Carnet n° 585 du 16 décembre 2019

« L’heure des choix…, suite mais pas fin »

Il y a une semaine, le lundi 9 décembre 2019, je titrais mon 584ème carnet « L’heure des choix » en référence à une citation de Paolo Giordano : « Les choix se font en l’espace de quelques secondes et se paient le reste du temps »,

avec en tête bien sûr des souvenirs, des images et des illustrations passées, présentes (et même futures) de ce titre et surtout l’intuition que la semaine qui commençait allait m’en fournir d’autres.

Je ne m’étais pas trompé d’où ce « rebond », 7 jours plus tard, avec en titre du 585ème carnet :

« L’heure des choix…, suite mais pas fin » ,

et le rappel qu’après l’erreur, il n’existe que deux choix possibles, « la réparer ou la faire payer ».

1 – En premier lieu, « à tout seigneur tout honneur » (selon une expression qui remonte au XIVème siècle), à propos de leur projet de « retraite à points », les décisions annoncées au nom du Président Macron par son Premier Ministre dans une déclaration qui, non seulement n’a pas satisfait une grande majorité de Français(es), a réussi « l’exploit » d’élargir le front des opposants, en particulier syndicaux, en ouvrant des « espaces d’incertitudes » sur à peu près tout… sauf sur le recul effectif de l’âge de départ à la retraite à taux plein de 62 ans à 64 ans.

Résultat : on n’a, à peu près parlé, que de cela et peu des promesses de crédits accordés à différentes catégories professionnelles, certes légitimes mais non financées et surtout toutes « remises à plus tard »,

sans compter des mesures et des exceptions, des corrections et des rajouts qui feront que ce « fameux régime universel » tant « vanté » pour ouvrir la porte à une forme de système à capitalisation n’a, d’ores et déjà, plus rien « d’universel »…,

sans oublier des promesses d’améliorations de certaines retraites, elles aussi légitimes, mais qui, à dépenses totales plafonnées et équilibrées sans financements nouveaux, ne peuvent conduire mécaniquement et automatiquement qu’à des baisses de toutes les autres retraites.

Nos dirigeants avaient le choix possible de « siffler la fin de la partie » sans perdre la face, en remettant à plat le dossier des retraites. Ils ont choisi une voie qui ne peut que conduire à des mouvements de contestations qu’ils feront payer aux salariés grévistes ainsi qu’à toutes celles et à tous ceux qui souffrent des conséquences de ces blocages en ce mois de décembre 2019.

On est en droit de s’interroger sur les raisons profondes de cette attitude, de ces postures et de ces choix, et d’autant plus qu’à un moment donné il leur faudra bien céder sur le point de blocage qu’est le recul de l’âge de départ en retraite, ce qui, à l’heure des bilans, « alourdira encore la note »…, un luxe que croira pouvoir se permettre notre Président pour retrouver un peu de popularité…

Ils en avaient le choix il y a une semaine à moindre frais.

Ils ont choisi le pire et le plus coûteux dans tous les sens du terme…

Inexpérience des « bébés requins » ?, poids des lobbys et des technocrates ?, égos surdimensionnés ?, personnalité de M. Delevoye ?, sans doute une conjugaison de ces éléments…

Mais franchement, durant mes plus de 4 décennies de vie publique, je n’ai jamais connu cela !

« L’heure des choix » disais-je, mais contrairement à ceux de M. le Président Macron dont on peut penser qu’on n’est pas « au bout de la fin »,

celui qu’ont fait les Britanniques en donnant une large majorité au Bréxit de Boris Johnson est lui (et doit être) ferme et définitif, rapide et clair avec rigueur et sans concession.

La Grande Bretagne doit donc vite sortir de l’Union Européenne, perdre ainsi tous les avantages qu’elle tire de son appartenance… et l’Union Européenne doit se préparer à accueillir certaines des Nations qui composent la GB, comme l’Ecosse qui semble le souhaiter, forte qu’elle est de ses près de 5,5 millions d’habitants.

« L’heure des choix…, suite mais pas fin » pour enfin construire une « Europe Européenne », politique, sociale, avec tous les attributs de son indépendance vis-à-vis du reste du monde, de véritables frontières et une défense commune.

Et si certains États membres n’en veulent pas, qu’ils sortent !

On ne peut continuer à accepter les comportements de ceux qui veulent « le beurre et l’argent du beurre ».

Pour revenir plus près de nous… (même si finalement « tout est dans tout »), à la Métropole Européenne de Lille « Capitale des Hauts de France » et donc d’une Région dont la population est du même ordre que celle de l’Ecosse précédemment citée, l’heure était aux derniers choix du mandat 2014/2020.

On pouvait craindre que les « choix » affichés par une partie des droites dans les médias allaient conduire à un climat délétère.

Il n’en fut rien : tout fut finalement décidé à l’unanimité ou à la quasi unanimité et, chaque fois, après des débats plutôt sereins et des interventions de qualité.

Je suis moi-même intervenu 3 fois pour rappeler l’importance du travail fait ensemble, qu’il nous fallait ensemble reconnaître sans pour autant ensemble nier quelques insuffisances.

Et je le redis : durant 6 ans, nous avons pu compter, en la personne de Damien Castelain, sur un bon Président qui aura toujours été à la hauteur de sa fonction et de ses tâches en consacrant le temps, l’énergie et l’écoute qu’impose une telle fonction.

Prochain rendez-vous, en avril 2020, après que les élections municipales des 15 et 22 mars dans nos 95 communes aient constitué le nouveau Conseil de la MEL.

Des choix seront alors à faire…

Conforteront-ils, comme je le souhaite, ceux d’une gestion partagée ? Tout dépendra d’abord « des rapports de forces politiques ». Il n’est pas sûr qu’ils auront profondément changé au point de donner une majorité de gauche ou une majorité « cohérente » de droite dans le nouveau Conseil.

En attendant, il se confirme, après la décision de Martine Aubry d’être candidate, que Lille devrait rester dans le Camp du Progrès, que le parti présidentiel LREM a choisi, après celui de Tourcoing, de faire son nid dans le nid LR de Roubaix, le nid « socialiste » de Wattrelos, le nid « ? » de Mons en Baroeul…

Quant à Villeneuve d’Ascq, vu le problème que semble poser « le cas Caudron » qui n’est et n’a jamais été « achetable » et qui, malgré des efforts multiples et divers, n’a pas, à ce jour, été éliminé, on a vu la leader de l’opposition de droite qui avait quitté le parti LR pour suivre le Président de Région, demander à être tête de liste de la République en Marche (contre 2 autres têtes « plus historiques » de ce mouvement…) d’où « la grande vadrouille » qui s’ensuit chez les LR et les LREM…

Comme quoi « le nouveau monde » ne contredirait en rien les mots restés célèbres d’un ancien Président du Conseil de la IV République, Edgar Faure, pour qui « ce ne sont pas les girouettes qui tournent, mais le vent ».

On a donc encore à ce jour un paysage politique et donc électoral villeneuvois peu lisible et incertain… avec sans doute :

  • une liste RN conduite « par un nouveau villeneuvois »,
  • une liste LREM conduite par une ex-LR

et donc peut être de ce fait, une liste dissidente des LREM « historiques »,

  • une liste de la France Insoumise sans doute alliée à des verts sinon au PCF,
  • une liste de la majorité sortante (que j’espère voir élargie) que je pourrais conduire le 15 mars au nom du Camp du Progrès dans un esprit de Rassemblement, une liste composée d’un cœur expérimenté et de nouveaux candidats pour, ensemble, gérer le présent tout en préparant l’avenir.

Malgré ma réelle lassitude face à un monde politique qui correspond de moins en moins à l’idée que je me fais de la défense de nos valeurs Républicaines, de la solidarité, de l’écologie, de la laïcité, d’un bien vivre ensemble dans une ville rayonnante et attractive et ce, dans un monde incertain et périlleux, grâce à toutes celles et à tous ceux qui par centaines (et plus) me manifestent expressément leur soutien, je tiens bon et j’espère qu’après une semaine de repos dans la forêt Vosgienne, j’aurai l’énergie nécessaire pour une campagne électorale où j’ai bien compris que tous les coups portés contre moi seront permis…

Mais même s’il m’arrive de douter, y compris de moi, j’aime trop ma ville et ses citoyen(ne)s pour jeter l’éponge à cette heure comme le souhaiteraient beaucoup de mes adversaires qui avancent souvent masqués et qui, je le sais maintenant, ne reculeront devant rien pour arriver à leurs fins.

C’est, dit-on, la loi  de la Démocratie.

Avant donc des fêtes de Noël et du Nouvel An, je profite au maximum de toutes les occasions de rencontres citoyennes, dans les quartiers, sur les marchés de Noël, dans les fêtes scolaires et, bien sûr, lors des 3 goûters de Noël où plus de 1200 aînés sont venus à l’Espace Concorde pour y passer de merveilleux moments faits d’odeurs sucrées, de goûts multiples, de musiques, de chants et de danses…

Rien que du Bonheur !, même si cela complique, tant elles sont nombreuses, la gestion de mon agenda qui ressemble à « un parcours du combattant »…

Mais c’est cela vivre dans une ville rayonnante et attractive… une ville chaleureuse et humaine, une ville où tous les villeneuvois(es) peuvent être appelés à la vivre pleinement … et ensemble…

Puissent « les Princes et Princesses qui nous gouvernent » ainsi que ceux et celles qui voudraient nous gouverner, ne jamais l’oublier : sans les communes, sans leurs élu(e)s, sans leurs associations et donc sans les retraités qui majoritairement les animent…, le monde serait plus triste encore, la solitude plus cruelle à vivre, les inégalités produites par le « système qui nous domine » toujours plus dures pour les plus faibles et les plus fragiles.

Et c’est cela qui continue à me faire « espérer », à m’aider à vouloir encore donner mon énergie, à sacrifier bien des « conforts» d’une vie personnelle moins « bousculée »…

Oui c’est cela qui continue envers, malgré tout et contre tout à m’aider à « tenir le coup ».

Pour conclure, j’ai choisi une citation de Martin Luther qui résume bien ce que je suis et ce que je pense :

« Si on m’annonçait que la fin du monde était pour demain, je planterais quand même un pommier ».

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