Carnet n° 363 du 19 août 2015

« Si vous avez l’impression d’être trop petit »

 

Il est sans doute une majorité de responsables et d’élus politiques qui croient avoir le pouvoir de tout changer, même après des échecs répétés, en la matière qui ne les empêchent pas, une fois retournés dans l’opposition, de dire et faire le contraire de ce qu’ils disaient et faisaient quand ils étaient la majorité (et vice-versa…)

Chacun sait que ce n’est pas mon cas, allant même jusqu’à douter de moi-même et de l’utilité de mes combats publics qui auront pourtant occupé largement toute ma vie.

A l’intention de celles et ceux qui me ressemblent, je dédierai en ouverture de ce 363éme carnet, le dernier sans doute de l’été à « connotation philosophique » avant une reprise qui arrivera très vite en cette fin de mois d’août, cette citation du Dalaï Lama dont le sourire me restera à jamais gravé depuis que je l’ai un jour rencontré au Parlement Européen :

« Si vous avez l’impression d’être trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique et vous verrez lequel des deux empêche l’autre de dormir ».

 

Si la modestie qui devrait inspirer davantage les « princes et princesses qui nous gouvernent » a été dans plusieurs de ses quelques 250 fables écrites par Jean de La Fontaine il y a plus de 3 siècles, j’avoue que le trait d’humour du Dalaï Lama remet bien mieux que d’autres, les choses en place.

 

Alors oui, ce n’est pas parce qu’on doute de soi, de ses pouvoirs, de son intelligence ou de ses forces, qu’il faut ne rien faire ! C’est d’ailleurs l’esprit aussi de ce que l’on appelle « l’effet papillon » et une des raisons pour lesquelles il faut être rassemblés pour être plus forts (à l’instar aussi des moustiques…) en n’oubliant jamais non plus cette belle formule :

« Seul on va peut être plus vite, mais ensemble on va toujours plus loin ».

 

C’est ce qui fait, sans doute, l’attachement premier des élus à une fonction locale (malgré son ingratitude), c’est ce qui a fait la mienne et qui continue à le faire malgré les problèmes inhérents à la fonction et l’égoïsme croissant des acteurs de notre société.

Quels que soient les domaines, « les moustiques que nous sommes » peuvent contribuer à faire bouger les choses. C’est le cas pour ce qui est de l’environnement et la survie de la planète où nos gestes quotidiens doivent accompagner les grandes décisions de fond à prendre si on veut qu’elles soient prises d’abord et efficaces ensuite.

La Conférence de Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015 sur les changements climatiques devraient en faire la démonstration.

C’est le cas aussi des questions de croissance où chacun doit comprendre que la croissance artificielle d’hier  qui gaspillait pour produire de l’inutile ou du dangereux ne doit pas revenir et ne reviendra pas !

C’est une croissance nouvelle qu’il nous faut et « les moustiques que nous sommes » doivent le comprendre, l’accepter et l’imposer « aux pontes » de la finance, du profit et de l’économie.

 

C’est le cas des désordres migratoires où, si on veut que des vagues d’immigrants du sud ne submergent pas « nos fragiles barrières de sable », il faut par rapport à leurs pays accepter de leur acheter leurs produits pour qu’ils puissent vivre chez eux et ne pas attendre les effets « positifs » pour nous de politique d’armement chez eux qui font les guerres qui les chasseront ensuite de  chez eux.

C’est le cas de la démocratie et du respect de ses règles pour éviter les intégrismes, les violences d’abord verbales avant que d’être physiques, des pertes de nos valeurs toutes simples, des pertes qui imposent ensuite de « fausses nouvelles valeurs trompeuses et dangereuses » pour notre jeunesse.

 

Je pourrai multiplier les exemples, sans oublier les messages internet souvent crispants ou déplaisants, parfois très injustes… voire pires… Mais qui obligent à s’interroger voire à se remettre en cause (le fameux moustique qui empêche de dormir).

Au demeurant l’été qui s’avance n’aura pas manqué de confronter les moustiques que nous sommes avec les êtres que leurs pouvoirs ont trop souvent tendance à aveugler :

 

  • Une catastrophe chimique majeure en Chine qui montre qu’il n’y a pas que le nucléaire qui doit être maîtrisé.
  • Le nucléaire d’ailleurs, relancé au Japon après 4 ans d’arrêt suite à Fukushima.
  • Le nombre de migrants débarquant en Europe et dont les chiffres s’affolent.
  • La reprise des accidents sur nos routes, conséquence de comportements que chacun peut constater.
  • Les manifestations d’agriculteurs où on attend du « marché » (qui est à la base de notre économie) qu’il équilibre les désirs et les besoins des producteurs, des consommateurs et des intermédiaires qui, tous, exigent d’une même voix du gouvernement qu’il agisse quand « le marché ne marche pas suffisamment dans le sens qu’ils souhaitent » : du porc aujourd’hui aux fruits et légumes en passant par le lait, tous les secteurs y passent à tour de rôle ( pauvre Stéphane le Foll Ministre en charge )
  • L’emploi toujours dont la tendance finira bien un jour pas s’inverser… mais à quel niveau ?
  • Le gouvernement et les oppositions sont dans leurs rôles, même si je n’aime pas cela. Reste aux citoyens-moustiques de raisonner autrement en espérant « un effet papillon » à l’Élysée et aux sièges des partis politiques.
  • Plus modestement, au niveau de notre Ville de Villeneuve d’Ascq, la rentrée sera concrète (et j’y reviendrai dans mon prochain carnet)

 

  • Avec l’Euro de Basket en septembre qui va mobiliser notre énergie (plus sans doute que celle de Lille malgré le fait qu’on en verra davantage le nom que le notre sur les affiches et dans les médias)
  • De gros dossiers d’urbanisme à boucler ou à ranger d’ici décembre
  • la fiche industrielle des 3 Suisses
  • celle du Boulevard Montalembert
  • D’autres à poursuivre :
  • la Ville nouvelle renouvelée
  • notre Centre Ville
  • « Beam » sur l’ex-station Shell
  • Le siège d’Orange
  • etc

 

Sans oublier la relance des dossiers sécurité, vidéo, moyens de défense de notre Police Municipale

Et le tout dans le cadre de la préparation d’un budget communal 2016 toujours plus contraint. Il suffit de regarder ce qui se passe dans les autres communes et collectivités pour mesurer la difficulté de la tâche qui nous attend.

 

Si on ajoute à cela l’ambiance politicienne générée par les élections Régionales de décembre où tous les excès seront de mise , le moins que l’on puisse dire c’est que les prochains mois n’auront rien d’un « long fleuve tranquille » à l’instar de l’histoire du film d’Étienne Chatiliez sorti en 1988.

L’important, somme toute, c’est d’y croire et de se dire, qu’à l’image du moustique, on n’est pas trop petit pour contribuer à faire changer quelque chose.

Et pour terminer sur une note qui en fait sourire plus d’un en France et en Europe aujourd’hui : « le feuilleton : Le Pen père et fille » où comment le gros et vieux moustique Jean Marie empêche Marine et ses troupes de dormir.

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