Intervention sur le S.R.C.E./Trame Verte et Bleue

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Plénière 5 Juin 2014

Intervention  sur le S.R.C.E./Trame Verte et Bleue

 

 

 

 

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Vice-Président,

 

Beaucoup de choses ont été dites dans les interventions précédentes et compte tenu  du limité qui est le nôtre je voudrais au nom de mon groupe relever juste quelques éléments  dans ce qui vient d’être exposé.

D’abord, appuyer l’idée que sur cette question de biodiversité l’urgence est toujours là.

–         Urgence à œuvrer pour que la prise de conscience soit totale dans la société ;  surtout à un moment où la réalité économique et sociale tend à reléguer cette question au second plan.

–         Urgence aussi  à agir efficacement  autant pour préserver ce qu’il nous reste de biodiversité, que pour la restaurer.  Parce qu’on l’oublie, ou on l’ignore  souvent, mais une politique volontariste dans ce domaine peut produire des effets rapides pour peu que tous les acteurs concernés se mobilisent.

C’est pourquoi je souhaite insister sur l’importance du travail réalisé et l’adhésion globale qui est la nôtre à la politique menée.

Ce schéma s’appuie sur un diagnostic solide, à la méthodologie réfléchie. Il prend en compte les spécificités régionales et se pose comme force d’action et d’inventivité.

Le résultat est d’autant plus louable que le domaine d’intervention est compliqué

–         Compliqué car le temps des dynamiques environnementales n’est pas forcément celui des dynamiques politiques ou électorales, ce qui complique évidemment l’activation des leviers territoriaux.

–         Compliqué parce qu’il faut porter ou apporter une nouvelle vision d’organisation sociétale, définir de nouvelles finalités, de nouvelles priorités et que les inerties sont nombreuses.

–         Compliqué car les moyens financiers ou juridiques sont, de fait, assez limités.

Bref, compte tenu des limites que nous venons d’évoquer  nous saluons la politique menée et la qualité du travail accompli

Nous formulerons néanmoins quelques remarques qui se veulent avant tout constructives :

On retrouve dans ce schéma une tendance lourde qui accompagne la plupart des débats ou réflexions sur le rapport milieux naturels/ milieux anthropisés.

Une tendance à opposer la préservation  ou la restauration des milieux naturels aux activités humaines. Ainsi ce schéma pourrait laisser penser que la préservation de la biodiversité ou que les dynamiques naturelles progressives ne peuvent avoir lieu que dans des territoires laissés en marge du développement ou en proie à une crise profonde qui se traduit par une déprise anthropique sur l’espace.

Evidemment il y a là une logique de terrain, une logique spatiale  qui s’impose dans une majorité très large de territoire.

Mais qui pose problème si on la rapporte aux aires de peuplement. Car il est essentiel d’avancer de faire changer les mentalités sur l’idée qu’un développement durable, c’est avant tout un développement qui intègre pleinement, sur site,  la composante environnementale.

C’est pourquoi on regrettera que ce schéma soit encore très timide, notamment au sein du plan d’action stratégique, sur la biodiversité ou la « renaturation » des milieux urbains ou à très forte emprise humaine.

Or c’est sans doute sur ce type d’espace que la marge de progression est la plus importante :

« Renaturer » la ville, développer un bocage urbain, faire de chaque jardin, terrasses, toiture ou bâtiment collectif un réservoir de biodiversité… et surtout faire évoluer en ce sens les habitudes et les mentalités ; car c’est là qu’on touche la majeure partie de la population.

Une deuxième remarque sur la communication « grand public » de cette politique.

A l’image des documents fournis et présentés ce jour, la politique menée s’accompagne d’un vrai travail de transmission, d’échanges, avec les différents acteurs territoriaux, mais il est sans doute possible d’élargir encore cette sensibilisation.

Nous avons déjà échangé sur la question M. Le Vice Président, et nous insistons à nouveau sur le regret que le Conseil Régional n’ait pas pris l’initiative d’une démarche innovante en lien avec la formation initiale.

Le développement durable est au cœur de tous les nouveaux programmes scolaires, en sciences de la terre, en économie, en géographie, etc…  Et dans tous les établissements de la Région, nos élèves continuent d’apprendre à partir d’étude de cas plus ou moins exotiques.

Qu’on mette autour d’une table, les services du conseil régional qui produisent une documentation remarquable, ceux des conseils généraux, les corps d’inspection et quelques équipes pédagogiques. Produisons des études de cas locales, régionales, clés en main à diffuser dans les lycées et les collèges et demain les scolaires de la région apprendrons :

que la plantation de la grande muraille verte de Mongolie intérieure c’est très bien mais que le plan forêt du NPDC c’est pas mal non plus,

que la reconversion maraichère des klongs de Bangkok c’est très bien mais que dans l’audomarois on peut, aussi, faire des choses,

que les enjeux de la submersion des îles océaniennes ou de la pollution à Mexico trouvent une résonnance sur notre littoral ou dans la métropole lilloise.

Bref  qu’on peut « penser global et éduquer local »…. Car nous franchirons une étape décisive sur cette question de biodiversité que lorsque l’appropriation citoyenne sera complète et l’école demeure pour ces questions l’un des meilleurs vecteurs de transmission.

Pour conclure, nous rappelons que ces remarques se veulent constructives et ne remettent pas en cause notre adhésion globale à la politique menée, politique que nous appuyons et saluons.

 

 

Sylvain Estager

Rassemblement Citoyen

Groupe L.G.S.E.

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