Carnet n° 359 du 22 juillet 2015

« Huit jours d’un été presque comme les autres ».

 

Si l’été est celle de nos quatre saisons qui sent bon, dans nos mémoires individuelles et collectives, la chaleur, le soleil, la fête et le repos,

et même si dans les faits, on s’éloigne souvent de cette image d’Epinal, et pour n’en citer que deux exemples, août 1914 et le début sanglant de la Première Guerre Mondiale, les milliers de morts de la canicule de 2003,

l’été disais-je est toujours une saison et une période un peu particulière que l’on attend avec impatience dès le printemps et que l’on regrette avec nostalgie une fois l’automne annoncée.

 

Si elle fut aussi l’objet de caricatures comme celle (trop « osée » pour que je la cite) de Michel Audiard envoyant les uns à Deauville, quelques autres à Saint Tropez et le reste un peu partout en voiture sur nos routes de France,

 

elle reste un moment privilégié pour celles et ceux qui en ont les moyens et la santé (les autres regrettant d’autant plus, en cette période, de ne pas ou de ne plus les avoir).

 

Les huit derniers jours écoulés ont donc été, une fois encore pour moi, huit jours d’un été presque comme les autres commencé le 13 juillet par notre traditionnel et superbe Feu d’Artifice, aux sons des musiques de films, devant plus de 20 000 spectateurs, une course citoyenne, la Cervoise,  le 14 au matin dans notre Parc Urbain et un grand bal populaire à Concorde qui avait fait le plein durant l’après midi, sans oublier bien sûr la manifestation officielle à 11h, avec « l’Ode à la République » au pied de notre Arbre de la Liberté » devant, certes, moins de monde mais avec une même chaleur et un même engagement citoyen.

 

Huit jours constitués le 16 juillet par ma tournée traditionnelle de 5 jours à Habère Poche, Bellevaux, Rémuzat et Beaulieu en Ardèche,

2500 kms en voiture pour y rencontrer nos colons de 6 à 17 ans goûtant des vacances et des aventures toujours aussi réussies grâce aux moyens que nous continuons à y mettre et au professionnalisme de nos animateurs.

 

Huit jours donc avec lesquels j’aurais aimé en rester là tellement ces fêtes et ces colos étaient porteuses de joies et de sourires.

 

Malheureusement, il avait fallu que le laxisme des autorités préfectorales face aux désordres insensés des gens du voyage à la Haute Borne m’oblige à un esclandre vis-à-vis de Monsieur le Préfet pour, qu’enfin, il accepte d’agir… après que j’ai reçu des dizaines de mails (vive « les réseaux sociaux !») allant parfois jusqu’à l’insulte et aux menaces, avant qu’une fois la situation régularisée, les mails violents ne reprennent pour cause de poissons morts dans le Lac du Héron…

 

Il est des moments où « j’hallucine » quand je vois, dans le même temps ce qui se passe sur le reste de notre planète,

Les populations chassées par la misère, les pays en guerre, les progrès de l’islamisme intégriste.

Un rendez-vous m’a même été demandé pour me demander ce que je comptais faire pour protéger les oiseaux de la gourmandise des chats…

 

Si j’ajoute à cela, qu’en entamant ma 39 ème visite de nos centres de vacances, je repensais à ces mots de Tony Duvert (né comme moi en 1945 mais décédé en 2008)

« Chaque année, j’ai un an de moins que l’année d’après. Dieu sait comment ca va finir »,

 

Il faut donc un « foutu optimisme » pour ne voir en la saison estivale que du soleil, de la joie et de l’espoir.

 

Si j’ajoute à cela une huitaine commencée avec la sortie de crise de la Grèce après ce qui aurait pu être (sans le charisme d’Alexis Tripras, son Premier Ministre) une « sortie de route », une huitaine qui s’est terminée hier par les manifestations d’éleveurs qui, une fois encore, ont pris en otages les automobilistes et touristes étrangers pour cause de marchés non favorables, en accusant un gouvernement qui n’a pas légalement les moyens de les réguler et en mécontentant ces consommateurs que sont les millions de touristes étrangers plus qu’agacés par ces barrages quelques semaines après ceux des taxis.

 

Et de repenser à Françoise Giroud quand elle disait :

 

« C’est un drôle de pays, la France, où les négociations ont toujours lieu après le déclanchement des grèves et non avant »

Sans compter, qu’aujourd’hui, on est passé des grèves pacifiques de salariés aux blocages violents de tous les groupes de pression.

 

Il suffit de quelques centaines de tracteurs ou de milliers de taxis pour que la France s’arrête… et que son gouvernement « s’excuse »…

 

Si les ouvriers n’ont plus les moyens de « battre le pavé » et si les CRS ne leurs avaient d’ailleurs permis de provoquer de tels désordres, il n’est pas étonnant qu’ils soient en 2015 « les oubliés de la crise » !

 

C’est Albert Camus qui écrivait déjà il y a un peu plus d’un demi-siècle :

 

« La société politique contemporaine, une machine à désespérer les hommes ».

 

Et pendant ce temps là, les Syriens et Irakiens meurent. Les attentats se multiplient en Tunisie, Algérie et Turquie. D’autres sont heureusement déjoué en France … (mais jusqu’à quand ?).

 

Cela contribue à ma colère face aux incorrections, égoïsmes et incivilités que permettent lâchement les réseaux « dit sociaux »… sur tout, n’importe quoi et à tout-bout-de-champ !

 

Et pendant ce temps là (enfin, et pour aujourd’hui) le dérèglement climatique poursuit ses ravages : « le Groenland fond », ce qui devrait conduire à une hausse du niveau de tous nos océans de 50 cms d’ici la fin du 21 ème siècle avec toutes ses conséquences sur nos côtés, îles et continents…

 

Au moment de conclure ce 359 ème carnet je me rends compte que j’ai oublié de parler du Tour de France… mais y a-t-il encore quelque chose à en dire ( ?),

que je n’ai pas salué l’accord avec l’Iran, sans doute un espoir mais peut être aussi une menace,

que je n’ai pas redis mon soutien au LMR peut être privé de proD2 malgré ses résultats… (un véritable scandale !)

Peut être pour terminer sur une note d’humour : j’ai reçu de la Fédération Française de Basket « une invitation » pour l’Euro de Basket de septembre  « qui se déroulera à Lille ».

Je vais leur envoyer un plan de la MEL pour éviter qu’elle ne perde les équipes et leurs supporters.

 

Et puis enfin « une petite dernière » d’Albert Camus :

« Celui qui espère en la condition humaine est un fou »

 

Et c’est vrai qu’il faut être en 2015 un peu fou (ou très fou) pour continuer à être un élu local.

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