En cette année 2016, après la terrible année 2015, en un monde de crises dans quasiment tous les domaines, sociétaux, environnementaux et économiques, à l’heure où de nouveaux intégrismes et de nouvelles violences bousculent nos valeurs démocratiques et humaines, en multipliant des foyers de guerres et des attentats.
l’Union Européenne, qui nous a offert 70 ans de Paix, de croissance économique et de conforts, même relatifs, l’Europe, disais je, doit, elle aussi, s’interroger sur son sens, ses fondamentaux, sa manière de se gouverner et de se réorienter pour répondre aux enjeux du 21éme siècle.
Si au cours de son Histoire, depuis l’ère des Pères Fondateurs des années 50, l’Europe a connu des accélérations sous « la baguette agile » de certains de ses leaders, femmes, hommes ou pays membres, qui souvent, dans la solitude de leurs inspirations, l’ont fait aller plus vite, aujourd’hui, on a atteint les limites de l’exercice du « naviguage à vue »… même de talent, qui permet d’ adapter les politiques économiques, ajuster les orientations monétaires, faire face à l’afflux de migrants, gérer les défis sécuritaires, peser, dans le concert mondial, sur les plans diplomatiques et militaires dans le respect de nos valeurs et de notre histoire.
Aujourd’hui, si on veut aller plus loin…et plus longtemps, c’est « ensemble » qu’il faut le faire pour changer notre modèle actuel européen en profondeur et retrouver le chemin citoyen, social, sociétal et de liberté tracé dans les années 50 du 20éme siècle après les drames des années 30 à 45, quitte, pour cela, laisser au bord du chemin certain(e)s « solitaires » pour qui l’Europe ne peut être qu’un outil à leur service…
Alors, « Pour aller plus loin et plus longtemps », en Europe comme ailleurs, il faut se Rassembler en privilégiant ce qui unit sur tout ce qui divise… (il n’y a pas d’autre voie possible)
Et je voudrais terminer ces modestes réflexions en forme de vœux pour 2016 en évoquant un grand Européen Français qui a su, plusieurs fois, donner des impulsions majeures à notre Europe, François Mitterrand, décédé en 1996, il y a 20 ans, né il y a 100 ans en 1916, et élu Président de la République Française il y a 35 ans en 1981.
J’en garderai aujourd’hui une image, parmi de multiples autres qui égrainent mes souvenirs personnels, celle de son dernier discours devant le Parlement Européen en Janvier 1995 en ouverture d’une Présidence Française du Conseil Européen, où, pourtant très malade, durant plus d’une heure, debout à la tribune, il nous a harangué en déchainant l’enthousiasme et en provoquant l’émotion de notre Assemblée avec ce cri qui résonne encore dans la tête des témoins de l’époque dont j’étais :
« le Nationalisme, c’est la guerre ! »
Celles et ceux qui, comme moi, l’ont, ce jour là, entendu, ne l’oublieront jamais…. Puisse les plus jeunes qui, aujourd’hui, l’ont oublié en retrouver le sens. Puisse-t-il nous inspirer et nous aider à prendre, en 2016, les bonnes décisions.
Gérard CAUDRON
Député Européen de 1989 à 2004
Maire de Villeneuve d’Ascq
France – Nord
Le 13 Janvier 2016
