Carnet n° 584 du 9 décembre 2019

« L’heure des choix »

S’il est vrai, comme l’a écrit Paolo Giordano, un écrivain italien contemporain, que « les choix se font en l’espace de quelques secondes et se paient le reste du temps », quelques secondes qui, bien sûr, concluent dans la plupart des cas par un oui ou par un non des heures, des jours, voire des mois de réflexion,

tel le choix qu’ont fait beaucoup de citoyens en 2017 dans l’isoloir,

celui qu’avait fait quelques années avant François Hollande en « mettant en piste » Emmanuel Macron qui, quelques années plus tard, à l’image de Marcus Junius Brutus lui porta le dernier coup mortel en lui faisant dire comme Jules César « Tu quoque mi fili » (toi aussi, mon fils !),

les choix des « marcheurs », depuis deux ans et demi, de balayer tous les acquis des plus modestes comme par autant de revers de la main avec, en plus, « de la suffisance et des certitudes » inconsidérées,

celui de vouloir ignorer les colères profondes exprimées par les gilets jaunes, ce qui a coûté très cher sans aucun résultat positif,

le choix enfin de vouloir, « à la hussarde » aussi, imposer avec son projet de « retraite par points » la fin d’un modèle social hérité de la Résistance et qui, depuis, nous a permis de traverser mieux que d’autres et avec moins de casse sociale les crises qui ont secoué le Monde, l’Europe et la France,

mon choix enfin d’annoncer le 2 octobre dernier les conditions de ma candidature à un septième mandat de maire,

tous ces choix, disais-je, sont autant d’exemples parmi bien d’autres, de la véracité et du bon sens de la citation qui m’a conduit à titrer mon 584ème carnet de ces 3 mots « L’heure des choix ».

Aujourd’hui, si l’heure n’est plus à regretter (ou non) de les avoir fais car, on le sait, dans cette vie terrestre que seule nous connaissons, en dehors de ce que l’on peut croire de la réalité du temps à l’échelle d’un Univers infini, une relativité si bien décrite par Albert Einstein,

aujourd’hui donc, la seule question qui se pose se retrouve dans une des 802 citations d’un penseur algérien Mazouz Hacène  qui nous dit :

« Il existe deux choix possibles devant l’erreur ! la réparer ou la faire payer »,

sachant comme l’a écrit un jeune écrivain suisse roman que « La vie est une succession de choix qu’il faut savoir assumer ensuite ».

Alors, à ce stade, si je reprends mes 6 exemples à l’aune des 2 choix possibles mis en lettre par Mazouz Hacène :

1 – pour ce qui est des choix électoraux de 2017, il ne nous reste qu’à en payer le prix jusqu’à au moins 2022.

2 – pour ce qui est du choix de François Hollande, il en a déjà payé le prix… et il n’a pas fini de le payer et de le faire payer aux socialistes.

3 – pour ce qui en est des choix des « marcheurs » et de leurs chefs qui ont compris « qu’ils ont d’ores et déjà mangé leur pain blanc » selon une expression du XVIème siècle…, ils vont comprendre ce que je ne cesse de répéter depuis 2 ans, qu’à force d’allumer des « micro-incendies », l’embrasement est assuré au moindre coup de vent… et que, là encore, ce sont les Françaises et les Français qui en paieront le prix avant qu’eux-mêmes n’en paient le prix électoral lors des prochaines élections municipales, départementales, régionales, Présidentielles, et ce, quelles que soient leurs manœuvres, résultat d’une certes réelle « habilité macroniste » depuis 2 ans et demi…, mais, on le sait,… tout a une fin.

4 – pour ce qui est des gilets jaunesle prix en a été payé… mais il pourrait demain en être plus lourd encore si le gouvernement continuait à ignorer la complexité des « colères populaires », comme celle qui a commencé un certain 14 juillet 1789 à la Bastille avant de mener en quelques années du « serment du Jeu de paume » à la Terreur, aux guerres révolutionnaires, à l’Empire et aux défaites successives du 19ème siècle…

5 – pour ce qui est du dossier des retraites, la plus grosse des erreurs du Président Macron« devant l’erreur… il est encore temps de la réparer… » en retirant ce qu’il reste de projet et ce que l’on peut en comprendre dans ses véritables objectifs et ses incontournables réalités…

Le Président se grandirait en prenant acte de son erreur, de la clairvoyance des Français(es) et en « remettant, sur le métier, son ouvrage » selon une expression du poète, écrivain Nicolas Boileau au XVIIème siècle… qui ajoutait « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » (quelle leçon venue d’il y a près de 4 siècles donnée aux « tenanciers » de leur soi-disant Nouveau Monde ! ).

6 – pour ce qui est de ma décision du 2 octobre 2019, l’heure n’est pas encore venue de savoir si ce fut ou sera « une erreur » et si oui, si je pourrai encore la réparer ou si je devrai la payer…

Ce que je vois et ce que je sens de la situation politique villeneuvoise, « des alliances qui se font et se défont », des chef(fe)s qui se cherchent et qui cherchent une et des adresses villeneuvoises…, de celles et ceux en quête d’investitures… mouvantes… (il en est même qui cherchent des candidat(e)s sur internet sinon encore sur le « bon coin »).

On le voit, en ce début décembre 2019, l’heure est aux choix !

Des choix faits… irréparables.

Des choix encore à ce jour réparables.

Pour ce qui est de la « retraite à points » et même s’il est encore temps, je crains que notre Président, faute d’expérience et de connaissance à la fois de l’Histoire et des peuples qui l’ont faite, n’ait pas la clairvoyance et le courage d’un De Gaulle et d’un Mitterrand.

Pour ce qui est des élections municipales, pour une ville et ses habitants auxquels j’aurai consacré l’essentiel de ma vie, si je reste prêt à lui et leur sacrifier « ce qu’il me reste de reste », et si je suis prêt à ne rien lâcher des valeurs qui sont les miennes, de Liberté, d’Égalité, de Fraternité, de Laïcité, de Solidarité, d’Humanité, je ne suis pas prêt à me laisser piéger par des jeux politiciens, des querelles d’ego, des manœuvres pour assurer des « avenirs personnels ».

Je pense avoir encore d’autres moyens de vivre « mon reste de vie » que d’être le jouet des acteurs d’un monde politique que j’ai trop connu pour en être une victime expiatoire !

On connaît mon et mes projets pour Villeneuve d’Ascq, pour la MEL, pour la France et pour l’Europe.

On sait les conditions que j’ai posées en termes d’équipe.

Si je suis sûr de la qualité de mes projets et leur validité, je ne le suis pas tout autant de ma capacité à résister pour bâtir l’équipe citoyenne qui la mettra en œuvre.

Je sais que beaucoup de Villeneuvois(es) comptent sur moi mais je ne suis pas dupe non plus du nombre, de la nature et des orientations de celles et ceux qui, à Villeneuve et ailleurs, ne rêvent que « d’avoir ma peau » !

Alors, en attendant, « je bosse comme jamais » : 10 heures par jour, 70 heures par semaine, sur des dossiers, des courriers, des mails, des arbitrages à faire, des contraintes à gérer, des obstacles à contourner, sans oublier 3000 cartes de vœux à faire à la main comme chaque année, des manœuvres contre moi à essayer de déjouer (dont certaines restent mortelles), des égoïsmes de certain(e)s, des colères légitimes d’autres, de l’isolement et des « peurs du lendemain »…,

avec heureusement, en parallèle, de multiples manifestations où je peux rencontrer, non pas mes potentiels adversaires futurs (car elles et ils ne brillent pas par leur présence), mais des citoyen(ne)s de tous âges et de toutes conditions souvent heureux de me voir et de m’entendre.

Je ne cacherai pas, en ce début de mois de décembre, (« un mois qui ne m’a jamais réussi »), que si je n’avais pas cela, « mon choix dernier » l’aurait déjà été « en quelques secondes » quitte ensuite « à en payer (le prix) le reste du temps »…

En effet, pendant que certain(e)s en sont encore à se chercher une adresse villeneuvoise pour pouvoir avoir « le droit » de postuler dans 3 mois au poste de Maire,

que d’autres cherchent des candidat(e)s, des alliances, des investitures, voire qui hésitent entre plusieurs listes,

en ce qui me concerne, avec ma solide équipe recréée en 2008, confortée et renforcée en 2014, une équipe dont le cœur constituera la plus grosse part de l’équipe que je mènerais en 2020 (si celles et ceux qui veulent m’abattre encore ne réussissent pas dans leur entreprise), avec cette équipe et ces élu(e)s qui, durant 6 à 12 ans, auront travaillé sans relâche dans leur quartier et dans les domaines que je leur ai délégués, (tout le monde les connaît et beaucoup les apprécient… inutile donc d’en donner la liste aujourd’hui).

J’ai, cette semaine encore, parcouru ma ville en tous sens et vécu à son rythme, ses joies, ses peines, ses pulsions et ses pulsations avec à titres d’exemples parmi bien d’autres :

  • Au stadium lundi soir, en lien avec la MEL, une démarche pour aider de jeunes athlètes à préparer les JO 2024.
  • Les débuts d’un après-midi festif avec l’Arpet, une association remarquable et sans doute unique en France de retraité(e)s actifs toutes et tous citoyen(ne)s à part entière.

Que serait la France, que serait notre ville et ses associations sans le dynamisme des retraités ? (A bon entendeur « mesdames et messieurs les bébés requins »)

  • Une plénière du Conseil Municipal avant le DOB (débat d’orientation budgétaire), avec une opposition muette… la presse n’étant pas là.
  • Une grande journée de colère citoyenne le jeudi 5, terminée en soirée par un hommage à ces millions de jeunes Français envoyés faire la guerre en Algérie par les gouvernements de l’époque entre 1954 et 1962, revenus souvent « brisés », voire pire, sans oublier les harkis qu’  « on a laissé massacrer… »
  • Une belle soirée de récompense du monde sportif villeneuvois au Palacium à travers ses athlètes, ses dirigeants bénévoles et tous ses militants sans lesquels il n’y aurait plus que « du sport fric »… (en même temps qu’une soirée Téléthon à Concorde).
  • La ville nature et nourricière mise à l’honneur samedi matin à travers plus d’une centaine de Villeneuvois à la salle Raoul Masqueliez.
  • La Saint-Nicolas au Château accompagné de 5000 Villeneuvois(es) de tous âges, une tradition et une culture, des bénévoles par dizaines, notre Office de Tourisme, une histoire, des traditions qui ont fait la France et que la France ne doit  pas gommer.
  • Une belle et grande soirée du Téléthon de 19h30 à 23h30 dans un Espace Concorde bondé, une soirée pilotée par une Association et ses militant(e)s, menée par des artistes de talent, avec des dizaines de prestations associatives villeneuvoises.
  • Une AG du  FOS gymnastique volontaire  ce dimanche matin, l’occasion pour moi de rappeler la place des retraités dans la vie sociale et citoyenne de nos villes n’en déplaise aux « bébés requins de droite comme de gauche, qui nous gouvernent ou voudraient nous gouverner ».
  • Une belle compétition du Judo Club du Sart
  • Une AG des secouristes sans qui non plus, on ne pourrait faire vivre nos villes et ses manifestations.

Etc sans oublier une victoire du LOSC et une autre du LMRCV contre Rennes.

Ouah ! pas sûr que « les prétendants de mars 2020 » aient cette même envie de vivre ainsi leur ville !

Mais en ont-ils seulement conscience ? pas sûr…

Oui donc « la vie est une succession de choix qu’il faut savoir assumer ensuite »

C’est ce que j’ai fait depuis 1976.

Pour conclure et « à méditer » une citation de Mohandas Karamchand Gandhi, né en 1869 et mort assassiné à Delhi en 1948, un important guide spirituel de l’Inde bien connu pour sa non violence,

une citation sans grand rapport direct avec l’essentiel de mon carnet… mais que j’ai moi aussi chevillé au cœur :

« Là où il n’y a le choix qu’entre lâcheté et violence, je conseillerai la violence ».

J’en resterai là à l’intention de mes « adversaires » et aussi de certains de mes « amis »…

Avec, cependant, en soutien aux jeunes lycéens de Villeneuve d’Ascq et d’ailleurs, ce message d’outre-tombe de François Mitterrand que je relaie :

« Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort ».

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