Carnet n° 356 du 29 juin 2015

« Le monde est fou »

 

La fin de semaine qui vient de s’achever, à l’heure de ma réflexion hebdomadaire sur le thème et le titre de mon carnet suivant à écrire, a fait résonner  dans ma tête le titre d’une chanson : « Le monde est fou », non pas celle, un peu « déjantée » de Pauline Ester, « le bébé à doudou est tombé(e) dans la boue… », mais celle dont les paroles de Lokna Kanza nous disent, à propos du monde et de sa folie, « qu’il crie au secours, qu’il y a urgence, qu’on perd la tête, qu’on se moque de tout et qu’il n’y a plus de valeurs à part les côtes des bourses »….

 

Si on cumule, en effet, les actes terroristes et leurs nombreuses victimes à Saint Quentin Falavier dans le Rhône, à Sousse en Tunisie, à Koweitcity et à Kobané en Somalie, les vagues d’attentats, d’assassinats et de massacres par des djihadistes de Daech ou d’autres obédiences, les actes qui donnent raison à Léon Blum qui écrivait que « l’extrême civilisation engendre l’extrême barbarie » ; si on cumule, disais-je, ces actes barbares avec ces heures de folies en France où on voit des chauffeurs de taxis, pour défendre des revendications certes légitimes, bloquer nos routes et nos villes, casser des véhicules et brutaliser des automobilistes et leurs passagers, à Calais des salariés qui usent eux aussi de la violence pour défendre leurs emplois,

tandis que sur un autre plan, l’Europe bascule dans la crise avec la sortie, sans doute, inéluctable de la Grèce du système européen, et, à la clef, une crise bancaire majeure dans ce beau pays cher à nos cœurs…

Et que l’on ajoute à cela l’annonce d’une vague de chaleur majeure et ses périls pour les plus fragiles de nos concitoyens, sans oublier des maladies graves qui frappent un nombre croissant de nos connaissances et de nos proches.

Et même si tous ces traumatismes n’ont sans doute pas vraiment de lien entre eux …, on a quand même le sentiment que « notre monde tourne fou » et qu’il est en train de « perdre les pédales » !

 

Alors on peut, comme certains, « faire comme si » et se replier sur soi même, continuer à s’énerver sur ce qui fait, somme toute, le quotidien et ses problèmes, défendre bec et ongles ses intérêt personnel en se drapant dans l’intérêt collectif (déchetterie ou aménagement de logements) et le moment venu choisir de voter pour l’extrémisme populiste de droite…

 

Ai-je besoin d’en donner des exemples ? Ma messagerie Internet en est gorgée tout comme les pages du « Grand quotidien Régional », ou bien ne faut-il plutôt continuer à écrire, parler et à « crier dans le désert », une formule qui, aujourd’hui, n’est guère encourageante qui donne la désagréable impression que personne ne vous écoute (mais qui, dans la Bible avec Saint Jean Baptiste, voulait dire exactement l’inverse).

Alors « Bible ou non », je continuerai dans cette voie laïque, tant que j’en aurai le souffle, et aujourd’hui, pour saluer tous les responsables de notre sécurité, nos policiers, nos gendarmes et nos militaires mis sous une pression indicible et qui méritent mieux que des critiques ou des surenchères politiciennes avec la nécessité aussi de ne pas les sacrifier sur l’autel de « la rigueur budgétaire ».

J’en appellerai encore

  • à chaque citoyen pour qu’il relativise ses problèmes et hiérarchise ses exigences,
  • à chaque politicien(ne), pour qu’il(elle) cesse d’allumer des incendies en soufflant sur la moindre braise en croyant y avoir intérêt (mieux vaut laisser Johnny Hallyday en appeler à un feu festif comme il le fera encore dans quelques mois au Grand Stade à Villeneuve d’Ascq),
  • à chaque électeur, pour qu’il ne prenne pas de risques insensés qui ont coûté si cher au monde du 20ème siècle,
  • à chacun, peut être, de voir si une forme de « garde nationale » ne pourrait pas, dans notre pays, renforcer nos moyens matériellement et psychologiquement.

 

Oui « le monde est fou », « le monde est stone » (un clin d’œil à Fabienne Thibeault qui vint nous rendre visite à l’Espace Concorde lors d’un banquet des Présidents d’Associations et avec qui j’avais dansé…)

 

Le problème c’est que pour y arriver il faut savoir accepter d’être impopulaire et aller à l’encontre des « vagues dominantes ». Sir Winston Churchill et Charles de Gaulle en ont fait la douloureuse expérience après avoir concouru à mener le monde libre à la victoire (et je ne parle pas de celles et ceux qui sont moins connus).

Parmi eux, Léon Blum qui disait : « l’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée ».

De ce point de vue, (et de ce seul point de vue peut être) je suis et je resterai un homme libre.

Et pour ce qui est des prochaines échéances électorales majeures que seront les Régionales, en particulier pour nous « Nord Pas-de-Calais Picardie », je dis et je redis que, si on veut encore éviter une catastrophe annoncée, il faut que chacune et chacun, dans le camp démocratique, prenne ses responsabilités, au-delà de ses doutes personnels et des risques politiques de ses décisions.

 

Conscient de mon expérience ( assortie malheureusement de mon âge), je sais ce que je dis et je suis conscient de ce que je conseille à certaine(s) et certain (s) autres, à gauche comme à droite de l’échiquier politique traditionnel, d’autant que ces élections régionales risquent d’être une des dernières répétitions avant 2017.

Pour ce faire, la richesse des activités Villeneuvoises, de ses fêtes et de ses sports, de ses parcs et de ses musées… (toutes et tous facteurs de son rayonnement) me sont autant « d’énergisants naturels »…

 

Et le week-end dernier n’en a pas manqué avec ses fêtes d’écoles, ses galas de danse, ses concerts et ses fêtes sportives jusqu’à, et y compris, la douceur des odeurs du Musée de Plein Air (en particulier celles  de rosiers et de roses qui en ont encore le parfum naturel)

(A découvrir, à redécouvrir et à goûter sans modération… n’est-ce pas Monique Teneur ?)

 

Quand au reste du travail quotidien : la Haute Borne et Euralille, la révision du PLU et les réunions de concertation, les incivilités des gens du voyage, les dossiers petits et grands qui m’arrivent tels des grosses gouttes d’une pluie d’été… (je n’en dirai pas davantage aujourd’hui…)

« Stone, le monde est stone »… mais c’est ainsi, et comme l’a écrit Hubert Aquin « On ne feuillette pas le temps, c’est lui qui effeuille nos vies ».

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