Carnet n° 298 du 19 mai 2014

« NON au démantèlement de l’Europe ! »

Au moment de me retrouver, ce lundi 19 mai au matin, devant ma première feuille blanche, alors que j’allais y coucher mon carnet hebdomadaire, j’avais dans la tête un week-end villeneuvois extraordinairement bouillonnant où durant 3 jours notre ville de 65 000 habitants avait accueilli

  • près de 100 000 passionnés de rugby au Grand Stade pour 2 demi-finales du Top 14 et plus de 10 000 au Stadium pour voir le LMR battre brillamment Montauban,

  • des dizaines de milliers de citoyens dans nos parcs ensoleillés et autour de nos lacs,

  • des milliers de villeneuvois dans nos musées le samedi soir (du LAM au Château de Flers en passant par Asnapio, le Musée de plein air et le mémorial d’Ascq) d’autres milliers en braderies et carnaval à Flers,

  • des concerts et des expositions, des plongées dans le passé et des projections dans l’avenir,

au moment donc de me laisser emporter par le tourbillon d’un enthousiasme bien compréhensif quand il s’agit de la réussite de notre ville, j’ai allumé la télévision pour y entendre que tous « les sondages d’opinion » annonçaient la victoire du FN aux élections européennes de dimanche prochain !

Ce ne fut, certes pas pour moi, une surprise, mais le rappel brutal et sans nuance de ce que je craignais m’interdisait ce matin de fermer les yeux sur ce danger pour l’Europe et donc pour la France... de ces résultats annoncés !

Et de voir re-défiler devant mes yeux les images souvent insoutenables d’Apocalypse 1 et d’Apocalypse 2, de la Première Guerre Mondiale dont on commémore le centenaire et de la seconde à propos de laquelle on a commémoré en avril le 70ème anniversaire du Massacre d’Ascq et le 8 mai les 69 ans de Paix que la victoire sur les nazis et leurs complices nous a, à ce jour, assuré…

Et d’entendre, comme venues d’outre-tombe tombe, ces paroles fortes de François Mitterrand prononcées avec douleur devant le Parlement Européen en janvier 1995 :

« Le nationalisme c’est la guerre ! »

Non vraiment, en ce lundi 19 mai au matin, je ne pouvais pas fermer les yeux sur ce danger même après un week-end villeneuvois qui m’avait enchanté !

Et c’est alors que j’ai vu sur internet, le visage marqué par la maladie, Jean Louis Borloo dire sa peur de voir « l’Europe démantelée », rappeler que « l’Europe n’est pas un projet défensif mais une extraordinaire aventure », et appeler les électrices et les électeurs français à ne pas envoyer au Parlement européens « des personnes qui veulent détruire l’Europe » et donc de « rouvrir la porte aux affres du désespoir », à ses tourments physiques, intellectuels et moraux qui ont tant fait de mal à l’Europe au 20ème siècle sous les couleurs du nazisme, du fascisme et de leurs complices nationalistes dans la plupart de nos pays qui, depuis, n’ont même jamais essayé de s’en repentir.

On peut être critique, voire exprimer ses désaccords avec certaines politiques européennes et ses méthodes de gouvernance.

L’européen militant que je suis ne s’en ai jamais privé.

Ce n’est pas une raison de détruire l’Europe, ce que les mouvements populistes et extrémistes veulent faire, quelles que soient les formes ou formules en atténuation de langage qu’ils y mettent (tel le loup de la fable déguisé pour manger le petit chaperon rouge).

Et je ferai aujourd’hui mien l’appel de Jean Louis Borloo :

« Envoyez (au Parlement Européen) des personnes qui, sans béatitude, aiment l’Europe ».

A chacun ensuite, dans ce cadre, de faire ses choix en votant pour des femmes et des hommes qui à Bruxelles et à Strasbourg « feront le travail » pour lequel elles et ils se seront fait élire (une condition qui facilitera sans doute certains choix finaux).

Et d’en terminer sur ce chapitre européen par une « prévision » de Victor Hugo formulée en 1849 et donc vieille de 165 ans :

« Un jour viendra où, vous toutes nations du continent (européen), sans perdre vos glorieuses individualités, vous vous fondrez étroitement dans une unité européenne ».

Il a fallu 3 guerres européennes dont 2 guerres mondiales et près de 100 millions de morts pour y arriver.

Ne laissons pas une triste et pâle « réplique de Jeanne d’Arc » nous le faire oublier…

Difficile à ce stade de revenir sur le week-end écoulé.

Et pourtant, une fois encore, sinon davantage, Villeneuve d’Ascq a montré qu’elle était un des grands pôles de Lille Métropole,

le deuxième sans doute même si on le sait, Lille métropole tire sa richesse de son caractère multipolaire, de la richesse et des apports de tous ses pôles urbains et ruraux, au nord, à l’est, au sud et à l’ouest de son cœur…

Puis-je, à ce stade, me permettre de dire, une fois encore, ma fierté d’y avoir modestement contribué avec tant d’autres citoyens et responsables de toutes sensibilités, rappeler à chacun que pour parfaire l’exercice il faut savoir se rassembler, dépasser les querelles mesquines et que le temps viendra, un peu plus tard, de choisir celles et ceux qui feront fructifier les acquis alors réalisés !

« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer »

(Guillaume d’Orange- Nassau, prince Néerlandais du 16ème siècle)

J’aurai pu en terminer là mais mon choix sera de le faire en rappelant 3 moments de grande émotion ce dimanche :

  • un incendie accidentel dramatique durant la nuit de samedi à dimanche sur une « aire stabilisée pour Roms » qui nous a laissé éveillés pour en gérer au mieux toutes les conséquences humaines.

  • La Coupe de France de Cécifoot pour malvoyants et non voyant au Stadium et au Palacium

  • La cérémonie des jubilaires à l’hôtel de ville avec 9 couples qui ont fêté pour l’un 65 ans de mariage, pour cinq, 60 ans de mariage et pour trois, 50 ans de mariage…

« La vie est une pièce de théâtre. Ce qui compte ce n’est pas qu’elle dure longtemps mais qu’elle soit bien jouée »

(Sénèque né av JC et mort en 65 après JC)

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