Intervention sur la D.S.P. Calais-Boulogne 2015

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Intervention sur la D.S.P.

Calais-Boulogne 2015

2 juillet 2014

(S. Estager)

 

 Monsieur le Président,

Monsieur le Vice-président,

 

La chose a été rappelée dans les interventions précédentes et dans la présentation effectuée par W. Despicht : Si nous avons à nous prononcer ce jour sur  le report de la finalisation de la D.S.P concernant le projet Calais-Boulogne 2015 c’est d’abord parce que ce projet existe.

On finirait presque par l’oublier.

Alors, sur ce projet, nous étions intervenus, il y a an, pour soutenir cette ambition portée par le Conseil Régional, de faire -enfin- de la Région N.P. D.C. une grande région littorale.

Une vraie Région littorale, à l’image de nos voisins d’Europe du Nord, avec ces pôles de spécialisation garants d’une inscription durable dans la géographie maritime mondial.

Le contexte actuel, les tensions misent à jour autour du projet et la médiatisation de ces tensions portent de toute évidence préjudice à cette ambition. Et si le débat est souhaitable, utile et légitime, il ne faudrait pas qu’au final, il mette en péril l’existence même de la cohérence et de la stratégie du projet.

 

C’est pourquoi, nous vous appuyons dans cette décision -sage- de reprendre les discussions avec les différents acteurs et de reporter  la finalisation de la D.S.P.

 

En effet, certaines incertitudes structurelles, notamment au niveau des financements doivent être levées et il faut se donner les moyens et le temps de désamorcer un maximum de tensions, en particulier en ce qui concerne le port de Boulogne.

 

Nous souhaitons toutefois,  insister sur deux points.

D’abord sur le rôle de l’Etat  dans ce dossier.

Le projet est un projet piloté par la Région, dans le cadre de ses compétences.

C’est un projet qui porte une ambition régionale, tant au niveau du développement économique que de l’aménagement du territoire.

Les  acteurs sont des acteurs régionaux.

Mais si nous prenons un peu de recul, il s’agit tout autant d’une ambition nationale. A l’échelle européenne et même mondiale.

Le projet à toute sa place au sein d’une réflexion d’aménagement littoral conduite au niveau de l’Etat.

Si ce projet, conduit à faire que Rotterdam et Anvers ne soient plus nécessairement  les ports qui s’imposent au bassin parisien, alors l’Etat y trouve aussi son compte. C’est pourquoi, sans même évoquer la question fiscale et de ses retombées pour l’Etat, nous sommes légitimement en droit de demander davantage à l’Etat, en particulier sur la question des financements, cela a été répété à maintes reprises.

 

Bref, finalement,  avec cette question des financements, on touche là,  à deux problèmes contextuels d’importance :

– D’abord au renoncement global, au niveau de l’Etat, à une politique d’investissement et d’aménagement ambitieuse, pour le pays.

Nous l’avons déjà souligné sur d’autres sujets comme la question de la rénovation urbain ou sur le canal Seine-Nord ; on retrouve ici la même problématique sur cet aménagement portuaire  de premier ordre.

Alors que l’effort principal est réalisé par la Région, l’Etat devrait accompagner et permettre de débloquer une situation dans l’intérêt général et pas seulement celui de notre territoire.

On peut s’interroger sur ce qu’il reste de la politique d’aménagement du territoire national par l’Etat ; les grandes heures de la DATAR sont révolues ; et  la difficulté que nous avons d’avoir sur ce dossier l’Etat à nos côtés en dit long sur cette réalité.

 

– Deuxième élément, alors que nous avons débattu du devenir du fait régional, de la montée en puissance de cette échelon territorial. On voit ici sans doute l’une des limites dans la mise en cohérence d’aménagements à vocation supra-régionale. On voit  aussi poindre le danger de débats qui ne parviennent pas à s’inscrire dans une logique nationale alors qu’ils y ont toute leur place et qui ,in fine, finissent par poser la légitimité du décideur principal.

 

Alors au bilan,  à l’heure où l’on peut parfois légitimement s’interroger sur le sens de l’action politique et surtout sur ses marges de manœuvre financières. La Région NPDC démontre sur ce dossier qu’il est encore possible d’assumer un engagement fort, décidé et de se donner les moyens de le mettre en œuvre.

Mais nous avons besoin de fédérer sur ce projet afin  de retrouver une forme de légitimité réaffirmée ;  tout en étant davantage accompagnés au niveau national, c’est sans doute là le principal enjeu de ce report que nous approuvons.

 

Je vous remercie.

 

Sylvain Estager

Rassemblement Citoyen

Groupe L.G.S.E.

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