Carnet n° 376 du 16 novembre 2015

« Nous sommes en guerre »

 

Je fais partie de celles et ceux qui, au moins depuis le 11 septembre 2001, pensent et disent que nous sommes entrés dans une nouvelle guerre mondiale, celle du et des terrorismes contre la et les Démocraties, où qu’elles soient et quelles que soient leurs formes.

 

Les attentats des 7 et 9 janvier 2015 avaient déjà sonné une première « alerte » en France et ce, après et avant bien d’autres « alertes » dans bien d’autres pays.

 

Ceux du vendredi 13 novembre ont cruellement plongé notre peuple dans l’angoisse et dans la douleur avec, à Paris, des centaines de victimes, en grande majorité jeunes, mortes, grièvement blessés ou traumatisées à vie.

 

En ce vendredi 13 novembre, celles et ceux, qui en doutaient encore, auront compris que nous sommes en guerre, une guerre certes différente des guerres du 20ème siècle dont, 2 jours plus tôt le 11, nous commémorions le 97ème anniversaire d’un armistice qui mettait fin à la première guerre mondiale avant qu’elle ne reprenne 20 ans plus tard sous une forme, par certains aspects, plus terrible encore …

 

Dans mon discours du 11 novembre, devant le Monument aux Morts d’Ascq, je parlais justement de la guerre et des guerres menées au 21ème siècle contre notre et nos Démocraties, c’est-à-dire contre nous, par le et les terrorismes.

 

Face à ce dernier acte terroriste, j’ai immédiatement activé une cellule de crise pour assurer le lien le meilleur possible avec mes concitoyens et avec les autorités de l’État chargées de notre sécurité.

 

Un numéro de téléphone a été communiqué pour cela : le 03 20 43 50 98 qui a reçu en 24 heures des centaines d’appels essentiellement pour connaître les manifestations maintenues ou non.

 

Mais face au terrorisme aussi, j’ai décidé, comme en janvier dernier, de ne supprimer aucune manifestation dépendant plus ou moins de moi.

Car si, en ces moments de douleurs, la compassion doit s’exprimer par des manifestations spontanées ou organisées à cet effet comme les minutes de silence qui ont ouvert chacune d’entre elles avant celle d’aujourd’hui lundi 16 novembre à 12h partout en France, il nous faut refuser toute forme de « glaciation » qui serait pour les terroristes assassins un signe de victoire pour eux et leur cruauté en les incitant d’ailleurs ainsi à recommencer !

 

C’est pourquoi, si de nombreuses compétitions sportives ont été reportées par leurs ligues en dehors de celle où le HBCV a fait bouillonner de vie la tribune de la salle Cerdan pleine de jeunes pleins de vie qui ont acclamé notre équipe de hand victorieuse de Dunkerque,

toutes les autres ont été maintenues. Inauguration de la crèche « Bulles et Billes » à Babylone, cirque Arlette Gruss, Fossilium, concert de la Philarmonie d’Ascq, Supercross au Grand Stade.

 

Et je le redis, pour nous citoyens, « faire face » c’est montrer que la vie continue malgré les menaces terroristes, à l’instar de ces jeunes et moins jeunes qui ont manifesté malgré des « interdits de principe » ou qui, dans les 10ème et 11ème arrondissement de Paris, sont allés s’asseoir sur les terrasses de cafés non loin de celles qui, vendredi soir, avaient vécu l’horreur.

 

Si j’ai pu me « dispenser » du super cross sinon en allant voir sur place, à pied, la teneur des mesures de sécurité, j’ai tenu à être personnellement présent à toutes les autres !

 

Reste maintenant à l’État et à son gouvernement à renforcer et à adapter ses dispositifs de sécurité, ce qui obligera d’alléger les contraintes budgétaires que l’Europe impose aux gouvernements européens.

 

Se posera aussi rapidement la question des moyens humains à renforcer, par recrutements, appels de réservistes et retraités, voire peut être, un jour, par création d’une forme de « Garde Nationale » comme il existe déjà un corps de « Pompiers volontaires ».

 

Espérons enfin que l’unité qui s’est encore « relativement » manifestée avec quelques coups de griffes aux motifs multiples avoués ou inavoués, et quelques couacs politiciens de la part de ceux qui pensent que « le crime leur profite », espérons enfin, disais-je, que cette unité perdurera malgré les campagnes électorales en cours et à venir.

 

Notre sécurité intérieure et extérieure et la vie de celles et ceux qui sont chargés de nous l’assurer mérite, de la part de toutes et de tous de la retenue, de la pudeur, du bon sens et des propositions dignes des titres et fonctions de leurs auteurs.

 

Dans un autre domaine et sur un tout autre plan, mais avec un drame cruel et douloureux, je me souviens en cet instant de la mort d’un jeune handballeur, Pascal Lahousse, en 1984, victime d’un accident à la fin du feu d’artifice du 14 Juillet et de son père Jean Lahousse, venant me voir quelques mois plus tard, alors que nous avions décidé de ne plus tirer de feux d’artifice pour me dire qu’il ne fallait pas en priver les citoyens mais faire en sorte qu’il n’y ait plus d’autres accidents, ce à quoi, avec notre aide, il consacre le reste de sa vie.

 

Que dire d’autre, en ce lundi de deuil national, sinon que, cette semaine, nous avons inauguré 2 crèches, une sur le campus de Lille 1 « Astromômes », l’autre au Nord de la Ville « Bulles et Billes », 2 symboles d’un souffle de la vie plus fort que la mort.

Nous avons aussi fêté avec ses résidents le 44ème anniversaire du Moulin d’Ascq, un foyer logements devenu EHPAD, et lancé « la semaine de la solidarité internationale » (quelle belle expression en ces temps de doutes et de désordres) depuis l’intérieur des murs du Lycée Professionnel Dinah Derycke dont des élèves et professeurs font vivre un jumelage coopération avec une petite île de Madagascar.

 

J’en resterai là en terminant par un souhait : que le déroulé du Conseil Municipal de demain 17 novembre soit digne de notre Ville…

 

Je n’en dirai pas davantage aujourd’hui et j’en resterai donc là pour ce qui est de mon 376ème carnet avec une citation de Voltaire datant de 1764 :

 

« Le fanatisme est un monstre qui ose se dire le fils de la religion » .

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