Carnet n° 576 du 14 octobre 2019

« La claque »

Cinq mois après une campagne européenne où il s’était cru « pousser des ailes européennes » et ce, malgré sa deuxième place derrière Madame Le Pen, le Président Macron a, aux dires de tous les observateurs, pris ce que mon père appelait « une bonne claque » avec le rejet par le Parlement Européen de « sa » candidate à un poste de commissaire européen. Du jamais vu à Bruxelles ! qui, plus est, avec un score sans appel de 82 voix contre, 29 pour et 1 abstention…

Comme on dit, « Monsieur Macron a joué avec le feu et il s’est brûlé » voire, pour sourire, en reprenant une expression qui date du 19ème siècle « il a pris sa vessie pour une lanterne… »  le sketch célèbre où Pierre Dac dans le rôle d’un descendant des grands sârs hindous déclare à propos d’un de ses spectateur : « A certains moments, Monsieur prend sa vessie pour une lanterne.

Francis Blanche : Et alors ? et Pierre Dac de répondre : et alors, il se brûle ! ».

Au demeurant et plus sérieusement, si tous les commentateurs n’ont pas utilisé le terme de « claque », ceux de « camouflet », « d’échec », de « gifle » ou « d’humiliation » ne sont pas moins cruels pour un Président qui s’était présenté comme « le rénovateur de l’Europe ».

Blessé « légitimement » dans son orgueil, il s’est, en réaction, embrouillé dans des explications « complotistes » ou « revanchardes ».

Pour moi qui ait bien connu le Parlement Européen, la réponse est plus simple et il n’est pas le premier de nos dirigeants à ne pas l’avoir pas compris, excepté François Mitterrand qui, en janvier 1995, en ouverture de la Présidence française, s’était fait applaudir plus de 20 fois dont au moins 15 fois par des députés européens debout, tandis que le Président Chirac, 6 mois après, après sa reprise des essais nucléaires français dans le Pacifique,… avait, lui, été hué sur divers bancs du même Parlement Européen en juillet 1995.

Oui en effet, la réponse est beaucoup plus simple, Monsieur Macron n’a pas compris que le Parlement Européen n’est pas l’Assemblée Nationale française, avec sa majorité pléthorique de «bénis oui-oui frais émoulus », comme auparavant l’avaient eu François Hollande dans ses débuts, Nicolas Sarkozy avant eux et Jacques Chirac.

En clair, cette claque, comme on dit, « il ne l’a pas volée », mais ce qui est pire, c’est que la France et les Français l’ont, par son intermédiaire, indirectement reçue aussi… et cela, ce n’est pas juste pour un des 6 pays fondateurs qu’est la France aux côtés de l’Allemagne et de l’Italie sans oublier le Benelux composé de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg.

Puisse, comme à l’époque où mon père me disait « tu veux une bonne claque », cette claque méritée, lui redonner « le sens du bon sens » au niveau européen… mais pas que… en lui faisant comprendre que la France et les Français(es), ce n’est pas que des débats et des visites où celles et ceux « qui font la claque (comme au théâtre) » sont soigneusement « triés sur le volet ».

On pouvait espérer que le mouvement des gilets jaunes l’en avait « informé » sinon convaincu, tout comme les éleveurs en Auvergne, les Rouennais (s’il y était allé), et demain sans doute les futurs retraités, face à la réalité socialement et éthiquement désastreuse qu’est « la retraite à points » qu’il essaie de leur imposer.

Malheureusement cette claque ne fut pas la seule durant ces derniers temps, avec l’assassinat en pleine Préfecture de Police de Paris de 3 agents par un « collègue » radicalisé porteur, semble-t-il, de secrets d’État… malgré des signes visibles de sa radicalisation islamique,

une claque reçue une nouvelle fois via son Ministre de l’Intérieur M. Castaner (par ailleurs ancien député socialiste de François Hollande après avoir été membre de ce parti depuis 1986 et élu PS avec divers mandats).

Comme me disait récemment « un de ses amis politiques »…(sic) « il n’en rate pas une »…

Sans lien direct, même si on parle de « claques », l’Union Européenne en a pris plus d’une ces derniers jours par M. Erdogan et par l’inénarrable Donald Trump dans sa volonté pour l’un et son attitude pour l’autre d’éliminer les Kurdes « en récompense sans doute de leurs engagements efficaces contre Daech et l’État islamique, El », le tout avec une menace de l’un applaudie, par l’autre d’une « lâchée de migrants » sur l’Europe.

Voilà ce qui arrive quand on a, comme aujourd’hui en France, mais pas que…, un État défaillant conduit par des dirigeant(e)s arrogant(e)s « benoîtement » soutenus par des troupes aux allures de troupeaux de moutons.

On le vit tous les jours en France et quasiment dans tous les domaines qui concernent en premier lieu la sécurité et l’incapacité de nos dirigeants à faire respecter nos lois par celles et ceux qui les violent comme les Roms dans nos villes et certains « gens du voyage »… et là aussi, « mais pas qu’eux.. ».

Voilà ce qui arrive quand on perd le sens du service public et qu’on dévalorise nos fonctionnaires, voire qu’on les remplace par des ordinateurs en forme de robots.

Il est donc à craindre, faute de faire confiance en « l’humain » de voir se démultiplier des claques dont les premiers bénéficiaires, en retour, seront les extrémistes et les populistes sinon aux Municipales où les maires sortants « ont souvent encore la côte » mais aux Présidentielles de 2022.

Une nouvelle étude à ce propos de « l’Ifop Fiducial » parue le 10 octobre indique qu’une majorité d’électeurs sont prêts à renouveler leur confiance aux maires sortants à hauteur de 54% (contre 50% en 2017).

Pour ce qui me concerne, je le rappelle, en juillet 2018, l’IFOP dans un sondage commandé par Rassemblement Citoyen indiquait que 62% des Villeneuvois souhaitaient me voir réélu contre 32% non (ce pourcentage a-t-il augmenté comme au plan national ou a-t-il diminué… ? les électrices et électeurs me le diront le 15 mars), sachant que dans ce sondage de 2018 je faisais mes meilleurs scores chez les femmes (69%), les 18-24 ans (66%) comme les 35-49 ans (66%) et les plus de 65 ans (67%)… (somme toute des pourcentages homogènes) avec pour ce qui est des quartiers, 82% à l’Hôtel de Ville – Pont de Bois et 75% Résidence Triolo avec, ailleurs, aucun chiffre inférieur à 54%.

C’est encourageant même si les sondages sont souvent volatiles mais si cela a contribué à forger ma décision d’être candidat pour un dernier mandat, ce ne fut pas ma première raison qui a toujours été, qui est et qui restera d’être utile à ma ville, mes concitoyens, à la MEL et aussi à mes valeurs Républicaines aujourd’hui tellement menacées.

A la Métropole Européenne de Lille justement, ce vendredi, je crois encore modestement avoir pu montrer mon utilité à propos des finances et du Budget, du logement, des mobilités, du transport et de l’usage des terres agricoles métropolitaines par les villes  et une métropole nourricière !

En espérant, et je l’ai répété avec force, que l’État cessera de nous « garrotter » !

J’en terminerai donc ce 576ème carnet du 14 octobre 2019, tout juste 5 mois avant le 1er tour des élections municipales, avec une citation de Victor Hugo qui m’aide chaque fois que je me regarde dans mon miroir :

« Je ne suis rien, je le sais, mais je compose mon rien avec un petit morceau de tout ».



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