croire encore en réaffirmant, plus que jamais, que ce n’est pas de « trop d’Europe » dont nous souffrons mais de « pas assez d’Europe », à condition qu’elle retrouve ses fondamentaux en réduisant une dimension libérale que nous ont imposé ceux qui aujourd’hui menacent d’en sortir… Ce qui est vraiment un comble !

Oui 15 ans au Parlement Européen et surtout 39 ans à la CUDL – Lille Métropole – MEL et 40 ans au service de Villeneuve d’Ascq.

J’ai relu ces derniers jours les dossiers de l’époque des années 70, la presse, les débats ce qui m’a aidé à me remémorer l’état d’alors de notre Ville, Villeneuve d’Ascq…

Quand on voit ce qu’elle est aujourd’hui, on a tout lieu d’être fiers de ce qu’elle est devenue, et c’est le résultat de l’action des Villeneuvois, du monde associatif, du monde économique, de ses acteurs éducatifs, sociaux, culturels et sportifs…

Quand on regarde autour de nous l’état des villes, on peut constater que s’il en est d’autres qui on connu un même essor que Villeneuve d’Ascq… Ce n’est pas le cas de la majorité d’entre elles.

Et je pense modestement que « le chef d’orchestre » de toutes ces équipes municipales, associatives et citoyennes que j’ai été depuis 40 ans n’est pas pour rien dans cette évolution positive.

C’est pourquoi, j’entends bien le rester jusqu’au bout et n’ayant pas oublié les raisons qui ont conduit à une crise à droite en 1975 qui m’a valu une première élection en février 1976 ni « les années grises » 2002/2008,

je ferai ce qu’il faut pour assurer, le moment venu, la meilleure transition possible dans la conduite des affaires de la Ville.

C’est le moins que je dois à toutes celles et à tous ceux qui m’ont fait confiance et qui m’ont aidé depuis autant d’années.

 J’ajoute à cela une vie politique nationale « qui part en vrille », avec un parti ex-UMP rebaptisé LR englué du fait de son ancien Président N. Sarkozy, avec un PS qui, tel le Titanic, se refuse à voir « l’iceberg 2017 »qui se profile, des Verts qui pataugent, un Mélenchon qui a emprunté le pédalo qu’il avait offert à M. Hollande, un Manuel Valls qui aimerait se retrouver dans la situation de François Mitterrand après la fin programmée de la SFIO dans les années 60. Il lui faudra pour cela relire l’Histoire, celle de la Gauche et de ses fondamentaux car si on gagne une Présidentielle au Centre, il faut d’abord rassembler sa Gauche… (François Bayrou, malgré toutes ses qualités, peut en témoigner).

En attendant, le Président Hollande recueille 19% de satisfaits et 81% de mécontents… Pas étonnant qu’il se soit offert un périple, par ailleurs utile, de plus de 45 000 km dans les terres lointaines d’une France éternelle, « derniers restes » de sa période coloniale…

Si pour la Gauche et le Camp du Progrès, les temps ne sont plus à attendre « le grand soir », et si, donc, un modèle social démocrate peut se concevoir et se discuter, (d’autres pays nous en ont montré les avantages), le « social libéralisme » est beaucoup plus dangereux et qui n’a souvent plus de « social » que « le résidu peau de chagrin »  que le libéralisme veut bien lui laisser… Pour le plus grand profit des puissants et des riches.

Ceux qui débattent actuellement de « la réforme du droit du travail » ne doivent jamais oublier cette cruelle réalité que nous rappelle toute notre histoire, celle des luttes ouvrières du 19éme et du 20éme siècle après celles, pré-révolutionnaires et révolutionnaires, du 18éme siècle.

Rien ne s’acquiert jamais sans lutte y compris simplement le droit de négocier !

Toutes les corporations qui aujourd’hui bloquent, à tour de rôle nos villes et nos routes le savent bien et le rappellent aux salariés et ouvriers et cela même si de manière très injuste, les usagers de la route et des transports n’ont pas vis-à-vis d’eux la même indulgence.

Une fois encore, je le redis, soit la société et les partis démocratiques assumeront ces réalités et ces devoirs soit il est un autre « parti » qui arrivera au pouvoir et ce sera terrible…

40 ans… Oui 40 ans… C’est beaucoup et sans doute pour certain(e)s, c’est trop… Il est évident que je préférais « avoir moins de kilomètres au compteur » mais c’est ainsi. Alors, il faut user de son énergie intacte, de son expérience et de son détachement vis-à-vis d’autres ambitions pour continuer à être utile…

C’est sans doute ce que pense Alain Juppé qui, au même âge que moi, postule à un mandat Présidentiel en 2017 avec, je le pense, quelques chances de succès, sans pour autant oublier un constat que chacun peut et doit faire en pensant à Charles de Gaulle, Georges Pompidou, François Mitterrand, Jacques Chirac et sûrement Nicolas Sarkozy…

« Combien de fins de règnes peuvent être tristes… » Et je passe « pudiquement » sur d’autres fins de règnes passées (ou à venir) régionales, départementales ou locales…

C’est pourquoi, je terminerai mon 390éme carnet en reprenant 2 citations déjà utilisées.

Une d’ Henri Bergson :

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons faire »

L’autre de Voltaire :

« J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon pour la santé. »

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