Carnet n° 325 du Lundi 24 novembre 2014

« Que la fête commence ! »

 

J’avoue que, plusieurs fois au cours du week-end écoulé, j’ai repensé à ce titre d’un film de Bertrand Tavernier avec Philippe Noiret et Jean Rochefort datant de 1975 où, dans une société déjà décadente après la mort de Louis XIV, « des privilégiés bien en cour » font la fête tandis qu’en dehors la révolte gronde et la rébellion se prépare avec, en finale, un carrosse auquel des paysans ont mis le feu.

 

La fête était, bien sûr, au stade Pierre Mauroy de Villeneuve d’Ascq avec la finale de la Coupe Davis, une fête à peine gâchée par la défaite des joueurs de tennis français (tous d’ailleurs résident chez leurs adversaires… en Suisse).

 

Elle était surtout dans les gradins des supporters venus en nombre les encourager aux couleurs rouge des Suisses et bleu des Français.

 

« La cour » était derrière le court de tennis où chacun espérait et essayait d’être au plus près « des princes » : dirigeants du Tennis, élus de Lille, de la métropole, Ministre, Premier Ministre et Président de la République.

 

J’ai, une fois encore, (je ne changerai jamais) mal vécu cette ambiance et donc, après le premier match de vendredi, j’ai quitté le stade pour ne plus y revenir du week-end.

 

Et ce ne sont pas les bruits qui sont venus jusqu’à moi de la bronca organisée contre le Président de la République, d’abord rue Esquermoise à Lille où il était allé (nous dit-on) négocier sans doute avec Martine Aubry (pas très positif le résultat si on en juge par leurs visages fermés, une heure après, devant les caméras au premier rang de l’espace VIP), sifflé aussi à son entrée dans le stade et enfin à la sortie (insultes et injures à l’appui).

 

Non ce n’est vraiment pas cela qui m’aurait donné envie d’y revenir !

 

Non seulement l’ambiance créée au niveau de « ce parc de personnalités » par les organisateurs de la Fédération de tennis et les bousculades des courtisans ne m’ont jamais convenu, mais ils ont renforcé chez moi un malaise aggravé par le fait que la courtoisie Républicaine a perdu ses règles d’antan où, quand un Ministre ou Président venait dans une ville, (quelles que soient les couleurs politiques des uns et des autres)  ce sont eux qui sollicitaient une rencontre pour un salut Républicain au Maire.

 

Pour y avoir droit aujourd’hui, en tant que Maire, j’aurais dû « écraser quelques pieds »… et ça, cela n’a jamais été moi et cela ne le sera jamais….

 

« Mais où sont passés les Présidents d’antan, De Gaulle, Mitterrand, Pompidou, Chirac ?

 

C’est sans doute à l’image d’une société où les points de repère disparaissent et avec eux toutes les formes de civilités.

Comment s’étonner de leurs pertes chez beaucoup de nos jeunes quand on lit ou on entend certains parents ?

 

Comment s’étonner de leurs pertes chez un grand nombre de citoyens quand on voit leurs dirigeants ?

 

Que penser de ce qui s’est passé à Bordeaux où, dans sa ville, Alain Juppé recevant le candidat Sarkozy devant un public UMP Sarkoziste s’est fait copieusement huer par ce public parce qu’il avait osé plaider pour le Rassemblement ?

 

Qu’on aime ou non François Hollande et sa politique c’est la Démocratie et la République qu’on abîme quand on s’attaque à la fonction de Président de la République !

 

Heureusement qu’à l’UMP il y a encore un Bruno Lemaire et un Alain Juppé. Heureusement, et saluons le pour cela, que François Hollande ne manque pas de courage face aux broncas médiocres et déplacées qu’il doit affronter et, aujourd’hui lundi, en se rendant à Florange, comme chaque année malgré les manifestations annoncées.

 

Que la fête commence et qu’elle ne se termine pas comme dans le film malgré la cohorte des égoïsmes catégoriels et les casseurs qui sont loin d’être les plus défavorisés, contrairement à ceux qui sont tellement en difficulté qu’ils feront davantage la queue devant les « Restos du Cœur » qui ouvrent aujourd’hui leurs portes que sur les gradins d’un grand stade.

 

Et je veux, à cet instant, remercier du fond du cœur tous les militants des « Restos » qui vont donner leur temps pour distribuer près de 150 millions de repas à plus d’un million de familles durant la saison qui s’ouvre.

 

Et de citer Pierre Mauroy :

 

« Les hommes passent avec le reste. Les justes causes, elles, ne meurent jamais »

n’est-ce pas Coluche ?

 

« Que la fête commence » ? Ici ou là avec les tentacules populistes des droites et de certaines gauches qui se déclarent pourtant Républicaines….

 

Qu’elle continue ?… Avec ce qu’un média a qualifié de « jeu de dames » à l’Élysée…

 

Que continue surtout « le bal des bonnes volontés » dans nos villes et à Lille métropole malgré les jeux des jeunes loups et louves qui ne rêvent que d’en découdre attiré(e)s par les signes extérieurs du pouvoir sans vouloir bien sûr en assumer les contraintes !

 

Que continuent nos fêtes associatives et municipales avec bientôt les marchés de Noël au château de Flers, le grand cortège de la Saint Nicolas dans les quartiers de Flers et du Château et hier « les enfants de Cosette pour un Noël accessible à tous ».

 

Puissions nous continuer à améliorer notre cadre de vie et nos équipements, construire de nouveaux logements comme ceux, pour des aînés, de la place Rouge à la Résidence inaugurés ce samedi.

 

Puissent nos clubs sportifs qui continuent à « performer » !

 

Que l’écologie au quotidien élargisse toujours plus ses espaces avec du concret (et sans magouilles politiciennes de la part de celles et ceux qui en ont fait un outil promotionnel personnel).

 

Que la fête continue, au plein sens humain du terme, comme celle organisée ce dimanche matin à la salle Pierre et Marie Curie « en l’honneur d’un grand parmi les Grands » pour Denis Blanchatte à qui j’ai remis l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur dans la lignée Villeneuvoise 2014 (d’Ivan Renar, Pierre Leman, Gérard Caudron et Denis Blanchatte).

 

Une fête toute en émotion, asquoise et villeneuvoise « jusqu’au bout des ongles » pour un homme et un élu à qui je dédierai ces mots de Léonard de Vinci

 

« Une vie bien remplie est longue »,

 

quand elle a commencé à l’âge de 14 ans en usine, qu’elle a connu 37 ans de vie élective et qu’elle continue encore sur Ascq et à Claeys…

(Merci Denis ! Merci mon ami !)

 

Voilà donc un 325ème carnet commencé certes sur un mode pas très optimiste mais qui se termine sur « un cœur gros comme ça » et une richesse humaine qui efface tout le reste…

 

D’où ma citation de conclusion qu’on pourra interpréter de toutes les manières que l’on souhaite.

 

Elle est de Charlie Chaplin :

 

« Du chaos naît une étoile… »

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