Carnet n° 444 du 6 mars 2017

« Le grand Cirque »

 

En cette période de campagne d’élection présidentielle, comme nous n’en avons jamais vécu en France, où les questions de personnes et les affaires judiciaires, les rapports de forces qui se modifient au gré des vents, les incertitudes qui s’affichent jour après jour avec des annonces distillées et des sondages qui brouillent le paysage politique, le « rédacteur-observateur politique » que je suis a bien du mal, chaque semaine, à trouver une idée ou une citation pour entamer son carnet hebdomadaire sans trop se répéter ni se contredire…

 

Cette semaine j’ai choisi l’image du « grand cirque », non pas celle « du Plus Grand Cirque du Monde », film de 1964 avec John Wayne et sa parade traditionnelle et somptueuse dans les avenues des villes américaines, mais le « Grand Cirque » de Pierre Clostermann, pilote des forces françaises libres, décrivant les nuées d’avions britanniques et allemands dans le ciel de la bataille d’Angleterre…

 

Les images de ces batailles aériennes épiques qui ont commencé avec Georges Guynemer et Manfred Von Richthofen (dit le Baron Rouge) au cours de la Première Guerre Mondiale et qui ont été immortalisées par celles de la bataille d’Angleterre entre juillet 1940 et mai 1941 n’ont bien sûr aucun rapport avec la pauvreté des manœuvres en cours sur la scène électorale française, si ce n’est que chaque candidat principal se trouve en permanence, et à la fois, en position de fondre sur un avion ennemi tout en ayant derrière lui un ou deux autres adversaires qui le menacent de leurs rafales, le tout dans un mouvement tourbillonnant  en 3 dimensions où, à chaque instant, le chasseur devient gibier et vice-versa…

C’est bien sûr surtout  le cas de François Fillion plus souvent gibier que chasseur, d’Emmanuel Macron plutôt chasseur mais, lui aussi, devenu gibier depuis qu’il a dévoilé son programme, de Benoît Hamon dont beaucoup, y compris des socialistes, ne supportent ni son projet de revenu universel, ni son « 49-3 citoyen » ni même ses capitulations devant les Verts pour récupérer leurs 1,5% de voix… le tout sous les regards de Madame Le Pen et de M. Mélenchon qui attendent leur tour pour ramasser les dépouilles…

 

Oui vraiment on est loin d’une grande parade !

 

Et « je plains » celles et ceux qui, pour des raisons de carrières, ne savent plus vers qui se tourner pour être élu(e)s ou réélu(e)s… Il y a vraiment de quoi avoir le tournis… (un mot qui, dans son premier sens, signifie « vertige » et dans son second « maladie des bêtes à cornes »).

 

Alors, quand on me reproche, à droite comme à gauche, de n’avoir pas encore indiqué mon choix, non seulement je réponds que c’est le cas d’une majorité de françaises et de français,

que j’ai toujours dit que je me refusais à voter pour un candidat au premier tour qui m’imposerait de devoir choisir, au deuxième, entre Mme Le Pen et M. Fillion et que du côté de tous les candidats il n’y avait aucun programme qui ne comporte pas de points pour moi difficilement acceptables…

Restent les personnalités de chacun qui peuvent avoir « leurs charmes » et qui ont leurs limites pour le premier comme pour le deuxième tour… sachant que dans les candidats restant en lice… il n’y a pas de « François Mitterrand » ni de « Général de Gaulle », un peu de Guy Mollet, une once de Jean Lecanuet voire quelques traits de Pompidou…

 

L’important, pour moi, reste et restera donc d’éviter un choix «  entre la peste et le choléra », un raz-de-marée qui donnerait en France tous les pouvoirs aux droites ou « une situation à la grecque », et si possible de permettre une reconstruction du Camp du Progrès à l’image de la FGDS de François Mitterrand (à rebaptiser FGDSE : Fédération de la Gauche Démocrate, socialiste et écologique).

 

En effet, si je ne suis pas « un molletiste » modèle 2017, je ne suis pas non plus un social-libéral.

Je pense que s’il existe une droite et une gauche avec leurs gènes, leurs valeurs et leurs fondamentaux, qu’il n’est donc pas bon de les nier et de les ignorer, il n’est pas absurde, à l’image de ce qui se passe ailleurs, que en période de graves crises, elles puissent se mettre d’accord sur un programme de gouvernement pour leur permettre d’avoir des majorités suffisantes pour prendre de grandes décisions.

N’oublions jamais que le Président qui sera élu n’aura eu, en fait, sur ses idées et son programme que l’adhésion au 1er tour de 15 à 20% maxi des Françaises et des Français.

Comment voulez-vous qu’ensuite il puisse gouverner seul ?

 

Alors oui, il est plus que temps que l’on sorte de ce « grand cirque » et que chaque candidat dise clairement ce qu’une fois élu, avec qui et comment il va gouverner, une condition préalable à la question de ce qu’il pourra effectivement faire.

Pour ne prendre que quelques exemples, qui peut imaginer que l’on puisse « révolutionner » les régimes de retraites avec moins de 20% des citoyens, gouverner avec un parlement émietté sans le 49/3 constitutionnel (qui oblige les opposants à ce compter sur un même texte), réformer le code du travail et la fonction publique sans voir le pays se paralyser …. ?

En attendant les prochains épisodes du feuilleton Fillion / Juppé, les prochains sondages, les débats sur les idées et les programmes doivent continuer…

 

Rassemblement citoyen le permet où toutes les idées et les choix au sein du Camp du Progrès existent et s’expriment et je ne désespère pas de réussir à organiser à VA un débat public entre les amis et les soutiens d’Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean Luc Mélenchon avant le premier tour des Présidentielles.

 

Au demeurant et en dehors de cette actualité, la semaine écoulée m’aura valu un anniversaire où j’ai pu compter mes amis par centaines, un Conseil Municipal qui nous a confirmé le vrai visage d’une certaine droite locale et de ses élus, des débats sur le présent et l’avenir de « Villeneuve d’Ascq, une ville en marche »,

17098084_1467257799954032_959911149312493103_oun bon week-end sportif plein de succès avec en clôture « le salon du chocolat » qui m’a rappelé une expression aux sources et sens divers : « Être chocolat » dont un des sens signifie : « être berné, ne tirer aucun bénéfice d’une situation espérée, être naïf au point d’en rester bouche bée ».

Il est certain que nombreuses et nombreux sont celles et ceux qui « seront chocolat » d’ici l’été prochain après les Présidentielles et les législatives…

 

J’en terminerai aujourd’hui de ce 444ème carnet avec ces mots du réalisateur, scénariste et producteur américain, Georges Lucas

« La peur mène à la colère, la colère mène à la haine et la haine mène à la souffrance »

Et ce cri de Victor Hugo :

« Oser ; le progrès est à ce prix ».

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