Carnet n° 322 du 3 novembre 2014

« Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, les souvenirs et les regrets aussi… »

Alors que la semaine écoulée, jour de la Toussaint compris, a connu un chaud soleil plus estival qu’automnal, le temps, en ce lundi 3 novembre matin, a basculé dans sa véritable saison avec de la pluie, des feuilles mortes qui volent et une mélancolie qui « fleure bon » ces vers de Jacques Prévert chantés pour la première fois en 1962, il y a 52 ans, par Yves Montand.

Cinquante deux ans, une tranche de vie active que j’ai voulu « revisiter » le 24 octobre dernier dans mon discours de remise de Légion d’Honneur, en y associant toutes celles et tous ceux qui l’ont vécue et construite avec moi, (un discours dont les lecteurs de notre grand quotidien régional biface « Voix du Nord – Nord Éclair » n’auront retenu que l’extrait sur l’élection partielle de février 1976 et mes 1% d’avance sur le Parti Communiste qui, 38 ans plus tard, m’aurait valu cette distinction…CQFD…).

Une semaine ensoleillée du point de vue de la météo, la dernière sans doute malgré un réchauffement climatique qui risque de dépasser les 2 degrés d’ici la fin du 21ème siècle avec son lot de tempêtes, de tornades, d’inondations d’un côté et de désertification de l’autre, leurs conséquences en terme de ressources alimentaires et donc de mouvements migratoires forcés.

Il y a urgence si on veut, sinon inverser la tendance, tout du moins la freiner en privilégiant les énergies non-polluantes, nouvelles et anciennes, parmi lesquelles le nucléaire et l’hydroélectrique. Aucune, je dis bien aucune, n’est sans contrainte ni sans risque en terme de probabilités face à la certitude absolue de la catastrophe annoncée si on n’agit pas dans le sens des énergies non-carbonnées.

Comment donc y arriver ? Comment expliquer et convaincre de la nature réelle des événements et des situations que vivront nos enfants, quand les mondes politiques et médiatiques « fonctionnent à la minute », au tweet, à l’image furtive amplifiée par les caisses de résonance !

Qu’auront retenu ces mondes durant la semaine écoulée : les violences consécutives aux violences déchaînées contre un projet de barrage et dont la première conséquence aura été la mort dramatique d’un jeune de 21 ans qui croyait en ses idées… Une mort exploitée par des tenants de la guérilla urbaine et des politicien(ne)s qui ne reculent devant rien pour essayer d’exister ; d’autres violences « mises en scène par des esprits tordus », des clowns et des zombies teintés de sang dont se sont grimés ou se griment nos enfants à qui on a fait perdre le vrai sens de la fête ; une riposte politicienne du Sénat à une réforme, par trop politicienne, de nos Régions et demain une réforme départementale dont on ne connaît toujours pas les contours 6 mois après l’échéance électorale légale de mars 2014 et 6 mois avant l’échéance décalée annoncée de mars 2015.

Et pendant ce temps là, presque dans le silence, Ebola qui continue ses ravages en Afrique, l’Ukraine dans le chaos, Jérusalem sur une poudrière, des coups d’État ici, des répressions sanglantes là…

Et « cerise sur le gâteau », en premier titre ce matin, la route du Rhum « bousculée » par la tempête…

Fermez le ban ! A qui la faute ?

Sans doute aux « politiques », ils ont l’habitude de se la voir attribuée…Sûrement pas aux journalistes.

Alors pourquoi ces « unes » ravageuses en quelques semaines ?

2 sur les zombies, 2 sur le Pont de Bois (et j’en passe sur d’autres plus anciennes sur la fin de vie et la « souffrance » affichée de celle qui souffre de voir souffrir les autres).

J’ai trouvé une citation que je n’aurais pas utilisée si son auteur n’était pas lui-même un journaliste Français, Serge Halani journaliste puis Directeur du Monde Diplomatique :

« L’information est devenue un produit comme les autres. Un journaliste dispose d’à peine plus de pouvoir sur l’information qu’une caissière de supermarché sur la stratégie commerciale de son employeur ».

C’est dur et sans doute injuste pour beaucoup de journalistes qui essaient de faire correctement leur travail… Mais est-ce beaucoup plus juste de voir en permanence mettre tous les élu(e)s « dans le même sac »? en particulier les élu(e)s locaux.

A l’heure où on nous dit que 97 % des Français pensent que le quinquennat de François Hollande est un échec (qui aurait pu répondre que c’est une réussite même s’il n’en est que partiellement responsable?) et que la droite nous dit que s’il y avait une dissolution et qu’elle avait la majorité avant 2017 elle refuserait de gouverner en exigeant le départ anticipé du Président de la République, ce que rien dans notre droit ne l’y autorise.

Au moment où certains pensent et crient qu’une addition d’intérêts individuels en fait l’intérêt collectif, et que celui qui réussit à se faire entendre grâce « aux caisses de résonance » davantage que celle ou celui qui agit en s’appuyant sur le raisonnement et le bon sens, l’intelligence et l’honnêteté je reprendrai une citation de Jean Jaurès :

« Est dirigeant celui qui accepte de prendre les risques que les dirigés ne veulent pas prendre ».

Avec, et pour conclure ce 322ème carnet, à l’heure où on s’interroge sur mon positionnement sur les échéances électorales de 2015 et ma succession en 2020, pour montrer à la fois ma sérénité et ma détermination à faire jusqu’au bout ce qui me semble juste utile et conforme à mes idées et valeurs de toute une vie, une citation particulièrement réaliste de François Mitterrand :

« En politique, on n’est le père de personne. On a quelques amis, parfois 2 ou 3 disciplines, d’enfants jamais ».

Et c’est ce grand personnage qui a marqué le 20ème siècle qui a dit cela …!

Alors, vous comprendrez que moi… Je n’aurais même pas ces modestes ambitions si tant est que j’en aurais eu envie.

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