Carnet n°698 du 14 février 2022

« Par définition un gouvernement n’a pas de conscience… »

Si, au début de la semaine qui vient de s’achever, j’avais pensé pour titrer mon 698ème carnet d’aujourd’hui, dans le désordre actuel de la société politique, à reprendre une citation d’Albert Camus pourtant déjà plusieurs fois utilisée au cours des dernières années : « La société politique contemporaine, une machine à désespérer les Hommes », ce que nous venons de vivre durant ces derniers jours m’en a fait choisir une autre, toujours d’Albert Camus, sans doute, sur la forme un peu moins  » brutale « , mais je le dis sans fard, beaucoup plus forte sur le fond car elle illustre le jugement que je porte (et je ne suis pas le seul à le porter) sur nos gouvernements en général et plus particulièrement  s’agissant de celui d’aujourd’hui, sous le sceptre du Président Macron et les baguettes de Messieurs Jean Castex, Gérald Darmanin et Olivier Véran : 

                  « Par définition un gouvernement n’a pas de conscience. Parfois il a une politique mais rien de plus … » ,

une citation certes indiscutable dans sa première partie mais, en plus, sans  » l’atténuation  » de sa deuxième partie car  le gouvernement actuel n’a même pas « une » politique mais des politiques variables au gré de ses calculs, de ses humeurs et, bien sûr, du calendrier électoral.

Même en mai 1968, on n’avait pas connu la présence en telle masse d’engins blindés sur les Champs Elysées comme ce fut le cas hier dimanche….

N’est-ce pas Monsieur Cohn Bendit aujourd’hui devenu  » chantre incontesté « de Monsieur Macron et des siens… ?

Une semaine comme je n’en avais jamais connue, disais-je, avec un Emmanuel Macron, depuis longtemps déjà « Président candidat », en tournée électorale sur l’ensemble de notre territoire avec quotidiennement à sa disposition tous les moyens de l’État pour cela, devenu jeudi dernier, comme par « magie »à Belfort , quasiment un Président déjà réélu annonçant son grand « revirement » sur le nucléaire avec la construction de 6 réacteurs  » fission  » EPR pour 2035, plus 6 en option, soit 14 au total (alors que le premier en construction depuis 15 ans à Flamanville pour un coût de 20 milliards d’euros,  » n’en finit pas d’en finir « …)  en oubliant «accessoirement » la voie de l’énergie « Fusion  » dont le réacteur expérimental ITER est en cours de construction en France à Cadarache, ce à quoi j’avais contribué en tant que Député Européen en le faisant voter dans le 6 -ème Programme cadre de Recherche  ( PCRD).

Aucune conscience, disais-je, de sa part, des siens et même de Jean Pierre Chevènement qui, à ses côtés à Belfort, s’est incliné, lui le  » souverainiste « , devant  » l’Européen sans limites  » que proclame être notre Président !

« Que ne ferait-on pas pour exister encore ?…

Un tel comportement de la part d’un homme que j’estimais me déchire… même s’il n’est pas le seul dans ce cas…

Au moins moi, pour ce qui me concerne, cela ne m’est jamais arrivé et cela ne m’arrivera jamais contrairement à celles et ceux qui, depuis 5 ou 6 ans, ont trahi leurs idées, ces ralliés d’hier rejoints ces derniers jours par des  » ralliés de la dernière heure  » comme plusieurs d’entre eux dans tous les camps « supposés  d’avenir « …

Comme l’aurait dit Rabelais s’agissant de sciences qu’elles soient technologiques ou humaines comportementales,

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ».

Aucune conscience, disais-je, de la part de notre gouvernement mais aussi sans conscience de la part des  » auteurs  » de ralliements multiples du camp Le Pen au camp Zemour, du camp LR au camp Macron, de ce qui reste de camp PS aux  » camps du pouvoir « .

Pour exister encore, pour réexister, pour éviter peut-être de nouveaux camps de migrants, pour être ou rester député(e) voire Ministre,

toutes les raisons sont bonnes pour « aller à la soupe » et je passe sur ces « vieux politiques » qui, contrairement à moi qui pourtant partage leurs âges, sont prêts à tout pour ne pas disparaître, …. n’est-ce pas Jean Pierre, Daniel et quelques autres… ?

J’espère au moins qu’ils ont un peu honte quand ils regardent leurs visages ridés le matin en se rasant…

Et bien moi, s’il m’arrive de fermer les yeux le matin pour ne pas voir mes rides, ce n’est pas par honte de ce que j’ai fait, ayant toujours été et étant toujours resté fidèle à mes idées et à mes valeurs ainsi qu’à celles et ceux de mes concitoyen(nes)s qui les ont partagées, qui m’ont fait confiance tout au long des décennies écoulées et qui m’ont aidé dans mes multiples combats. 

Aucune conscience Mr Véran quand vous manœuvrez autour du Covid et de ses conséquences en maniant  » la carotte et le bâton  » avec d’un coté un Pass sanitaire devenu Pass vaccinal qui aura certes servi à accroitre  la vaccination mais qui ne peut plus aujourd’hui prétendre avoir le moindre effet et dont Mr Véran nous dit qu’il ne sera supprimé que 10 jours avant le 1er tour des élections Présidentielles

Aucune conscience…voire , j’ose le dire, aucune morale!

Face, sauf miracle, à un Emmanuel Macron dont, avec tout  » l’arsenal de l’Etat  » assorti d’une réelle habilité sans pudeur, on peut penser qu’il a toutes les chances d’être réélu faute d’alternatives suffisamment positives et crédibles entre des extrêmes populistes à la droite de la droite, une LR qui  » leurs colle aux basques « , du populisme aussi du coté de chez JLM et des miettes de socio-démocrates plus ou moins écolos et ce , malgré la belle campagne de Fabien Roussel qui pourrait réserver une petite surprise malgré une étiquette dure à porter, la et des colères grondent en  France qui, à défaut de se traduire dans les urnes (encore que…), peuvent déboucher sur des troubles graves à coté desquels les gilets jaunes ressembleraient à des bandes dessinées de Tintin ou d’Astérix … et ce, avec des mouvements et convois aux allures  de « prise de la et des Bastille(s) »

François Bayrou dans son souci aussi d’en rajouter  » pour continuer à exister encore dans la maison Macron  » a parlé de « mouvements sécessionnistes » à propos des « convois pour la liberté » qui ont convergés vers Paris.

Même si ce n’est pas dans mes habitudes que de m’exprimer ainsi, il est sûr qu’un Président qui n’aura obtenu au premier tour que moins de 15% des inscrits sur les listes électorales entouré de disciples intéressés et suivi d’une foule « moutonnière » (« moutonnière » se dit de personnes qui font ce qu’elles voient faire par leurs semblables en suivant aveuglément leurs exemples… tel des moutons), un tel Président devra faire face à des violences certes plus ou moins coordonnées et cohérentes  aux conséquences incertaines.

Les observateurs étrangers de ce qui se passe en France le craignent de plus en plus qui ne reconnaissent plus « le pays des lumières » que nous avons été et que nous ne sommes déjà plus…

J’ajoute, et cela n’arrange rien, que dans bien d’autres collectivités, Régions, Départements, Communes, Agglomérations, de tels  » tourbillons » sont déjà là ou se préparent…, ce qui en plus fait, et c’est dramatique, oublier les périls environnementaux voire guerriers comme à l’est de l’Union Européenne…

Si les vrais problèmes sont ignorés par l’État

si les moyens de lutter contre les violences et les délinquances ne sont là que où les élu(e)s lui sont soumis, 

si des miettes, comme promis récemment pour le logement, sont distribuées (ex 1500 euros par logements pour des permis de construire accordés avant l’été 2022… ce qui est absolument ridicule),

si certains n’ont pas peur de se contredire comme celles et ceux qui promeuvent l’agrandissement de l’aéroport de Lille… alors qu’on connait les pollutions de tous ordres générées par les avions,

si des services publics sont bloqués par certain(e)s et pour des raisons qui ne peuvent que les desservir,

s’il est de bon ton de rendre les maires responsables sinon coupables de tout,

nul doute que les élu(e)s locaux de demain seront d’abord adeptes de carrières dont le mandat de maire ne sera qu’une courte étape…

Cela n’a jamais été mon cas et c’est pourquoi si pour des raisons de santé qui ont aggravé toutes les raisons ci-dessus évoquées et quelques autres, 

j’essaierai « d’aller jusqu’au bout du bout » pour ma ville, pour mes concitoyens, pour mes valeurs et pour l’avenir de nos enfants.

Je le confirmerai sans doute le 27 février prochain quand je clôturerai l’opération « Faites un vœu pour Villeneuve d’Ascq » en en tirant  les conséquences par une déclaration sur le site internet de notre Ville,

car si pour Albert Camus, « par définition un gouvernement n’a pas de conscience », 

à mon très modeste niveau j’en ai une, ce qui ne m’empêche cependant pas de concevoir, d’avoir et de mettre en œuvre des politiques qui en sont imprégnés.

Et si enfin comme l’a dit François Mitterrand, et pour ce qui me concerne  » très modestement « ,

« l’histoire (locale) répondra pour moi car on ne sait ce que vaut un homme qu’à sa fin »,

je me suis toujours senti et je me sens toujours « dans la peau d’un modeste ouvrier bâtisseur de cathédrale  » qui n’aura vu ni le début ni la fin de la construction, mais dont cette construction n’aurait peut-être pas pu se faire sans sa très modeste intervention.

C’est  ce que je penserais toujours pour ce qui restera de mon  » passage  » dans ma ville en tant qu’élu depuis 1976 dont les premiers combats en 1977 furent dempêcher l’État de nous étouffer, la CUDL de nous garroter et surtout la ville de Lille avec Pierre Mauroy de nous dévorer.

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