« QUAND LE PASSE N’ECLAIRE PAS L’AVENIR… »
C’est une citation d’Alexis de Tocqueville de 1866 qui m’a inspiré le titre de mon 807ème carnet au lendemain du week-end des Rameaux qui a vu Ascq, Villeneuve d’Ascq, les Asquois et les Villeneuvois commémorer le 80ème anniversaire du Massacre d’Ascq avec une participation, une ferveur et une émotion comme j’en avais rarement connu depuis 1976, … non seulement chaque année, ( la 49ème année pour moi en tant qu’élu municipal, conseiller ou Maire ),
mais aussi tous les 5 ans quand elle commence dès le samedi soir par un défilé aux flambeaux dans les rues d’Ascq.
Une citation, disais-je, qui, lue dans sa tonalité, explique mon choix et mon état d’esprit qu’on retrouvera dans l’ensemble de mon discours prononcé ce dimanche à 12h au pied du Tertre des Massacrés : « Quand le passé n’éclaire pas l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »
Comme c’est bien dit, comme c’est juste et comme c’est tellement différent des comportements de certains citoyens qui ne vivent qu’au présent » sans se soucier ni du passé ni de l’avenir » !
Or, non seulement le passé fonde notre présent mais il doit absolument orienter nos réflexions, nos décisions et nos actions pour préparer et vivre l’avenir.
Et j’ajoute, à ce stade, une autre citation (aux nombreuses variantes apocryphes) qui, elle, concerne des événements passés douloureux comme le Massacre d’Ascq du 1er avril 1944 :
« Celui qui ignore ou qui oublie les événements passés douloureux et cruels est condamné à les revivre ».
Il suffit pour cela de regarder ce qui se passe en ce moment dans plusieurs parties du monde (que je ne citerai pas pour ne pas avoir à les hiérarchiser, ce qu’on ne manquerait pas de me reprocher) pour y voir avec douleur, angoisse et effroi le nombre d’endroits où des populations civiles de tous âges sont » extraites » de chez elles par des brutes sanguinaires, qu’ils soient soldats, terroristes ou simplement bandits… avant d’être martyrisées, torturées, violentées et tuées…
Et chaque fois que cela arrive, comme je l’ai dit avec force dans mon discours de dimanche ,…
(je cite) :
» Chaque fois qu’un civil innocent meurt sous des balles où que ce soit dans le monde, en Europe, au Moyen-Orient en Afrique et ailleurs… c’est un peu Ascq qui recommence…
Chaque fois qu’une famille se terre pour échapper aux bourreaux, c’est un peu Ascq qui recommence…
Chaque enfant qui souffre, chaque adulte abattu, chaque mère qui pleure, sont tellement proches de ce qu’on a connu à Ascq le 1er avril 1944… »
En redisant ici, ce que j’ai dit hier au pied du Tertre des Massacrés,…
« mon émotion d’homme se mêle, une fois encore, avec un sentiment de honte en tant qu’être humain »
Honte en effet de constater que, 80 ans après ce 1er avril 1944, d’autre massacres n’ont pas pu être empêchés ni ne sont pas encore empêchés,
» ailleurs »… « plus loin »… c’est à dire toujours très près de nous…
Car oui, tout ce qui s’est passé depuis le 24 février 2022 et le 6 octobre 2023… de la part d’un dictateur sanguinaire, de terroristes islamistes et de dirigeants trop peu conscients des conséquences de leurs décisions ,
doit nous obliger à nous « préparer », par référence à ce que nous connaissons du passé à Ascq , Oradour et ailleurs
pour éviter d’être condamnés le revivre dans un avenir plus ou moins proche sur l’ensemble du continent européen…
Nul doute que ce sera un des enjeux des élections européennes du 9 juin entre ceux qui n’auront au cœur en France et en Europe que la Démocratie, la République et ses valeurs… dont la laïcité
et ceux qui calculent, avec, j’ose l’espérer, simplement de l’inconscience, ce qu’il pourraient en tirer de « bénéfices électoraux » le 9 juin 2024 aux Européennes, voire en 2026 pour les Municipales dans nos communes et en 2027 pour les Présidentielles suivies des Législatives…
« Tout va changer demain » mais malheureusement avec, aujourd’hui, peu de chance que ce soit comme dans la chanson de Michel Fugain…
À nous donc, chacun à notre place, de faire en sorte qu’il en soit autrement… sans calcul, sans complaisance, ni lâchetés.
À ceux donc qui rêvent de conserver ou de conquérir » des places de pouvoir » de l’avoir bien en tête en évitant des déclarations et des discours « hors sol ».
Dans tous les cas, ce dont je suis sûr,
c’est que les « fractures » qui existent aujourd’hui dans le monde politique, les différences et les oppositions qui s’y exposent largement et légitimement
passeront au second plan, sans disparaitre, quand il s’agira de défendre en Europe et en France nos valeurs Républicaines et laïques contre toutes les formes violentes de communautarismes qu’ils soient religieux ou non religieux…,
tous ces « communautarismes » ayant en commun une haine parfaitement assumée de notre République, de ses racines, de son histoire et de ses valeurs.