Carnet n° 416 du 22 Août 2016

«L’idéal démocratique a du plomb dans l’aile »

 

Cette expression qui semble sortie aujourd’hui d’un des nombreux réseaux (que l’on nomme improprement « réseaux sociaux ») est, en fait, un des fruits de la pensée d’un grand écrivain « post-balzacien » qui vécu de 1881 à 1958 et bien connu des lycéens d’hier, Roger Martin du Gard dans une suite en 8 volumes : les Thibault qui se déroule de 1922 à 1937…

Le rappel de ces 2 dernières dates exprime et explique son actualité comme je ne cesse de le rappeler… depuis des mois et des mois.

Nous sommes, en effet, en ce début du 21ème siècle, 71 ans après la fin de la plus grande guerre mondiale subie par l’humanité qui fut, elle-même, le résultat de cette période 1922/1937 où des mouvements populistes, fascistes, néo fascistes et nazis ont prospéré ; nous sommes en train de revivre une évolution et un mouvement comparable qui « plombe » l’idéal démocratique avec les mêmes raisons et les mêmes méthodes qu’au milieu du 20ème siècle…

L’été 2016 aura marqué, en France, un tournant dans la guerre avec le terrorisme, des nouvelles formes d’attentats et de violences et surtout un déchirement de notre monde politique… sinon de notre société.

Le massacre de Nice, ses 86 morts, ses plus de 400 blessés et l’égorgement d’un vieux prêtre à Saint-Étienne-du-Rouvray ont conduit à un renforcement de toutes les mesures visibles de sécurité et surtout des surenchères, pour certaines indicibles de la part des responsables politiques français :

du FN  où des ʺvautoursʺ se repaissent avec jouissance de la douleur des victimes et de leurs familles,

à Nicolas Sarkozy prêt à remettre en cause « l’État de droit » en France (qui, pour lui, n’a rien à voir avec « les Tables de la loi »),

en passant par tous les prétendants au pouvoir à droite, à leurs alliés et complices (cf « le tapis rouge » déroulé par une partie du monde catholique en Provence à Madame Marion Le Pen),

tout est bon pour démolir notre modèle démocratique.

Et je ne parle pas d’un certain site internet néo-nazi où Simone Veil, traitée de « meurtrière » conclut ainsi son torchon : « enfin elle touche à sa fin… » (et ce n’est qu’un exemple de toutes les insanités qu’on peut lire sur le net et pas uniquement du côté des islamistes intégristes).

Manifestement à droite, ce style Sarkozyste et sa « pêche au voix FN plaît quand on voit ceux qui le rejoignent : Gérald Darmanin, Maire de Tourcoing, et Christian Estrosi, ex-Maire de Nice (difficile à écrire que c’est lui « l’ex » quand on a vu son exposition médiatique à Nice et ses déclarations mensongères au point que son successeur, (et ami), a cru bon d’expliquer que, lui, n’avait pas eu de plan de communication sur 86 cadavres).

C’est tellement indécent que même François Fillon a du rappeler que Monsieur Sarkozy « avait eu de 2007 à 2012 tous les pouvoirs pour faire » et que Monsieur Juppé a du se démarquer… clairement.

A gauche, c’est autre chose et ce n’est pas beaucoup mieux :

Face à un François Hollande qui pense pouvoir « rempiler », les candidatures se multiplient (pour certaines d’ailleurs non sans talent ni raison) mais avec « au bout du bout » en mai prochain un deuxième tour UMP/LR – FN garanti.

Martine Aubry a fait exception qui a l’intelligence de ne pas se prêter à ce « poker menteur » destiné à jouer les rapports de force pour ʺl’aprèsʺ… si après il y a… (autrement que celui du film : « le jour d’après »). Elle a ainsi montré son sens des responsabilités !

« La palme » parmi tous ceux qui ont profité et qui profitent encore du « règne de François Hollande » redeviendra sans doute à Emmanuel Macron s’affichant , hilare, aux côtés de Philippe De Villiers au Puy du Fou pour déclarer « qu’il n’est pas socialiste »… (heureusement) mais, quand même, on sait que Monsieur De Villiers a toujours été dans l’ombre de l’extrême droite…, comment peut-il être encore ministre ?

Oui l’été 2016 avec ses drames de toutes natures et ses guerres de positions physiques, mentales et orales restera tristement dans nos mémoires et certainement davantage comme « un début » que comme un « pic » dans l’expression de la bêtise et de l’inconséquence humaine…

Heureusement pour moi, que pour la première fois depuis 8  ans, j’ai pris le temps de me reposer et de me ressourcer au cœur de la France profonde avec un passage à Oradour-sur-Glane (étape importante pour se remettre les idées en place).

Heureusement que notre ville a vécu au rythme de la jeunesse avec nos centres de loisirs et nos centres de vacances, des concerts au Grand Stade et des fêtes dans nos quartiers sans oublier les foules dans nos parcs chaque fois qu’il y a eu un peu de soleil.

Heureusement que j’ai eu le temps de me plonger en profondeur dans les dossiers de la ville dont aucun ne s’arrête, même si certains que je pensais boucler en 2020 prendront sans doute 2 années de plus.

Heureusement que mon expérience sur ces dossiers, sur la sécurité qui nécessitera des moyens supplémentaires en 2017, sur les enjeux métropolitains pour Villeneuve d’Ascq, sur le poids de notre ville en son sein et sur les résistances démocratiques mais nécessaires face aux politiques de droite au Département, à la Région et sans doute dans 9 mois au niveau national (et je n’aurai alors pas « la mémoire courte » quand on sait les discours de la droite, ce qu’elle fait aujourd’hui là où elle a pris le pouvoir en 2015 et où elle se prépare à le prendre en 2017).

Que « mes amis » ne s’inquiètent pas… je m’en sens la force… quant aux autres… ils devront patienter encore… (et pour certain(e)s passer leur tour.)

Quand « l’idéal démocratique a du plomb dans l’aile », il faut à droite comme à gauche des femmes et hommes capables de faire face et de se battre et, personnellement, je suis prêt à mener avec elles et eux les combats nécessaires pour cela dans le respect de nos différences.

 

Cela va commencer très vite en cette fin août et début septembre « quand les derniers vacanciers seront revenus » et il faudra bien que les Démocrates et Républicains ʺde tous poilsʺ et de tous âges s’y mettent sans réticences et ni arrières pensées… en espérant que Donald Trump aura, aux États Unis, le sort qu’il mérite avec ses « incommensurables inconséquences… », que la Grande Bretagne ne retardera pas le Brexit, que l’Europe redressera la tête, que le monde se donnera les moyens de faire face au terrorisme et à ses causes pour éviter toutes les déréglementations planétaires erratiques, tout comme pour ce qui concerne les déréglementations climatiques.

On le voit, « on a du pain sur la planche » et on ne sera jamais trop pour s’y atteler et pour prendre quand il le faut des risques d’impopularité.

Le tout est de ne pas couper ses racines surtout quand, comme moi, on se revendique du « Camp du Progrès »…

Deux derniers mots peut-être, avant de conclure, sur 2 questions sans rapport entre elles qui ont occupé nos télévisions entre 2 drames et deux déclarations « politiques » :

– Le débat sur le burkini où je pense, sans nier les provocations qui sont dernière, qu’on aurait pu éviter un débat sur l’habillement (ou non) possible ou interdit sur une plage… (c’est la boîte de Pandore !)

Les jeux olympiques de Rio où la France a fait mieux que ce que l’on pouvait craindre au début et moins que ce que certains avaient annoncé ou rêvé…

Avec des images rafraîchissantes quand certains athlètes nous ont fait vibrer, elles et eux qui « ne croulent pas sous le fric professionnel » !

J’avoue  y avoir pris du plaisir,… autrement que lors de l’Euro de Foot.

Avec une dernière citation non dépourvue d’optimisme.

Elle est d’Aristote (384 -322 avant J.C) :

« l’espoir est un rêve éveillé »

(elle a le mérite d’avoir plusieurs sens possibles)

et pour moi, une toute dernière de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) :

« Vivre ce n’est pas respirer mais agir ».

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