Carnet n° 357 du 6 juillet 2015

« Entre égoïsme et conscience… »

 

Toujours inquiet en ces moments particulièrement difficiles à tous les niveaux d’une vie publique qui souvent n’a plus de « citoyenne » que le nom (quand cet attribut n’est parfois plus qu’un simple prétexte), de plus en plus angoissé quand je mesure les risques et les périls qui nous guettent aujourd’hui et demain avec de tels états d’esprit, j’avais prévu d’ouvrir ce 357ème carnet, daté du 6 juillet 2015, par une citation d’Arthur Schopenhauer qui, au début du 19ème siècle, écrivait déjà que « l’égoïsme régit le monde ».

Et puis, comme malgré tout, je reste au fond de moi « un indécrottable optimiste » (ne serait-ce que pour avoir l’envie et le courage de survivre et de me battre), j’ai fait le choix d’une autre citation écrite par un de mes auteurs favoris, Victor Hugo,

« La liberté consiste à choisir entre deux esclavages : l’égoïsme et la conscience.

Celui qui choisit la conscience est l’homme libre ».

 

Ce que l’on appelle depuis des jours, des semaines et des mois « la crise Grecque » et les réactions qu’elle suscite de tous les côtés, en est sans doute une parfaite illustration.  Reste à se mettre d’accord, voire à identifier, ceux qu’on doit qualifier d’égotistes et ceux qui ont fait le choix de la conscience !

Et on se rend vite compte que ce n’est pas si simple :

  • Égoïste la Grèce, son gouvernement et son peuple accusés sans vergogne de vouloir continuer à vivre à crédit, un crédit que d’autres peuples leur ont déjà accordé sans trop compter ?
  • Égoïste le FMI, la Banque Centrale Européenne, l’Union Européenne, l’Allemagne (et la plupart des 28 pays de l’UE qui comptent au total plus de 500 millions d’habitants) ?
  • Conscience que celle qui consiste à ne plus vouloir dépenser davantage que ce que l’on gagne ?
  • Conscience d’accepter de respecter les règles communes que l’on a adopté en rentrant dans l’Union ?

Mais conscience aussi de la vraie nature de l’Union Européenne voulue par ses Pères Fondateurs il y a 65 ans et par tous ses constructeurs qui les ont suivi depuis ?

 

Conscience que ses plus de 500 millions d’habitants issus de 28 pays sur un territoire de 4 493 712 km2, qui constituent aujourd’hui la première puissance économique mondiale, ne peuvent pas accepter de vivre sous le joug des marchés et de leurs règles, de la finance et de leurs banques, des bourses et de leurs spéculateurs ?

Personne, au moins, ne nie plus en ce 6 juillet 2015, qu’entre égoïsme et conscience, c’est un choix entre « deux formes d’esclavages » aux conséquences redoutables !

 

En organisant un référendum sur les conditions faites au peuple grec pour se plier aux règles communes, le gouvernement grec avec courage et les Grecs avec la force de plus de 60% de NON (et plus de 60% de participation), ont sans doute donné une leçon à celles et ceux qui pensent que face « aux vagues dominantes du monde d’aujourd’hui » on ne peut, au mieux, que de se laisser porter…

 

Difficile de dire en ce lundi 6 juillet, ce qu’il en sortira mais nul doute que l’Europe de « l’après référendum grec » ne sera plus celle d’avant. N’en déplaise à Madame Le Pen, ce sera une Europe davantage citoyenne, culturelle, démocratique et pacifiste et pas une Europe nationaliste et populiste qui exacerbe les antagonismes comme les néo fascistes de tous poils et de tous temps l’ont toujours voulue et fait payer pour cela les lourds tributs à nos peuples européens !

 

L’Europe a besoin de la Grèce pour les racines qu’elle nous a donné et pour la position géostratégique qu’elle occupe dans le bassin méditerranéen.

A partir de là, il faut trouver des solutions équilibrées et acceptables… Et, pour moi, les baisses annoncées des cotations boursières dans ces temples érigés aux égoïsmes que sont toutes les bourses dans le monde, oui ces baisses annoncées sont une bonne nouvelle car comme l’a dit un jour d’octobre 1966, le Général de Gaulle, « La politique ne se fait pas à la corbeille »

A suivre… avec intérêt et pour un Européen comme moi, avec passion !

 

En attendant, plus près de chez nous géographiquement et un peu plus loin temporellement, les élections régionales de décembre prochain, en particulier en Nord – Pas de Calais – Picardie, vont, elles-aussi, égrainer les éléments de ce choix entre « égoïsme et conscience »,

entre « les motivations des 2 sortes » des électeurs, « celles des 2 sortes » des territoires et des institutions, et surtout « celles des 2 sortes » des partis politiques et de leurs  « responsables ».

Ce que l’on entend de la bouche ou sous la plume de certaines et certains ne nous rassurent ( et ne me rassure) pas.

 

L’égoïsme, je ne cesse de le dire, c’est de vouloir se compter en surlignant ses différences pour mieux exister à tout prix, un prix d’ailleurs payé ensuite par « les autres ».

La conscience, c’est de mesurer les risques de la division et des surenchères pour nos populations, et en l’occurrence pour notre Grande Région de 5,974 millions d’habitants (la Grèce en compte 10,9 millions).

S’il n’y a pas, en ce début  juillet, de raisons d’optimisme, j’espère encore que l’été mettra « un peu de plomb dans la tête  des princes et des princesses qui nous gouvernent ou qui disent s’y préparer »…

 

Rendez-vous en septembre…

 

Oui entre égoïsme et conscience « partout, le choix de l’homme libre », entre guerre et Paix, et les conditions à remplir (et à payer) pour avoir la Paix, tout comme entre un monde encore relativement vivable et un monde pollué à en devenir invivable (avec la conscience des efforts et sacrifices à faire pour arrêter la spirale mortelle dans laquelle nous sommes engagés).

 

Oui, enfin, entre « égoïsme et conscience » « le choix de l’homme libre » pour répondre (par exemple) aux besoins de logements des uns qui se heurtent à l’égoïsme de ceux qui en ont déjà, mais aussi qui veulent

  • toujours plus de services publics et moins d’impôts,
  • toujours plus de droits et moins de devoirs,
  • toujours plus de lois et règlements rigoureusement appliqués quand il s’agit des autres.

 

Oui le choix de l’Homme libre qui choisit la conscience à condition d’accepter d’en payer le prix. J’avoue que c’est sans doute plus facile pour quelqu’un, comme moi, qui est, sans doute, dans « sa dernière ligne droite » (on se console comme on peut) que pour celles ou ceux qui courent (telles des girouettes) derrière les leaders probables ou improbables seuls susceptibles (pensent elles ou ils), dans le monde politique  d’aujourd’hui, de leur assurer un avenir.

 

Et pour terminer ce carnet par une note plus verte, saluons, comme il se doit, les 30 ans d’un club bien sympathique à la Ferme du HERON, le CPN (Connaître et Protéger la Nature),

et ce, après un détour par le Musée de Plein Air, un Musée né de la volonté de Monique Teneur (que j’ai modestement aidé), un musée animé par son Association d’Amis du Musée avec l’aide de la MEL (via l’Espace Naturel Métropolitain) qui y a délégué pour cela Madame la Maire de Forest qui devrait se rendre compte que Villeneuve d’Ascq ne se contentera pas d’accueillir une déchetterie pour toutes les communes du secteur Est (dont la sienne),

mais le Parc Urbain, ses lacs, sa zone de nature, le Héron (parc préféré de tous les métropolitains), sa ferme… et le Musée de Plein Air…

 

« Entre égoïsme et conscience »

Tout est dit…

 

Lien Permanent pour cet article : http://www.rassemblementcitoyen.org/?p=2107