Carnet n°636 du 30 novembre 2020

« Autorité, autoritarisme, grossièreté et mépris ! »

À l’heure, comme chaque semaine, de chercher un titre pour mon carnet, arrivant au 636ème, (ce qui, par parenthèse, représente plus de 5 000 pages manuscrites), j’hésite toujours entre essayer de trouver un nouveau titre même quand certains faits, certains propos, certaines situations ou certaines attitudes perdurent, ou bien reprendre un titre déjà utilisé.

    Aujourd’hui c’est ce deuxième choix que j’ai failli faire en reprenant le titre de mon 581ème carnet daté du 19 novembre 2019, « Chauffe un marron, ça l’fait péter », tiré d’une chanson de Ricet Barrier de 1975, « La servante du château ».

   J’avais pour cela bien des raisons de reprendre ce titre quand on voit les colères générées par certaines injustices consécutives à ce que Monsieur Macron a appelé mardi dernier « des allègements du confinement » du côté des restaurateurs, bars et stations de sport d’hiver  sans compter « ces mesures générales parfaitement technocratiques » des 8 m² par personne dans les commerces et les coiffeurs, de 30 personnes maximum pour les lieux de cultes, des autorisations de sortie qui passent d’une à trois heures et de 1 km à 20 kms, des chiffres dont on se demande « d’où ils sortent », avec d’ailleurs toujours l’obligation d’un « laissez passer » dont l’oubli coûte  135 euros…

Des raisons aussi, sinon des « raisins de la colère » (titre d’un film célèbre) quand on l’entend dire qu’une loi sera à l’étude pour  » enfermer » les malades  du COVID… ce qui est du « jamais vu » en dehors de maladies mentales dangereuses pour les malades et pour leur entourage.

Des raisons dont le nom est « misère » avec un million de « nouveaux » pauvres.

Des raisons enfin quand on voit l’aggravation angoissante de toutes les formes de délinquance qui, avec les risques terroristes, submergent nos forces de sécurité et tous ceux dont l’uniforme attire la haine et la violence de la part de voyous, une violence qui d’ailleurs, au moins verbalement, s’est aussi insinuée chez beaucoup trop de nos citoyen(ne)s de tous âges et de toutes situations (il suffit de lire ce que les élu(e)s reçoivent dans leurs messageries et  ce que certain(e)s disent d’eux sur les réseaux internet pour s’en convaincre… et ce, sur tous les sujets et problèmes, quand bien même ils n’entrent pas dans leurs compétences légales décisionnelles).

Les forces de sécurité n’en peuvent plus, ce qui décourage beaucoup de leurs membres, ce qui est grave pour notre sécurité qu’ils ont la charge d’assurer et ce qui est grave  quand cela conduit à des actes condamnables (et qui doivent être condamnés) de minorités issues de leurs rangs.

On voit les mouvements que ces actes ont légitimement provoqués ce samedi, avec deux centaines de milliers de manifestants, tout en décourageant davantage encore des dizaines de milliers de policiers nationaux et municipaux, gendarmes, pompiers, agents de sécurité publics et privés et secouristes… qui sont, chaque jour, confrontés à la violence, à la délinquance et au terrorisme, et à qui on a rajouté les contrôles des masques et des laissez-passer….. !

Oui vraiment, « le marron est chaud »,  Il est prêt à « péter… », et  nous  avec.. !!

    J’ai pourtant choisi un autre titre qui résume peut-être mieux les raisons pour lesquelles on en est arrivé là :« Autorité, autoritarisme, grossièreté et mépris. »

    Autorité et autoritarisme.

Je l’ai déjà dit, mais je me dois de le répéter aujourd’hui quand j’entends le Président Macron, son Premier Ministre, le Ministre de l’Intérieur et le Ministre de la Santé :

C’est faute « d’autorité », une valeur reconnue à une personne… et donc finalement acceptée par les autres, que l’autoritarisme naît, grandit et prospère, sous la forme d’un « système qui n’est qu’un dévoiement du concept d’autorité. »

Là est la différence entre l’autorité naturelle d’un Président de Gaulle ou d’un François Mitterrand et l’autoritarisme d’un certain nombre de hauts dirigeants aujourd’hui en France et dans le monde.

Et c’est pourquoi, en ce matin, l’envie m’est venue de fredonner avec tristesse la musique d’une chanson de Serge Reggiani, « À ma liberté ! »… ,

car  même si ses paroles ne correspondent pas aux faits, propos et décisions que nous sommes de plus en plus nombreux à condamner…,la douleur sous-jacente est là… aussi.

Je ne suis pas de ceux qui crient à la dictature ni comme Monsieur Mélenchon et certains des siens qui parlent de nos policiers de manière indigne sinon ignoble,

mais je dis que certain(e)s aujourd’hui de ceux qui nous gouvernent en préparent le lit sans, j’en suis sûr, s’en rendre compte, mais ce n’est pas une excuse et, en plus, cela ne me rassure pas… bien au contraire.

Il suffit pour cela d’entendre « le silence assourdissant » des forces extrémistes qui jubilent au fond d’elles-mêmes face à cette situation et surtout de sentir l’évolution d’une opinion publique déjà anesthésiée par les confinements allégés ou non depuis neuf mois, qui se dit : « et pourquoi pas… » ?

Tout Maire qui, comme moi, vit au contact des citoyen(ne)s… ne peut qu’être aujourd’hui pétri d’angoisse quand ainsi l’autoritarisme s’est substitué à une légitime autorité, une valeur dont sont dépourvus beaucoup de dirigeants.

    Autorité, autoritarisme… mais aussi grossièreté et mépris.

Ce n’est certes pas nouveau et en particulier sous ce quinquennat mais quand même… deux exemples :

– Monsieur Darmanin qui, à propos des actes inqualifiables de ces quatre policiers accusés d’avoir « tabassé » Michel Zecler, déclare  : « ils ont déconné… »

même Monsieur Sarkozy quand il était Ministre de l’Intérieur n’avait pas été aussi loin.

– Quant au mépris dont trop souvent notre Président a fait preuve en voulant faire de l’humour, (la liste pour lui en est longue même si depuis quelques mois il sait davantage se maîtriser), 

la palme en revient aujourd’hui, ci-devant «  Directeur général de la Santé depuis janvier 2018 » qui connait ses « heures de gloire » grâce au COVID, et qui a déclaré à la télé :

« À Noël, on coupe la bûche en deux  et papi et mamie mangent dans la cuisine. »

Comment ce haut fonctionnaire peut-il être resté en place ? Pourquoi n’a-t-il pas été immédiatement « viré » ?

J’espère que ce n’est pas simplement parce que certains de nos dirigeants, sans le dire ainsi, le pensent aussi …  ,

Nous avons eu tout au long de cette crise des « expressions » concernant « les vieux » qui ne valaient, sur le fond, pas beaucoup mieux.

   Oui malheureusement ce titre « Autorité, autoritarisme, grossièreté et mépris » résume bien ce que nous vivons et ce qui nous attend demain et après-demain si cela devait continuer…

Les Départementales, les Régionales et les Présidentielles, faute d’un « personnel politique crédible » et différent, à droite comme à gauche, risquent de ne rien pouvoir véritablement arranger ,si j’en juge pas les premiers sondages , aux Régionales et aux Présidentielles…

  Restent les Maires de toutes étiquettes « candidats à rien d’autre que de servir » bousculés, secoués, méprisés entre les conséquences vécues difficilement voire douloureusement en local, des décisions de l’État, les « levées de boucliers » contre tout et n’importe quoi, des antennes relais pourtant nécessaires pour tous ceux qui ont des téléphones , des ordinateurs portables, des box, du wifi, des outils et des meubles connectés, des alarmes… , des antennes relais qui, de plus, ne sont aucunement  soumises à autorisation du Maire, des demandes de logement non satisfaites qui, pourtant, ne dépendent que des bailleurs, et surtout à propos de la Sécurité qui ,on le sait, dépend de l’État dont c’est la principale mission régalienne.

  Ces Maires qui ont fait plutôt bien, malgré les difficultés du temps présent, ce qui relèvent de leurs compétences, droits et obligations, mais ça ne les empêche pas d’être critiqués, voire parfois d’être insultés pour des raisons qui dépendent d’ autres institutions ,de la MEL à l’État en passant par le Département, la Région et toutes leurs officines… !

  C’est insupportable ! et si je n’avais pas le sentiment d’être encore utile à celles et ceux qui en ont besoin, je ne passerais pas les « fêtes » de cette fin d’année 2020 avec mes titres de Maire et de Vice-Président de la MEL.

Mais je sais quand même que ce ne sont pas celles et ceux qui crient le plus fort et qui pétitionnent qui sont les plus malheureux (il n’y a pas de pétition contre les antennes relais dans les quartiers dits « populaires » où la misère explose).

  Et c’est pourquoi, celles et ceux qui guettent ma place…,  sans bien sûr  vouloir accepter ce qu’elle impose en termes de temps, de soucis, d’angoisses et de sacrifices qui privent de beaucoup des plaisirs de la vie,

  oui c’est pourquoi, ils devront attendre encore un peumême si je ne suis pas prêt « à y laisser ma peau » au détriment de mes proches !

Heureusement d’ailleurs que je reçois aussi (et souvent encore) des messages d’amitié et de soutien.

Heureusement que je pense que les plus fragiles ont encore besoin du « social démocratique » que je suis et que notre Ville ,au delà des discours et des manœuvres politiciennes, peut et sait pouvoir compter sur moi pour la garder verte, de nature, solidaire, riche en services publics ,active économiquement ,culturellement , sportivement avec ses associations  et  nourricière…

    Heureusement enfin que » je tiens le coup » malgré les conséquences sur ma santé des neuf mois écoulés, des conséquences que nous sommes sans doute des dizaines de millions partout en France à connaître,

mais que ne connaissent sans doute pas les dirigeants qui décident de mesures qu’ils ne s’appliquent sans doute pas à eux-mêmes comme le confinement, le laissez-passer, et le reste ….ayant des cuisiniers à leur service, des coiffeurs, maquilleurs, masseurs, tailleurs ,etc…

N’est-ce pas Mesdames et Messieurs qui vivez à l’Élysée, à Matignon, dans les Ministères, à l’Assemblée nationale, au Sénat et en tous les autres « Palais de la République .. ? et « Dieu sait qu’ils sont nombreux »…

Heureusement oui  et c’est pour tout cela que « je ne jette pas l’éponge »…,

comme je ne l’ai pas jetée quand durant ces deux dernières années « on a voulu ma perte »… « à coup de coups » venus de tous les côtés !

   Et c’est donc en parfaite liberté que je continuerai à me battre pour ma Ville, pour mes concitoyen(ne)s qui en ont besoin, pour mes valeurs Républicaines de Liberté, d’Égalité, de Fraternité et de Laïcité…,

en espérant  pouvoir vivre ce moment fort de 2024 qui verra notre Ville être « Ville Olympique » aux côtés de Paris, 

et même si je n’ai pas envie d’ être un jour  « un Maire de 80 ans. »….

   D’ici là, où que je sois et de la part de qui que ce soit, qu’on n’attende pas de moi que je sois  un Maire soumis et complaisant !…

Qu’on se le dise !

  Et , avec un sourire,  à l’adresse des hommes et des femmes qui se conduisent comme les « Mouches de coches » et des « Grenouilles qui veulent être aussi grosses que le bœuf », chers à Jean de La Fontaine ,

« à bon entendeur, salut « ! car ,selon l’expression , c’est « celui qui a bien compris(qui) trouve son salut ! »

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