Carnet n° 315 du 15 septembre 2014

« Entre chien et loup »

 

Il ne se passe pas une semaine et ce, depuis des mois, sans qu’au moment de prendre la plume pour rédiger mon carnet hebdomadaire je ne m’interroge sur un titre nouveau qui puisse illustrer le dualisme exacerbé du monde et des situations que l’on vit en ce moment.

 

« Entre chien et loup » est une expression très ancienne puisque si elle est apparue au 13ème siècle en Français, on nous dit qu’elle remonte à l’Antiquité.

 

Le chien symbolise le jour qui renaît pour nous guider dans la vie.

Le loup, c’est la nuit et, avec elle, une menace, voire des cauchemars, la peur et la mort.

 

A l’instar des croyances et des mythes de l’Égypte ancienne, c’est un moment bien précis que l’on vit chaque matin où, nous dit-on, on ne peut distinguer le chien du loup.

 

Aujourd’hui dans le monde, il nous est chaque jour, chaque semaine et chaque mois bien difficile de distinguer le chien du loup, l’espoir de l’angoisse, la croyance que l’on surmontera  les périls et les orages de la peur de les voir nous submerger, voire de nous faire disparaître, d’autant que ceux des médias qui « vivent en accéléré » et en boucle « servent d’amplificateurs de menaces » (ce n’est pas moi qui le dit mais Jacques Attali qui, lui, parlait de tous les médias, ce que je ne fais pas).

 

« Côté loup », cette semaine, les horreurs répétées des islamistes qui ont, en plus des centaines de victimes quotidiennes souvent civiles, décapité au couteau, ce dimanche, devant une caméra, un troisième otage, un humanitaire après 2 journalistes et ce, dans un silence assourdissant de ceux qui n’en finissait pas de hurler contre les Israéliens en guerre  contre le mouvement terroriste qu’il est aussi, le Hamas.

 

Pas étonnant que des risques d’amalgame, par ailleurs dangereux et destructeurs, se font de plus en plus pressants dans nos pays qui fournissent des djihadistes par milliers…

 

Une coalition, nous dit-on, se met en place… Il le faut… Mais comment ne pas penser aux circuits financiers du pétrole qui les ont fait naître et qui, aujourd’hui encore, leur permettront de se développer.

 

On est certes loin des grands hôtels, des chaînes de TV et des clubs sportifs… et c’est sans doute encore plus dangereux pour l’avenir.

 

« Côté loup » toujours, l’Ukraine et les envies russes d’un Poutine qui rêve sans doute de l’URSS d’hier.

 

« Côté loup » encore, le virus Ebola et ses morts par milliers en Afrique.

 

« Côté loup » enfin, si je puis dire, la crise en France, économique et politique, la confiance populaire perdue et celle à l’Assemblée Nationale menacée, un Président en grande difficulté malgré un courage que personne ne niera, un Premier Ministre arque-bouté, des socialistes en embuscade, pour certains quasiment « pris en otages politiquement » sur les podiums de la fête de l’Humanité…,

 

un ancien Président de la République M, Sarkozy prêt à faire son « come-back » en nous promettant sans doute de faire le contraire de ce qu’il a fait durant 5 ans et en nous laissant entendre qu’en termes de mesures d’austérité, ce sera pire qu’aujourd’hui (et j’en suis sûr pas plus efficace).

 

« Côté chien », quand même…

 

Les paris gagnés du grand stade :

 

Après Bruel qui l’a enflammé, le LOSC qui vire en tête ce dimanche, la finale de la Coupe Davis fin novembre, l’Euro de Basket en 2015, celui du football en 2016 (qui m’a vu cette semaine retourner à l’Élysée pour son annonce… Un moment de nostalgie après 14 ans qui m’ont vu y aller régulièrement du temps de François Mitterrand entre 1981 et 1995) et plus tard des mondiaux de judo et de handball.

 

« Côté chien », encore, une Ville de Villeneuve d’Ascq qui continue à bouillonner (en plus des événements du Grand Stade), ses milliers de visiteurs au Palacium pour sa 32ème Foire aux Associations, « des cœurs qui battent pour Villeneuve », les 30 ans fêtés de Louise Michel à la Ferme d’en Haut (où j’ai osé chanter à cappella une chanson de Julien Clerc), des vides-greniers sans pluie à l’Hôtel de ville et au Triolo, des courses et des matchs dans tous les quartiers, etc…,

 

Somme toute une ville qui vit, malgré la crise, grâce à une gestion particulièrement rigoureuse et surtout qui vit par ses nombreux citoyens actifs, militants et dévoués au bien public… Je ne le répéterai jamais assez…

 

On est bien loin des petites et des grandes manœuvres d’une vie politique trop souvent déconnectée des réalités citoyennes au point d’offrir un boulevard à l’extrême droite qui se plaît à rêver de « son accession suprême »…

 

Et je citerai à ce stade, une fois encore, Léonard de Vinci,

 

« Pour conserver le don principal de la nature, la liberté, je sais comment attaquer et se défendre en cas de sièges par les ambitieux tyrans ».

 

Si dans la vie « rien n’est jamais acquis », (comme l’a chanté Georges Brassens) rien n’est jamais perdu.

 

J’ai pu le rappeler le 11 septembre dernier pour le 41ème anniversaire de la mort de Salvador Allende abattu par les putschistes d’Augusto Pinochet au Chili avant d’être lui même chassé en 1990.

 

Il faut pour cela partout et toujours se battre, refuser le laxisme, savoir prendre ses responsabilités que ce soit dans « l’international », « l’européen », le « national », ou le « local »… « Entre chien et loup », sans doute, mais pour que le chien l’emporte sur le loup, le jour sur la nuit, la vie sur la mort…

 

Pour cela, à mon modeste niveau, malgré le temps qui passe et l’âge qui avance j’ai une règle, elle aussi bien écrite par Léonard de Vinci :

 

« Le fer rouille si on ne l’utilise pas et l’eau se putréfie si elle stagne, de même l’inaction sape la vigueur de l’esprit »

 

avec « une petite dernière pour la route » (comme on disait autrefois)

 

« Une vie bien remplie est longue ».

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