Carnet n°697 du 7 février 2022

« Il faut une vraie magie pour envisager un autre monde… »

Après « le cri » lancé il y a une semaine, le 31 janvier 2022, au moment de la clôture du mois traditionnel des vœux pour la nouvelle année, un mois traditionnel très réduit dans son ampleur et ses côtés festifs du fait de la COVID et ce pour la deuxième année consécutive, un cri extrait d’une citation d’Apollinaire « Il est grand temps de rallumer les étoiles », j’ai cherché une citation susceptible aujourd’hui de montrer qu’on avait avancé dans ce sens.

J’avoue n’en avoir pas trouvé de beaucoup plus optimiste après une semaine écoulée qui a plutôt éteint quelques unes des étoiles déjà ou encore allumées sur la photo mise en étiquette de mon 696ème carnet, à part une citation de Gisèle Halimi :

                            « Il faut une vraie magie pour envisager un autre monde et essayer de le comprendre avant, une fois qu’on l’a compris, de le changer ».

J’ai failli d’ailleurs citer Albert Camus quand il écrivait :

                           « Le monde tel qu’il est n’est pas supportable. J’ai donc besoin de quelque chose qui soit dément peut-être mais qui ne soit pas de ce monde » ,

mais là j’aurais sombré dans un pessimisme qu’on me reproche parfois même si les faits me donnent malheureusement régulièrement raison.

J’aurais pu citer Georges Bernanos : « On ne subit pas l’avenir, on le fait », mais là, il n’est pas sûr que j’aurais été beaucoup plus optimiste,

pas d’avantage qu’en reprenant ces mots d’Albert Einstein : « C’est le devoir de chaque être humain de rendre au monde autant qu’il en a reçu »,

même si chacun(e) d’entre nous devrait en faire sa ligne de conduite au nom de notre devoir vis-à-vis de nos enfants et des générations futures.

D’où mon choix final des mots de Gisèle Halimi qui nous parle de « magie nécessaire » pour changer le monde tant, aujourd’hui, il semble aller vers une sorte d’abime.

Alors certes, « le rêve dessine le chemin et la volonté l’ouvre », mais en avons-nous collectivement la volonté ?

Ce que l’on voit, ce que l’on entend et ce qu’on lit ne me semblent pas aller dans ce sens et on est encore loin d’un vœu de Nelson Mandela :

« Que nos choix soient le reflet de nos espoirs et non de nos peurs ! ».

C’est ce que j’essaie de faire dans ma vie publique et maintenant dans ma vie privée .

Pour autant:

C’est ainsi qu’en matière de gestion de l’épidémie COVID, si nos dirigeants, très habilement, fixent des échéances qu’ils veulent rassurantes, 

les chiffres actuels ne nous donnant pas de certitudes optimistes en termes de contaminations, de soins critiques et de décès, les États-Unis approchant le million de morts tout comme la Russie (même si elle n’en dit rien)…, la « crise guerrière » qui se dessine en Europe en étant sans doute la première conséquence, 

ces dirigeants, disais-je, n’excluent pas des reports de la date du  » retour à la normale  » car ils savent qu’il est davantage supportable pour les citoyens de s’entendre fixer un délais plus court d’un mois ,quitte à le prolonger, plus que de s’entendre fixer d’entrée un délais de 2 mois ou plus (ces chiffres n’étant là que pour illustrer l’habileté de la démarche…), sachant que « Si la vérité aveugle comme la lumière, le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule »… (Albert Camus)

En matière toujours de campagne électorale présidentielle, rien ne s’est produit cette semaine qui puisse me redonner le moral et l’envie de voter pour un des candidats aujourd’hui en première ligne dans les sondages, entre un Président « toujours pas candidat » mais en campagne de manière que je n’oserais, par respect, qualifier d’éhontée, une droite extrême à plus de 33% cumulés, une gauche en dessous de 24%, une candidate LR entre 15 et 16%.

Si ces mêmes sondages donnent encore M. Macron gagnant au 2ème tour, il ne le serait au mieux que par 15% des Français(es) inscrits sur les listes électorales ayant voté pour lui au 1er tour…

Si j’ajoute à cela  » les virements et revirements  » entre Mme Le Pen et M. Zemmour, les retraits d’électeurs de gauche qui comme moi n’en peuvent plus de ce spectacle, 

des  » désertions  »  comme celle du 1er secrétaire de la fédération du Nord du PS qui, quel que soit la pertinence de leurs raisons, ne les excusent en rien vu ce qu’ils avaient dit ou fait ou pas fait …  » avant  » pour arriver aux postes et responsabilités dont ils se retirent aujourd’hui brutalement, « quand leur navire coule »…

Concernant maintenant « la crise guerrière » en Europe aux frontières de l’Ukraine, une question se pose simple, cruelle et angoissante :

Si les 120 000 à 150 000 soldats Russes en  » attente armes aux pieds » à la frontière ukrainienne entraient en action, que se passerait il du côté des États-Unis, contribuant à faire potentiellement de l’Europe à nouveau, un vaste champ de bataille… ?

« Je n’ose oser une réponse »….

Concernant encore le scandale de structures qui « se gavent » sur le grand vieillissement en France, tout comme les milliardaires en euros qui « se gavent » sur les conséquences du COVID et de toutes les crises, inégalités et injustices qu’elles engendrent, disons-le simplement et crument, « c’est de pire en pire » !

Si ,comme l’a si bien dit François Mitterrand , « l’Homme d’État se distingue par sa capacité à prendre en compte les terres inconnues une fois le reste exploré »,

il n’y a sans doute plus aujourd’hui d’Hommes d’État au moins dans les grands États et dans ceux qui, comme la France, se croient en être encore…,

le même François Mitterrand disant par ailleurs aux politiciens d’aujourd’hui ce que j’ai toujours su que « dans la vie politique, si on ne se fait pas, si on ne se créé pas de véritables amitiés , on a parfois (et seulement ) quelques bons compagnons… »

(avis à celles et ceux qui, malgré tout, croient encore le contraire, ce qui n’a jamais été mon cas, ce qui m’a toujours évité d’être déçu).

Quant aux services publics dont il faudrait vraiment rallumer les étoiles quand des projets de remises en causes de ces services s’expriment de la part de certains candidat(e)s aux Présidentielles et quand des manœuvres que je ne saurais qualifier « d’actions syndicales »  permettent à une centaine d’agents faisant grève durant une une heure « seulement « de priver de restauration scolaire des milliers d’ enfants …

On est loin de voir à nouveau les étoiles étinceler et je ne parle pas des secteurs de l’énergie où les privatisations ont fait exploser les prix tout en fragilisant les approvisionnements en  » remettant à l’honneur le temps des coupures  » avant peut-être celui des lampes à pétrole…

Là encore, François Mitterrand l’a bien anticipé en nous disant que dans tous les domaines « il n’est pas de bonnes blessures pour nos libertés, elles sont toutes mortelles ».

C’est comme enfin en matière de participation citoyenne, quand j’entends certain(e)s la plaider « à tout bout de champs », pour réduire les devoirs des élus communaux auxquels ils s’opposent, s’empressent, en utilisant  » la scène de la MEL « , de tout faire pour priver les communes et leurs élu(e)s de leurs légitimes pouvoirs qu’ils tirent pourtant d’un suffrage direct,…

Oui vraiment, s’il serait plus que temps de « rallumer les étoiles »,  si oui vraiment aussi, on pense comme Périclès « qu’il n’est point de bonheur sans liberté ni de liberté sans courage »,

on est très loin du compte aujourd’hui pour espérer « un avenir meilleur » et « des jours d’après » capables de nous éviter le pire dans les 2 ou 3 prochaines décennies.

Je le dis avec gravité sans pour autant m’associer à ces « scientifiques » qui nous disent qu’après la 5ème extinction de masse qui, il y a 65 millions d’années, aurait fait disparaître les dinosaures après près de 200 millions d’années d’existence, la sixième aurait déjà commencée….

Pour autant, il n’y a plus de temps à perdre en citant à nouveau Nelson Mandela qui nous demandait que « nos choix soient le reflet de nos espoirs et non de nos peurs »,

ce que j’essaie de faire en me battant pour mes valeurs et, bien sûr, pour Villeneuve d’Ascq, un exemple de « Ville pour demain », une Ville nature et nourricière, à haut niveau de service public sans trop d’impôts et donc en faisant d’abord appel à l’humain, à l’imagination, au collectif et au bon sens sans céder aux facilités…,

cela même si, au quotidien, j’avoue que c’est difficile, voire épuisant… quand ce n’est pas désespérant…

D’où enfin mon choix de ne plus sacrifier ma vie personnelle et mes proches comme je l’ai trop souvent fait…,

un choix,  une espérance, pour le temps qui me reste, qui, comme l’a dit Aristote, est « le songe d’un homme éveillé « ,

et convaincu  par Saint Augustin (354 – 430) quand il nous dit que « Le bonheur, c’est de continuer à désirer ce qu’on possède ».

Lien Permanent pour cet article : http://www.rassemblementcitoyen.org/?p=6636