Carnet n° 324 du 17 novembre 2014

« Le robot et la comète »

Une fois n’est pas coutume, c’est avec un événement qui dépasse, et même plus, nos visions habituelles du temps et de l’espace que j’ouvrirai mon 324ème carnet, un événement dont on ressent l’importance incommensurable au plus profond de nos gènes, sans pouvoir véritablement mesurer toutes ses dimensions techniques ni dans ses perspectives, même quand, comme moi, on vient d’aller voir le film Interstellar au cinéma UGC de Villeneuve d’Ascq…

Cet événement, c’est l’arrivée, ce mercredi 12 novembre 2014 vers 16h30, sur la comète Tchouri du robot Philae et l’apogée de la mission de la sonde Rosetta, une sonde partie de la Terre le 2 mars 2004 et qui, après un périple de 6,4 milliards de kilomètres (soit 17000 fois la distance de la Terre à la Lune), nous a envoyé de la Terre ses premières et mystérieuses images d’une comète située aujourd’hui à plus de 500 millions de kilomètres.

On est là bien loin des pulsions, des douleurs et des périls de notre planète bleue, de ses guerres et de ses massacres avec les dernières décapitations islamistes (dont un des auteurs est, semble-t-il, un jeune breton converti via internet), et ses épidémies, dont Ebola qui continue à tuer, des conséquences des dérèglements climatiques dans le sud de la France, de la poudrière qu’est devenue la mythique cité de Jérusalem (aux racines étymologiques en arabe et en hébreu de « complétude » et d' »achèvement » d’où dérivera la notion de Paix, Salaam en arabe et Shalom en hébreu).

On est aussi heureusement bien loin du « marigot » politicien français où, malgré des moments de « communion nationale » comme ce 11 novembre 2014 à Notre Dame de Lorette autour de notre Président et plus modestement, à Villeneuve d’Ascq, où nous fûmes particulièrement nombreux autour du Monument aux Morts de Flers Breucq,

notre vie politique n’en finit pas de « grimper à l’échelle de la médiocrité » avec le triste épisode des « liaisons dangereuses » Jouyet – Fillion et, en fond de scène, Nicolas Sarkozy…,

les manœuvres en sous sol en vue de 2017 à l’UMP, au PS et à l’UDI,

celles plus locales à quelques mois des élections départementales et régionales,

et « cerise sur le gâteau » (si j’ose dire) le bien triste spectacle des candidats UMP à sa présidence devant la fraction la plus réactionnaire de la droite intégriste catholique (comme quoi l’intégrisme et la volonté d’imposer ses règles religieuses à nos sociétés n’est pas l’apanage des islamistes),

un spectacle où malgré la courage d’un Bruno Lemaire bravant les huées, on a vu un Hervé Mariton assumant sa volonté et sa fibre réactionnaires et surtout un Nicolas Sarkozy céder à la pression de ces mêmes réactionnaires, « nouveaux chouans du 21ème siècle » pour dire que « la prière et la famille ne sont pas des choix » mais des fondamentaux pour notre pays (et donc quasiment à intégrer dans notre constitution) avant de s’engager à abroger le mariage pour tous qui, pourtant, est entré, sans problèmes particuliers, dans notre fonctionnement sociétal laïc en ouvrant de nouveaux droits à certains de nos concitoyens sans en enlever aucun autres.

Triste Nicolas Sarkozy qui n’a pas manqué de nous rappeler qui il était vraiment,

un Nicolas Sarkozy à qui je dédierai donc ce matin, non sans tristesse, ces mots de Jean Jaurès :

« Le courage ce n’est pas…. de faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ».

« De l’Univers au marigot »,

un voyage qui peut angoisser mais qu’heureusement la vie locale, malgré ses drames, comme celui de la mort d’un Villeneuvois au Breucq au cours d’un cambriolage violent,

oui, disais-je, qu’heureusement, des angoisses que la vie locale sait adoucir, depuis le Grand Stade et la vie qui y bouillonne pour tous les goûts et tous les âges (concerts et matches de football, rugby et super cross, Coupe Davis) notre vie associative, les Donneurs de sang en AG, l’Amicale Laïque d’Ascq et son souper à pierrot, la grande Foire aux Livres à Concorde avec L’amicale Laïque Pasteur Jean Jaurès (après les quasi 6000 entrées de Fossilium au cours du week-end dernier) le lancement, à la Maison de la Jeunesse, de la Semaine de la Solidarité Internationale, nos clubs sportifs qui ont tout donné d’eux mêmes, sur nos stades et dans nos salles

et pour moi, en cette fin de dimanche, un beau concert de jazz sous le sigle de Jazz à Véd’A, « rien que du bonheur » à la Ferme d’en Haut…

J’en resterai donc là pour aujourd’hui en ce premier jour d’une semaine bien chargée et bien riche entre la Coupe Davis à Villeneuve d’Ascq à laquelle assistera (ai-je appris « dans les couloirs ») le Président Hollande,

et l’honneur qui me sera fait de remettre à Denis Blanchatte, son insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur.

J’en resterai là sur une citation d’Albert Einstein qui me sied bien :

« Bien que je sois le type même de solitaire dans ma vie de tous les jours, la conscience d’appartenir à la communauté invisible de ceux qui aspirent à la vérité, à la beauté et à la justice m’a préservé d’un sentiment d’isolement ».

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