Carnet n° 303 du 23 juin 2014

« La musique est la langue des émotions »

Cette citation d’Emmanuel Kant, un philosophe allemand du 18ème siècle, n’a jamais perdu de son actualité.

Et on s’en est encore rendu compte durant ce week-end à l’occasion de la 33ème édition de la Fête de la musique créée par François Mitterrand et Jack Lang à une époque où, à défaut de savoir toujours le faire, l’envie de « changer la vie » était encore présente…

Libération de la télévision et explosion des radios libres, Fête de la musique et abolition de la peine de mort, 5ème semaine de congés payés…. On a trop vite oublié ce que la gauche mittérrandienne nous a alors apporté en sortant la France d’un carcan dans lequel une certaine droite voudrait aujourd’hui nous faire « re-rentrer » quand elle accompagne des mouvements les plus réactionnaires qui s’opposent à la Liberté de vivre comme on en a envie (dès lors que cela ne contraint pas les autres)…

Les dernières oppositions à l’égalité entre les femmes et les hommes qui ont gonflé des rumeurs dites de « la théorie des genres » en sont une autre illustration :

Sous prétexte d’expliquer que les filles ne sont pas pré-déterminées à faire le ménage et les garçons à bricoler, une droite réactionnaire, dans la ligne des adversaires du mariage pour tous, ont été jusqu’à demander aux parents de retirer leurs enfants des écoles où je cite : « Les professeurs vont enseigner à nos enfants qu’ils ne naissent pas filles ou garçons mais qu’ils choisissent de le devenir ! »

Ce serait grotesque si ce n’était pas aussi dangereux !

Ces formes d’intégrismes nées des tréfonds de la réaction font le lit de l’extrême droite et tous ceux qui dans le monde politique ou dans le monde médiatique y concourent porteront la responsabilité de leurs conséquences.

Si on ajoute à cela la défense des égoïsmes et des individualismes érigés « en valeurs premières », y compris par nos médias quand des pages sont écrites ici pour dévaloriser les élus, là pour maintenir ceux que la moindre manifestation, le moindre match, les moindres cris d’enfants… somme toute les moindres signes de vie dérangent…

J’ai même eu récemment un message d’une Annapoise contre les cloches de St Sébastien qui se concluait ainsi : « au moins la mosquée ne fait pas de bruit » (no comment !).

Et je passe sur les pétitions contre le Stadium qui pourtant existait quand les pétitionnaires sont arrivés dans le quartier et qui, au départ, devait accueillir le LOSC à demeure….

Oui vraiment je me le suis dit et répété tout cela tout au long d’un week-end placé sous le signe des musiques et des fêtes, dans tous les quartiers, avec tous les publics et sous toutes leurs formes.

Des dizaines de milliers de citoyens de tous âges y ont goûté dans nos parcs, églises, salles des fêtes, à l’Espace Concorde et à la Rose des Vents.

Du Jeune ensemble Harmonique au VA Jazz Big Band, du Rock à Cendrillon, de Saxaquatre au Forum des Sciences à Cantabile et Luna Soon à la Rose des Vents, de QND au FestiVam à Canteleu, de Choeur et Passion à la fête du Thé, etc… etc… Il y en a vraiment eu pour tous les goûts.

Et si on ajoute à cela deux dizaines de fêtes d’écoles et de fêtes dans nos crèches, des tournois et AG sportives, des spectacles divers, les 16 ans des Orchidées, du cinéma en plein air à la Contrescarpe, l' »au revoir à Léon Blum », une braderie au Bourg, le D-Day au Héron, un bal villageois au Musée de Plein Air, une expo sur « le sacré comme inspiration », un bal country à Marianne…

J’en passe et j’en oublie encore.

mais si on n’oublie pas le relooking de la salle Voltaire et l’hommage au Basket dans notre ville…, on comprendra que j’avais, dimanche soir, les jambes un peu lourdes…

Et pourtant cela ne m’a pas empêché de me mêler à la fête de nos amis et voisins belges de Tournai sur la Grand Place de notre ville jumelle après leur victoire au Brésil contre la Russie et ce, dans une ambiance extraordinaire.

On mesure l’envie de fêtes de nos concitoyens, de se rassembler, de vivre, de s’enthousiasmer, d’exister, d’agir, de crier, de chanter contre toutes les formes de morosité, « les pisse-froids » (personne moroses et sévères), les minoritaires qui, ici ou là, ont le pouvoir de tout bloquer, les politiques pour qui seules comptent les dénonciations et les critiques… qui espèrent-ils leur profiteront…. un jour….

« Diables de coquelicots » disais-je il y a 8 jours, égayant les fossés, en vagues dans les champs, symboles de Liberté embellissant l’instant en bonheurs saupoudrés…

Car même si les temps sont durs avec la crise, le chômage, les angoisses qu’ils génèrent, ce n’est pas une raison pour se laisser couler et encore moins de laisser « prospérer » celles et ceux qui en ont fait leurs « fonds de commerce » sans d’ailleurs en être personnellement victimes.

« Vivre ce n’est pas que respirer c’est agir » (Jean Jacques Rousseau) !

Vivre c’est partager ses émotions.

Vivre c’est s’engager.

Vivre c’est espérer.

Vivre c’est s’enrichir de nos mutuelles différences.

Si « chaque goutte de rêve contint la plénitude de l’arbre entier » (proverbe indien),

nous avons et j’ai pu, durant ce week-end écoulé, en goûter des ruisseaux et même des rivières… et j’en avais bien besoin après des jours, des semaines et des mois harassants et avant une dernière prochaine semaine qui ne le sera pas moins.

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