Les Villes Nouvelles ont 50 ans ! Et si on en relançait ?

(communiqué de presse)

 

On peut dater l’acte de naissance des Villes Nouvelles françaises, sans doute la plus grande idée urbaine de l’après deuxième guerre mondiale (et donc quasiment du 20 ème siècle),

du jour de lancement d’un schéma d’aménagement et d’urbanisme de Paris et sa Région, le 22 juin 1965.

 

Le « père géniteur » en fut le Général de Gaulle, alors Président de la République. La cheville ouvrière : Paul Delounier, délégué général du district de Paris et ses équipes.

 

Cinq projets furent lancés en Ile de France  autour des zones de Sénart, Saint-Quentin en Yveline, Evry, Marne la Vallée et Cergy Pontoise.

 

Elles furent suivies de 4 autres en régions : l’Isle d’Abeau (Isère), l’Etang de Berre (Bouches du Rhone), le Vandreuil (aujourd’hui Val-de-Reuil dans l’Eure)

et bien sûr Lille-Est (Villeneuve d’Ascq)

 

Depuis, si 2 d’entre elles en région parisienne sont restées des Villes Nouvelles,  Marne la Vallée avec 26 communes et Senart avec 10 communes, toutes les autres sont devenues des communes ou des communautés d’agglomérations avec, au total, près de 1,1 millions d’habitants et plus de 600 000 emplois.

 

Qui peut nier que le bilan des Villes Nouvelles fut positif ? et ce, même si dans certaines situées dans la Région Parisienne la crise chez elle aussi a produit des problèmes sociétaux. Mais on peut penser que cela aurait pu être pire si l’extension désordonnée des banlieues parisiennes alternant des aires pavillonnaires et des grands ensembles collectifs s’était poursuivie.

Depuis, « les modes et les politiques » ont changé pour mieux prendre en compte la reconquête des Villes existantes avec, en particulier, l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) et même si « comparaison n’est pas  raison » les Villes Nouvelles, leurs promoteurs et leurs artisans n’ont pas à rougir des résultats obtenus en termes de rapports : coûts / résultats.

 

L’exemple de Villeneuve d’Ascq est significatif à cet effet, d’autant que la communauté urbaine de lille (aujourd’hui MEL) héritière du passif et de l’actif lors de la dissolution de l’EPALE en 1983 à ma demande en tant que Maire de Villeneuve d’Ascq (nous fûmes le premier à rejoindre le statut commun), la communauté urbaine, disais-je, a vu, à peine 15 ans plus tard, la réalisation des actifs couvrir le passif et les dépenses réalisée par elle sur la Ville Nouvelle.

 

Depuis d’ailleurs, la vente de chaque terrain MEL issu de cet héritage constitue un bénéfice net pour elle ou une non dépense (comme pour le Grand Stade).

 

Quand on connait le prix du terrain à bâtir au m2 sur Villeneuve d’Ascq et le fait que dans l’héritage de la Ville Nouvelle de Lille-Est il y avait plusieurs centaines d’hectares (et donc plusieurs millions de m2 pour des équipements, des entreprises et des logements) on imagine les sommes en jeu récupérées ou récupérables par la MEL.

 

Il n’est donc pas absurde 50 ans après, à l’heure où la pression de la demande de logements est si forte, où il faut, pour des raisons écologiques, rapprocher les lieux d’habitation, de travail, de loisirs et de services, de penser qu’on pourrait, en France, recréer quelques Villes Nouvelles du 21 ème siècle en utilisant des voies et des moyens comparables à ce qui s’est fait il y a 50 ans que je ne détaillerai pas aujourd’hui mais qui ont pour noms : procédures dérogatoires et enveloppes spécifiques pour éviter de perdre du temps, liaisons confortables et rapides avec les centre urbains existants, intégration intelligente au sein des Villes de la nature et de l’agriculture.

 

En cette date anniversaire, fort de mon expérience je voulais porter ce témoignage et en appeler aux décideurs d’aujourd’hui pour qu’ils se posent au moins la question.

 

Gérard Caudron

Maire de Villeneuve d’Ascq

Elus Villeneuvois depuis 1976

Et Maire en 1977

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