Carnet n° 420 du 19 septembre 2016

« Je ne lasse jamais (d’essayer) d’être utile. La nature m’a (sans doute) fait ainsi »

Léonard de Vinci (1452 – 1519)

 

 

A trois mots près, (question de « modestie », les mots « essayer », « sans » et « doute »), je ferais mienne cette citation qui non seulement a toujours été (et reste encore aujourd’hui) le moteur de ma vie publique mais qui est, je le dis, le moteur de beaucoup de mes collègues maires et ce, quelles que soient leurs sensibilités politiques et (ou) philosophiques et cela en tant qu’élu de Villeneuve d’Ascq depuis 40 ans (dont 32 en tant que Maire) .

Il y a 50 ans et plus, nos communes étaient, peut-on dire, structurées « symboliquement et schématiquement » dans leurs organisations sociétales par l’instituteur, le curé et le Maire…

On sait ce qu’il en est devenu de l’instituteur malheureusement de moins en moins respecté par les parents tandis que les curés sont de moins en moins nombreux.

 

Restent les Maires des 35 885 communes qui, souvent, sont les derniers élus « accessibles », (surtout dans les petites et moyennes d’entre elles) et les derniers recours considérés comme possibles face à tous les autres niveaux d’activités et de décisions. De ce fait, ils sont, par beaucoup de nos concitoyens, considérés comme un peu  « responsables de tout »… Même si ce n’est pas de leur compétence (ex. la sécurité ou l’emploi), voire si cela n’est finalement de la responsabilité de personne (ex. la météo)….

Sans aller, comme le font certains, jusqu’à parler de « sacerdoce », quoique, ou de « vocation », il est vrai que c’est une fonction de plus en plus difficile à remplir surtout en période de crise et de réduction des moyens financiers pour y faire face.

Il faut donc, en effet, comme principal moteur pour vouloir être Maire et le rester, non pas l’envie de de faire une carrière politique mais l’envie d’être utile à ses concitoyens.

Heureusement, en contre partie de la lourdeur, des contraintes et des déceptions que génère cette fonction, il y a « le contact citoyen », c’est-à-dire le contact avec tous les citoyens que l’on rencontre à travers la ville en participant aux manifestations et aux événements qui s’y déroulent.

 

J’en ai fait encore l’expérience en ce dernier week-end en parcourant une bonne partie des 30 sites ouverts pour « Les Journées du Patrimoine » qui ont, à Villeneuve d’Ascq, accueilli près de 5000 visiteurs.

Quel plaisir de voir des gens heureux et de sentir le plaisir qu’ils ont de discuter avec le Maire, sans oublier, l’un explique sans doute en partie cela, la richesse et la diversité des animations proposées par les services municipaux et des associations.

Le soleil était, en plus, au rendez-vous. Que rêver de mieux ?

Et j’ai repensé en parcourant ces lieux et ces sites aux mots de Philippe Besson :

« Les lieux sont aussi des liens. Ils sont notre mémoire ».

 

Un de ces lieux de mémoire a été symboliquement mis à l’honneur : « Le Musée du Terroir », un équipement associatif durant 44 ans, né sous la Municipalité de Jean Desmarets et la passion d’une équipe de bénévoles comme le Docteur Mocq, et dont les responsables de la Société Historique m’ont remis les clefs de la main de M. Calonne, son Président.

Dommage que les élus de l’opposition de droite et d’extrême droite aient cru bon de devoir « briller par leur absence » ! (com d’hab… !)

 

Que celles et ceux qui rêvent ou prétendent, un jour, être Maire n’oublient pas qu’il faut une vraie passion pour la Ville que l’on prétend conduire. Les agitations partisanes ne suffisent pas, pas plus que les manœuvres d’appareil, la montée d’une « échelle de perroquet » via divers mandats pour atteindre ce mandat de Maire qui fait honneur à celle ou celui qui y accède.

 

C’est sans doute pourquoi des partis politiques voudraient voir réduit le nombre de mandats successifs de maire possible, en enlevant ainsi aux citoyens le droit de conserver un Maire qu’ils apprécient et surtout pour renforcer le pouvoir des appareils politiques qui géreraient ainsi « les sauts de moutons » pour passer d’un mandat à un autre, sans disparaître de l’échiquier public, de Maire à Vice-Président départemental ou régional, jusqu’à député ou sénateur, voire l’accès à un  poste ministériel  si l’heureuse ou l’heureux élu(e) a choisi le bon camp, la bonne chapelle, le bon leader.

On en a de multiples exemples aujourd’hui à droite et bientôt à gauche… pour cause de primaires,…avant les Présidentielles.

 

Il est sûr qu’il faut mieux être pour cela en d’autres lieux qu’au Musée du Terroir… un dimanche matin à 11 h .

 

Côté PS, « on attend la décision de l’Élysée », et chez les Républicains, celle, (entre autres), des juges….

 

Pas de problème de ce type à l’extrême droite, pas de concurrence, pas d’états d’âme malgré des procédures judiciaires en cours, Madame Le Pen se déclare « la candidate du peuple » (rien de moins) avant, peut être un jour de proclamer « la tempête du peuple » (en allemand, la volkssturm, milice populaire créée par Hitler en 1944).

 

Combien de temps les maires survivront- ils à ce marigot politique et aux surenchères des exigences de leurs concitoyens? Trouvera-t-on encore de jeunes politicien(ne)s capables de privilégier cette fonction à leurs ambitions carriéristes ?

L’avenir le dira ! …. Peut être d’ailleurs l’envie gourmande de beaucoup de leaders politiques de droite comme de gauche de faire disparaître les communes répond t-elle à ces préoccupations des jeunes générations politiciennes…qui souhaite éviter les affres des mandats locaux.

La société en sortira-t-elle gagnante ? sûrement pas !

 

En attendant, avec le soutien d’élu(e)s sans doute « d’une autre génération éthique », nous travaillons au service de Villeneuve d’Ascq à sa rénovation, à son développement économique, à son environnement, à sa sécurité, à son rayonnement, à ses services publics, à sa vie quotidienne, à ses mixités… et le tout avec des budgets que l’État, le Département et la Région s’emploient à nous réduire…de manière aveugle et drastique.

Ces derniers jours, j’ai rencontré, entre autres, 300 aînés Villeneuvois invités par la Ville au Domaine des Charmes, des jeunes à l’AG de l’OMJC, des passionnés de nos racines à Ascq pour entreprendre la réfection de son Église (pour ne citer que quelques exemples)

 

J’ai continué à me battre pour la finition de la Haute Borne, à travailler sur des projets urbains et de logements qui nous arrivent de partout (attractivité de VA oblige)…, avec, entre deux, un match de foot ici, une braderie là et quelques AG associatives,… aux 4 coins de la ville.

Oui « ça c’est Villeneuve » (comme je le disais il y a une semaine), et si j’ose le dire aussi : «Ça c’est Caudron ».

Car pour moi, mais heureusement pas uniquement, pour moi à Villeneuve d’Ascq :

« L’espoir c’est de vouloir quelque chose.

La foi c’est de croire en quelque chose.

Le courage, c’est de faire quelque chose. »

Lien Permanent pour cet article : http://www.rassemblementcitoyen.org/?p=2548