Carnet n° 334 du 26 Janvier 2015

«  La Victoire de la gauche en Grèce, une chance pour l’Europe ? »

 

 

C’était attendu, et ce fut au rendez-vous de ce dimanche 25 janvier 2015, le parti de rassemblement de Monsieur Tsipras, SYRISA, en frôlant la majorité absolue, a remporté une victoire « historique«  !

 

La question que maintenant tout le monde se pose est simple :

« Est-ce une chance ou non pour l’Europe ? »

 

N’étant ni de ceux qui, pour des raisons politiciennes, applaudissent à tout rompre ni de ceux qui chez les souverainistes et à l’extrême droite voudraient en récupérer les fruits, je m’essaierai ce matin à une analyse plus objective.

 

D’abord, pour les vrais Européens, dont je suis, qui contestent l’orientation libérale, financière et bancaire de l’Europe de ces 2 dernières décennies, cette réaction populaire européenne d’un pays et d’un peuple qui constituent des racines majeures (sinon la racine première) de notre Europe, est une bonne nouvelle !

 

Elle va obliger « les princes qui nous gouvernent » à Bruxelles et à Francfort (et dans quelques unes des capitales européennes) à, au moins, s’interroger, se poser de nouvelles et bonnes questions, voire à se remettre en cause (on peut rêver).

Non seulement la Grèce est une pièce essentielle du puzzle européen, mais ce qui vient de s’y passer arrivera ailleurs si rien n’est fait et sans doute de manière beaucoup plus brutale là où ce seront les populistes de droite et de l’extrême droite qui l’emporteront.

 

Au demeurant, au delà de ce signal positif fort, tout reste à faire dans un cadre que l’on sait contraignant.

 

En effet, si la première revendication de SYRISA est légitime, renégocier la dette grecque, son explosion durant ces dernières années (tout comme en France entre 2002 et 2012 où elle a connu plus de 300 % d’augmentation), le fait que les taux d’intérêts soient déjà historiquement bas, que leurs durées de remboursement soient relativement longues et surtout que les principaux prêteurs soient les États européens (et donc les citoyens- contribuables de ces États) rendent plus que difficiles des coupes sévères dans leurs montants.

 

Quelles solutions à cette « quadrature du cercle«  nous dira-t-on ?

Je fais partie de ceux qui ne cessent de répéter depuis longtemps que tout en demandant aux États d’être plus rigoureux dans la gestion de leurs finances publiques (en cessant de dépenser de manière récurrente plus qu’ils ne gagnent), l’Union Européenne devrait leur laisser davantage de temps pour y arriver et surtout privilégier des politiques de croissance sur les politiques monétaires et financières actuelles.

 

C’est en créant des richesses nouvelles que l’on pourra mieux rembourser les dettes et réduire les déficits publics au delà des économies de gestion nécessaires et encore possibles avec des réformes de structure à faire en Grèce comme ailleurs partout en Europe.

Et si des moratoires sont encore envisageables pour la Grèce comme pour d’autres, cela ne peut se concevoir que dans l’attente de saines mesures de relance d’une croissance nouvelle qui prenne davantage en compte l’humain, le qualitatif et le développement durable dont notre planète a besoin pour survivre.

 

On le voit, la tâche est ardue et elle doit mobiliser tous les vrais européens partout en Europe et pas seulement en Grèce.

Nous n’avons pas le droit d’échouer sinon il en sera fini de l’Europe et sans doute aussi de nos Démocraties !

 

Une dernière condition devrait s’imposer un peu partout en Europe comme en Grèce : rechercher l’Union la plus large pour mettre en œuvre ces nouvelles politiques de croissance et dépasser les clivages politiques traditionnels qui n’ont vraiment plus beaucoup de sens dans la situation de crise que nous connaissons.

 

La crise économique est à l’image de la crise sociétale qui, toutes deux, minent nos Démocraties. Les fFrançais ont su montrer leur force collective le 11 janvier dernier et leur capacité à réagir dans l’unité la plus large.

 

Depuis, certaines « mauvaises habitudes politiciennes » ont déjà resurgi. Puissent les élections grecques interpeller les partis traditionnels de droite et de gauche, hier asséchés  électoralement par les Grecs, et qui pourraient connaître le même sort ailleurs.

 

La semaine qui s’ouvre, en ce lundi 26 janvier, s’ouvre donc sur des enjeux publics positifs et ce, après une semaine qui avait retrouvé un rythme plus classique à Villeneuve d’Ascq avec ses dernières cérémonies de vœux, une agora, les 70 ans du Secours Populaire, des réunions majeures pour son avenir  (et le notre) à la MEL (Métropole Européenne Lilloise), des victoires sportives féminines éclatantes avec nos rugbywomen sous l’œil de Canal + et nos basketteuses de l’ESBVA en pleine forme, sans oublier quelques concerts, un Bal de Vienne à l’EHPAD du Moulin d’Ascq, une belle compétition de Tir à l’Arc à Cerdan, un match du LOSC qu’on aura pas de mal à oublier et les 40 ans de l’Amicale Laïque  Pasteur-Jean Jaurès…

 

Une nouvelle semaine chargée s’ouvre en ce lundi 26 janvier 2015 avec bien des incertitudes sur tous les plans et beaucoup de travail en perspective.

 

Demain mardi, en Conseil Municipal, on pourra voir si l’esprit d’unité perdurera ou si, à l’instar du FN, l’heure sera revenue « à la cogne personnelle » (un FN villeneuvois bien malade quand on sait que sur ses 3 élus de mars dernier, un a déjà été « viré » par sa chef et une autre n’est déjà plus la Villeneuvoise du Pont de Bois qu’elle s’était affichée mais lesquinoise depuis plusieurs mois).

 

Tout cela me fait penser à cette citation de Blaise Pascal vieille de près de 350 ans :

 

« Quelle chimère est-ce donc que l’homme ? Quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige ! »

 

Avec « une petite dernière » de Paulo Coelho :

 

« Peu importe le nombre des années que l’on a ; quand la nuit tombe, elle apporte avec elle des peurs cachées dans notre âme depuis notre enfance. »

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