Expression militante

« Au regard des résultats du premier tour, il m’apparaît, moins sur Villeneuve que sur la région, que les villes au passé ouvrier, et aujourd’hui pour la plupart économiquement sinistrées, sont fort impactées par les scores du FN.

C’est un lieu commun que dire que les difficultés sociales produisent la désespérance et qu’alors la démagogie trouve son écho dans la colère voire la haine.

L’incompréhension ressentie par ceux qui ont été laissés « au bord du chemin », l’absence de perspectives, génèrent suspicion et rejet des formations politiques historiques.

Dans les zones rurales également, les agriculteurs aisés qui craignent pour leurs biens, autant que le prolétariat des ouvriers agricoles sont emmenés par les expressions diabolisantes éructées par les discours lepénistes.

Le spectacle donné depuis trop longtemps par les apparatchiks, à l’évidence plus soucieux de leur ego et de leur carrière et des avantages qu’elle procure, que du réel progrès social de ceux qui les ont fait élire, n’est pas de nature à restaurer la confiance.

C’est l’expression de cette politique usée, dont nous, avec Rassemblement Citoyen, ne voulons plus.

Le coup est rude pour tous les militants du camp du progrès.

Pour autant, dans une vie de militant, ce n’est pas la première fois. Si nous sommes amers, ce n’est pas cette amertume qui doit nous faire baisser les bras.

Il nous appartient comme à chaque fois que cela nous est arrivé, d’analyser les évènements pour espérer et rebondir en faisant entendre nos valeurs et la place que nous accordons à l’humain.

Il est plus important de mobiliser notre résilience que de cultiver notre déception.

Le regret d’une place qui nous aurait permis de faire entendre notre voix et d’ « exister » encore politiquement mais sans peser n’est plus d’actualité.

Dimanche les enjeux sont davantage de barrer la route au « F-Haine ». Pour aujourd’hui en région, et pour 2017 aux présidentielles.

C’est cela je crois, « faire de la politique autrement », et la situation actuelle nous donne l’occasion d’être ce que nous disons.

Préparer la France à venir pour les générations futures, endurer notre spleen, taire nos ego, trouver d’autres espaces et temps pour exprimer notre vision sociétale et œuvrer en insufflant une autre politique, d’autres pratiques, d’autres mœurs.

Préparer l’avenir, même si cet avenir devait se jouer sans nos personnes mais avec nos « héritiers » porteurs d’une gauche renouvelée.

Je pense que se retirer et inciter à voter Bertrand, non pas pour porter un discours de droite, mais pour faire un front républicain face au discours de haine et d’exclusion était la seule posture acceptable pour un responsable politique de gauche. A cette réserve près qu’il aurait fallu le faire autrement, dans le respect de ceux qui étaient partie prenante.

 

Je vomis le front national et je veux dire ma posture « pas POUR Bertrand mais CONTRE Le Pen » : je voterai UMP-LR dimanche prochain ».

 

Vincent VERBEECK

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