Carnet n° 348 du 04 mai 2015

« Plus vous saurez regarder loin dans le passé plus vous verrez loin dans le futur. »

Ces paroles de Sir Winston Churchill sont « gravées » sur le fronton « de la Coupole » d’Helfaut dans le Pas-de-Calais,

un lieu éminemment symbolique qui illustre crûment un passé déjà lointain pour beaucoup de nos concitoyens, celui de la deuxième guerre mondiale, un lieu construit dans la douleur par des « prisonniers – esclaves » pour le compte de l’Allemagne nazie et de ses armes secrètes, un lieu qui présente une partie de ces armes mais aussi des expositions et des films sur l’occupation, la guerre, les camps de concentration et les camps d’extermination…

70 ans ce prochain 8 mai après la fin de cette terrible guerre, les plus vieux qui l’ont oublié et les moins vieux qui ne l’ont heureusement pas connu se doivent de les redécouvrir  ou de les découvrir pour ne pas les oublier ni dans les temps présents ni quand ils regardent le futur… plus ou moins lointain…

C’était il y a un peu plus de 70 ans, et donc il y a si peu d’années au regard de l’histoire de l’humanité…

Et pourtant, 70 ans après, on peine encore à mesurer les horreurs d’une décennie au cœur du 20ème siècle fruit du fascisme et du nazisme, de leurs idées et de leurs discours que, sans vergogne, certain(e)s, aujourd’hui encore, se plaisent sinon toujours à défendre, tout du moins à tolérer et à « relativiser »…

70 ans après l’ouverture des camps de concentration et d’extermination,

70 ans après la capitulation de l’Allemagne nazie, le 8 mai 2015, à la veille d’un 9 mai  une date devenue elle aussi symboliquement celle du Jour de l’Europe,

il nous faut nous souvenir de ce que nous devons à celles et ceux qui ont voulu la réconciliation Franco-Allemande et qui ont eu le courage incroyable de la réaliser avant d’en appeler à l’Unification de l’Europe et de la faire.

Nous leur devons et nous devons à la construction européenne 70 ans de Paix, ce que n’avaient pas connu ni nos  grands-parents ni nos arrières grands-parents, ni nos arrières arrières grands-parents… ni non plus ceux d’avant.

Quelles que soient les critiques que l’on peut et que l’on doit faire aux politiques européennes et à ses institutions, et je ne m’en prive pas, il ne faut, ni faudra, jamais oublier l’essentiel qu’est la Paix qu’elle nous a apporté et donc les terribles risques que portent en eux des votes extrémistes et populistes de droite, fauteurs de nationalismes imbéciles et de guerres !

Oui il faut regarder loin  dans le passé pour voir loin dans le futur et surtout le comprendre en évitant ainsi, si possible, de replonger dans les mêmes désastres.

Regarder loin dans le passé, c’est aussi regarder l’histoire du 1er mai, des luttes et des conquêtes ouvrières pour sortir les ouvriers et les salariés de ces temps de non-droit pour elles et pour eux.

A l’heure où il est  « de bon ton », y compris dans certains milieux « qui se disent de gauche » et dans la plupart des médias nationaux et régionaux de faire porter à ces droits, douloureusement acquis, la responsabilité principale de la crise et du chômage alors que les riches et les puissants d’aujourd’hui, comme ceux d’hier, continuent à être toujours plus riches et toujours plus puissants,

il est bon, là aussi, de rappeler le sens du 1er mai, la fête du Travail et surtout la fête des travailleurs, même si ce n’est pas facile en ces moments de troubles, de doutes et de divisions…

Et ce n’est pas le « Grand Cirque » pitoyable du FN et des Le Pen au pied de la statue de Jeanne d’Arc qui nous fera sourire…

Heureusement que les Femens étaient là pour les ridiculiser et ridiculiser Madame Le Pen qui n’a rien trouvé d’autre à dire que de les traiter « de harpies obscènes »…

Rappelons à Madame Le Pen : que les Harpies sont « des divinités de la dévastation… Elles dévorent tout sur leur passage… Elles ont une tête de femmes… Et des serres d’oiseau de proie… ». Elle s’y reconnaîtra sans doute.

Heureusement, même si les cortèges syndicaux du 1er mai ont été peu fournis, les salariés et les ouvriers à travers leurs militants de tous âges n’ont pas oublié.

S’il est quelque chose de majeur et d’essentiel que je reproche aux dirigeants socialistes, c’est bien le manque de considération, voire d’écoute, du monde salarié qui les ont pourtant mis au pouvoir et ce, au regard de  l’attention bienveillante portée  à des manifestations catégorielles et des corporatismes dont  l’égoïsme est pourtant souvent  la raison première.

Et de repenser à ma mère Stanislava JANCZENSKI immigrée polonaise entrant pour travailler à l’âge de 11 ans dans une fonderie et qui s’accrochait en 1936 aux grilles de son usine en grève… Autre temps… autres mœurs… et il en est de même pour le socialisme, les socialistes et bon nombre de leurs « jeunes » élus pour qui, en politique aussi, on fait carrière depuis la grande école jusqu’au Parlement et au Gouvernement en passant par des postes d’assistants et d’attachés…

Alors oui, c’est vrai, s’il m’arrive avec l’âge, d’avoir des doutes, à l’instar de François Mauriac, je pense que « dans le doute, il faut choisir d’être fidèle ».

Et il est vrai aussi, comme l’a si bien décrit Paulo Coelho, que :

« Notre vie est un voyage constant… le paysage change, les gens changent, les besoins se transforment mais le train continue. La vie c’est le train, pas la gare », (un train dont il arrive toujours un jour que l’on descende en marche plus ou moins brutalement).

 

Je terminerai ce 348ème carnet par un double coup de chapeau à nos « guerrières » de l’ESBVA basket vice-championnes de France derrière Bourges ( à 2 points en finale) et à nos « nanas » du LMRC Rugby vice-championnes de France derrière Montpellier ce dimanche à Bourg en Bresse. Cela fait du bien au cœur à l’image de toutes les performances de nos clubs sportifs villeneuvois connus et plus anonymes qui, n’en déplaisent aux médias, méritent d’être tous encouragés, salués et aidés ! (J’ai, ce dimanche, vécu « un moment rare » lors de la finale d’un championnat de France de Billard au siège de notre club près de la médiathèque.)

Au demeurant, la victoire du Losc sur Lens ce dimanche au Grand Stade a fait du bien même si, j’ai éprouvé « un gros pincement de cœur » pour Lens, un club et des supporters qui méritaient mieux que ce qui leur a été fait cette année… (sans autre commentaire)

Je ne doute pas que eux aussi choisiront « d’être fidèles » en attendant des jours meilleurs.

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