Carnet n° 362 du 10 aout 2015

« Le temps de la réflexion et le temps de l’action »

 

Albert Jacquard, chercheur et essayiste français du 20ème siècle (1925 – 2013) l’a écrit et résume ce que je pense moi-même en avançant dans mon propre temps :

 

« Plus nous sentons le besoin d’agir, plus nous devons nous efforcer à la réflexion ».

 

Pour certains, le temps du mois d’août est d’abord celui des voyages et du surpassement physique de soi, pour beaucoup d’autres c’est celui du repos, sans oublier ceux qui travaillent et ceux pour qui l’absence de travail est une angoisse et une contrainte qui occultent tout le reste.

Ce temps du mois d’août est pour moi un temps de repos relatif, de sérénité recherchée et surtout de réflexion sur tous les plans avant une action quotidienne qui reviendra au galop dès la fin du mois et d’autres actions moins quotidiennes dans les mois et années qui viennent.

 

Et comme ceux qui me connaissent le savent, je suis quasiment obsédé par ce que résume si bien Paulo Coelho : « Seul est vaincu celui qui renonce »,

je ne renonce pas à l’action et j’ai, pour cela, toujours besoin de réflexion.

 

Je m’appuie, en ce moment pour cela, sur 4 ouvrages que je découvre ou que je redécouvre :

 

  • Un « Que sais-je » de 2003 sur la fusion nucléaire de Joseph Weiss, préalable à une nouvelle plongée dans un dossier sur lequel j’ai beaucoup travaillé il y a une douzaine d’années, ITER, et dont j’ai besoin de mieux connaître les suites.

 

  • Un essai de Luc Ferry, philosophe et ancien ministre, rencontré lors de l’inauguration du siège d’Eiffage qui me rappelle la passion dévorante que j’ai eu dans ma jeunesse (et qui m’a permis « une entrée brillante par concours dans l’Éducation Nationale »), pour Joseph Schumpeter pour qui la croissance passe par l’innovation, (et donc pour Luc Ferry « une innovation destructrice ») et ce, depuis toujours lors de « chaque révolution » en terme de produits nouveaux, de nouvelles organisations du travail, de nouveaux marchés, de nouvelles méthodes de productions, de nouveaux moyens de transports et de communications, de nouvelles matières premières et sources d’énergie…

Sans innovations, pas de vraie croissance, mais des innovations toujours douloureuses pour les modes anciens et surtout celles et ceux qui en vivent et qui ne peuvent eux-mêmes s’adapter à la vitesse du changement d’où la nécessité de la mâtiner (au sens figuré) avec une peu de keynésianisme pour ralentir un mouvement aux conséquences souvent inhumaines.

 

  • Un roman de Christian Jacq, « Barrage sur le Nil », pour moi prémonitoire malgré ses excès qui décrit en 1998 une situation que l’Égypte de ces dernières années prouve quelles pourraient arriver.

 

  • Un dernier ouvrage de Jacques Attali, « C’était François Mitterrand », entre compilation, provocations blessées et blessantes mais aussi criant de vérité humaine. Je cite François Mitterrand à propos de sa mort : « Ce que je peux espérer c’est de revoir ma mère (décédée à 56 ans). C’est la chose qui m’a consolé en 1981 quand j’ai cru mourir : j’allais la retrouver… »

 

« Penser aux gens qu’on a aimé, c’est assurer, pour son temps de vie, leur survie en attendant que d’autres le fassent pour soi… »

Et quelques heures avant sa mort, ces mots adressés à Jack Lang : « J’ai résolu la question philosophique ».

 

Et de Jacques Attali à propos des derniers mois du Président après sa sortie de l’Élysée en mai 1995 : « L’appartement qu’il choisit, rue Frédéric Le Play, près du Champ de Mars, fut l’antichambre de sa mort… Pendant 9 mois, il prépara son départ et reçu quelques uns de ses amis. Pas tous. Pas moi… » ( fin de citation)

 

Il m’y reçu personnellement en novembre 1995, 5 semaines avant sa mort, un moment que, jusqu’au moment de la mienne, je n’oublierai jamais et qui fera toujours de moi un homme fier de se dire de « la Génération Mitterrand », malgré les zones d’ombres dont aucun être humain ne peut se prétendre exempt…

 

4 ouvrages découverts ou redécouverts et un travail commencé pour écrire, sous le titre «  Pour quelques coquelicots de plus », une nouvelle version actualisée et complétée de mon modeste ouvrage paru en 2006 « Comme des p’tits coquelicots » (que j’espère pouvoir publier en mai 2016, 10 ans tout juste après).

 

Et même si je n’en suis pas, à mon âge, à rêver je ne sais quel avenir comme le fait le sénateur Maire de Marseille UMP/LR qui, à 75 ans, fait campagne pour la Présidence de la Métropole Aix-Marseille-Provence, ou Alain Juppé, né le 15 août 1945, qui attend encore son heure Élyséenne (c’est vrai qu’il est plus jeune que moi… de 6 mois !),

je sais que tant que j’en aurai la force physique et de l’esprit, mon choix premier sera toujours villeneuvois sans pour autant cesser d’essayer de peser dans les actions nécessaires contre les extrémismes, les populismes, les intégrismes religieux ou non, tous réactionnaires et dangereux, lors des élections Régionales, dans le débat sur l’Europe et son devenir et sur les théâtres de conflits internationaux, (au Moyen Orient en particulier), sans oublier l’avenir de notre planète menacée par nos inconséquences environnementales !

 

A ce stade de la lecture de mon carnet, j’imagine, « le sourire grimaçant et crispé » de certains de mes adversaires et faux amis, persiflant entre leurs dents : « mais on ne s’en débarrassera donc jamais ?»

 

Qu’elles et ils se rassurent :

Tout a une fin !

Reste à savoir quand …

Et je ne suis pas pressé…

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