Carnet n° 402 du 17 mai 2016

« Le monde est fou ! »

 

En relisant en ce lundi de Pentecôte, qu’en 2004 un certain Jean Pierre Raffarin, Premier Ministre de Jacques Chirac, avait décidé de réintroduire dans les jours travaillés pour « aider les personnes âgées » (après la grande canicule de 2003…) avant d’accepter en 2006 qu’on se « contente » de supprimer un jour de congé ou de RTT,  en relisant, disais-je, mes derniers carnets, au moment d’écrire mon 402ème (soit un peu plus de 3000 pages manuscrites depuis le n°1 et près de 2 millions de « connexions – lectures » sur mon blog et mes deux sites),

j’ai dû constater que les situations européenne, mondiale et surtout la politique française m’obligeaient, carnet après carnet, à répéter souvent les mêmes choses sinon « à rabâcher »… et, la plupart du temps, en contradiction avec la ou les « pensée(s) » dominante(s) (si tant est qu’on puisse toujours qualifier de « pensées » ce qui se dit et ce qui s’écrit…).

 

Si j’ajoute à cela qu’en disant ce que je pense, sans langue de bois ni calculs politiciens, j’ai « un art consommé » à mécontenter, par mes propos et mes choix, d’abord certains, puis la plupart des autres, je me suis demandé s’il était bien « raisonnable » de continuer à m’astreindre pour cela à une demi-journée d’écriture hebdomadaire dans un monde que beaucoup qualifient de fous qui, à l’instar des grands vents affolent les girouettes que sont beaucoup de commentateurs et de responsables politiques…

 

C’est Edgard Faure qui, à ce propos, pour lui-même et les siens, déclarait avec humour : « Ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le vent »…. « à méditer sans modération » dans le monde politique d’aujourd’hui comme dans celui d’hier…, la rapidité d’internet, des réseaux « dit sociaux » de Facebook et des tweets en plus….

 

Au demeurant, à l’issue de ce week-end qui, pour moi, ne fut pas un week-end chômé, j’ai décidé de continuer mes pages d’écritures et donc aujourd’hui d’écrire mon 402ème carnet.

 

Car si « le monde est fou »…, ce n’est pas nouveau car seuls en changent les rythmes et les formes…, face à cette « folie », à ses expressions et n’ayant pas le moindre souci de plaire (et encore moins de souci de carrière à construire… sinon celui de veiller à bien la terminer le moment venu), je préfère en 2016, continuer à m’arque bouter sur une pensée de Jean Jaurès datant de 1903 :

« Le courage c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques ! »

 

Et, pour aller tout de suite « dans le dur » avec l’agitation autour de « la loi travail »…, si le Président et son gouvernement ont, à mon sens, fait un erreur aux conséquences sous estimées, c’est d’avoir déposé un projet de loi qui ne pouvait pas avoir de majorité car n’allant pas assez loin dans le « libéralisme à la mode » pour accueillir les voix de droite et trop loin pour avoir toutes celles de gauche…

Dès le départ, comme on dit « c’était plié » car « on ne ménage pas la chèvre et le chou ».

Alors de deux choses l’une : soit il la retirait très vite… comme il l’a déjà fait pour d’autres textes … (et c’est ce qu’à sa place j’aurais fait), soit il lui fallait effectivement utiliser le fameux « 49/3 ».

 

Et à ce propos, pour aller à l’encontre de tout ce que l’on entend, rappelons que le 49-3 est un article de notre Constitution que le Général de Gaulle a fait adopter par 80% des électrices et électeurs, un article qui n’a jamais été modifié, contrairement à bien d’autres, car le 49-3 est le mécanisme de la censure constituant la clef de voute de la stabilité de nos institutions !

 

Est-il, en effet, plus « anti-démocratique » qu’une loi soit adoptée (ou une majorité parlementaire soit maintenue avec son gouvernement) même s’il n’y a pas une majorité de députés pour la voter, ou bien qu’elle soit rejetée (ou un gouvernement renversé) par la conjonction de forces qui se regroupent pour cela avec des raisons parfaitement antagonistes ?

 

On conviendra avec moi que la question mérite au moins d’être posée surtout si on se souvient que cette disposition, voulue par le Général de Gaulle, était destinée à mettre fin à un système qui, sous la 4ème République, avait conduit à 24 gouvernements en 10 ans et demi et si on se rappelle que le 49/3 a été, depuis, utilisé à 86 reprises pour adopter 51 textes sous des gouvernements des 2 bords.

 

Oui le monde est fou et « les Français ont la mémoire courte »…

 

Si on regarde aussi, de plus près, les débats politiques et les mouvements qui se déchainent chaque jour davantage, et sans nier « les raisons des colères », les angoisses et les inquiétudes parfaitement légitimes, la réalité de nombreux ras-le-bol dans la France profonde,

que dire de celles et ceux qui, issus du Camp du progrès, veulent, à tous prix, en finir avec les dirigeants socialistes au pouvoir au risque de bloquer la France et de la fragiliser, en pleine période d’état d’urgence avec, à la clef, une croissance rabougrie et un nombre de chômeurs encore accrus,… et ce, pour les remplacer en 2017 par des droites qui, dans tous les domaines, nous promettent de faire plus (et je dirai pire) en matière de droit du travail (par ordonnances), de restriction dans tous les services publics, de dotations diminuées  davantage encore aux collectivités locales et communes….

 

Il suffit, pour cela, de les écouter, de les lire et de voir ce qu’elles ont fait dans les communes conquises en 2014, les départements en 2015 et les Régions en décembre dernier.

 

Alors, bien sûr, on nous parle de nouveauté à mettre en œuvre avec Alain Juppé, de rigueur dans la gestion et les affaires avec N. Sarkozy et P. Balkany, de transparence dans les liens publics et familiaux avec la famille Le Pen, de respects des règles d’éthique avec à peu près tout le monde …, et maintenant voilà M. Montebourg qui réapparait (après avoir déclaré qu’il quittait la politique), après M. Mélenchon qui essaie de retrouver de la voix … Et quelques autres qui feront un petit tour pour « exister » durant quelques semaines,… J’en passe et des meilleur(e)s » pour éviter de me fâcher avec tout le monde…

Il est des moments où j’en viendrais à plaindre le gouvernement de Manuel Valls s’il nous donnait l’impression d’en avoir besoin…

Quant au Président, « je ne voudrais pas le déranger sur son petit nuage »…

 

Pour autant, moi aussi je le redis comme l’ont fait  le Premier Ministre et son Ministre de l’Intérieur : si « le droit de grève et le droit de manifester » sont des droits sacrés, casser est un délit et les casseurs des délinquants, voire pire, quand il agressent et blessent grièvement des policiers »

Oui « le monde est fou » dans notre beau pays, la France…

 

Mais que dire de la Grande Bretagne dans le débat, dit du Brexit, quand l’ancien maire de Londres, conservateur, compare l’Union Européenne à Hitler ?

Et quand aux Etats Unis le candidat TRUMP a bâti sa victoire chez les Républicains (de là- bas) par les pires insanités dans tous les domaines… qu’il n’a cessé d’égrainer.

 

Faut-il en dire davantage ? Pas sûr… « si je ne veux pas me fâcher avec des voisins ».

Dois-je maintenant faire un petit atterrissage sur VA ? C’est sans doute périlleux quand j’entends à Brigode faire un procès à ma personne sur un projet immobilier privé qui ne dépend pas de moi (et qui pourtant me vaut des termes à la limite de la diffamation) ou « les appels au peuple » contre des antennes, des appels d’ailleurs passés par des moyens électroniques qui les rendent malheureusement nécessaires comme pour quasiment tous nos concitoyens….

 

Dès 1990, j’en ai dénoncé les risques et déclaré qu’au nom du principe de précaution il aurait fallu arrêter… « Le ver était déjà dans le fruit ». Je n’ai pas alors, ni d’ailleurs depuis, été écouté et on n’a pas fini, dans l’avenir, d’en mesurer les conséquences gravissimes individuelles et collectives.

 

Pour autant, la semaine écoulée m’a permis de me souvenir du 10 mai 1981 et du 24 mai 1981 à l’Elysée, de redire ma fierté d’appartenir à ce que l’on a appelé « la Génération Mitterrand », et ce, le 10 mai, au lendemain de la Fête de l’Europe du 9 mai (en écho à la Déclaration Schuman du 9 mai 1950), une Europe dont François Mitterrand fut d’ailleurs un des grands bâtisseurs comme il fut aussi dans bien d’autres domaines.

Si sa tombe « désertée » de Jarnac ne le reconnait pas, il se reconnait encore dans des millions de cœurs…

Et puis disons le, crions le : « l’Europe et son union nous a donné 71 ans de Paix »

Que ceux qui en doutent aillent sur les chaines TV d’Histoire revoir les images du 20ème siècle, de son début à 1945 …

 

Cette semaine écoulée m’a permis de vivre aussi de bons moments de travail à la MEL et à l’Hôtel de ville, des inaugurations d’entreprises, des concerts, du sport, de la solidarité, un vide grenier au Breucq et le 20ème tournoi international de l’US Ascq… Asnapio et le Musée de Plein Air, pour ne citer que quelques exemples d’une ville qui bouillonne…

 

Finalement… Si c’est d’abord cela qui me fait, bien sûr, tenir bon…, « dans ce monde de fous » … (n’en déplaisent à celles et ceux qui aimeraient me voir partir…), c’est aussi le fait que le monde soit fou et dangereux que, même si j’ai souvent le sentiment « de prêcher dans le désert », j’ai aussi le sentiment qu’il est des citoyens qui me lisent, que cela fait réfléchir et qui, je l’espère, prendront le relais le moment venu…

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