« Avec le temps »
C’est en réécoutant, presque par hasard, dans un de mes moments de mélancolie, des moments qui d’ailleurs se multiplient au fur et à mesure que l’âge avance, cette chanson de Léo Ferré de 1971, « Avec le temps, va tout s’en va… » que , comme souvent, son titre plus que ses paroles m’a inspiré le titre de mon 765 -ème carnet après avoir hésité entre ce titre et celui d’une chanson de Serge Lama « Où sont passés nos rêves » ? .
Oui, « avec le temps, tout s’en va… , on se sent blanchi comme un cheval fourbu…et l’on se sent floué par les années perdues…. »
Au demeurant, au-delà des nostalgies personnelles que chacun(e) peut ressentir à un ou des moments de sa vie,
ces paroles et ce titre illustrent parfaitement les temps que nous vivons aujourd’hui.
Avec le temps en effet, qui peut ne pas s’inquiéter des poussées de violence sous toutes leurs formes et de la montée de toutes les formes d’irrespect… vis-à-vis des représentants des autorités bien sûr, des élus… bien entendu, mais aussi de toutes celles et de tous ceux à qui certains citoyens s’adressent… dans la vie quotidienne ?
Quand on voit l’attitude de certain(e)s vis-à-vis des forces de l’ordre chargées de notre sécurité ce qui n’empêche pas les mèmes de « s’afficher » face à la douleur provoquée par la mort de 3 jeunes policiers Roubaisiens après avoir commis certaines déclarations sur la police que je ne veux même pas ici rappeler… par pudeur),
quand on lit certains messages que nous, les élus, recevons dans nos messageries, en notre direction d’élu et, pire, en direction d’agents municipaux parce qu’ils ne peuvent leur donner immédiatement satisfaction,
quand on constate la gravité de la violence routière un peu partout dans nos villes,
on ne peut que s’angoisser dans le présent et pour l’avenir….
Comment peut-on reprocher à certains jeunes certains de leurs comportements, attitudes et expressions quand leurs parents font de même, voire pire ?
Je comprends que certain(e)s élu(e)s locaux et de maires « jettent l’éponge », elles et eux que « l’on » rend responsable de tout, même quand ce n’est pas de leurs compétences et qu’ils n’en n’ont plus les moyens… simplement parce que ce sont les derniers élu(e)s à être visibles autrement que sur les écrans télés.
Quarante-sept ans après ma première élection comme élu de Villeneuve d’Ascq,
j’avoue que si c’était à refaire, dans le contexte et l’atmosphère d’aujourd’hui, … je ne le referai pas et ce, malgré des résultats pour ma Ville et ses habitants qu’en toute bonne foi on ne peut pas nier.
car oui vraiment, « avec le temps, tout s’en va…. et on se sent floué par les années perdues » .
Si j’ajoute à cela ce que l’on peut constater à tous les niveaux de la vie publique, mondiale bien sûr mais aussi nationale,
entre ceux qui veulent , disent ils, « provoquer le chaos » ,
et ceux dont on sait qu’ils espèrent voir un jour en France une « démocratie à la Poutine »,
d’un côté comme de l’autre il n’est plus vraiment juste de parler « d’extrême droite » ou « d’extrême gauche » car c’est pire …. ,
quand on a affaire à des populistes pour qui les termes de droite ou de gauche n’ont plus aucun sens…. !
Oui « avec le temps, tout s’en va… » et je le redis:
depuis 65 ans que j’ai une réflexion politique avec des valeurs et un regard de social-démocrate… je n’ai jamais connu cela, ni avec Charles de Gaulle, ni avec Georges Pompidou, ni avec Valéry Giscard d’Estaing, ni avec François Mitterrand, ni avec Jacques Chirac, ni avec Nicolas Sarkozy, ni avec François Hollande….
oui donc, comme le chante Serge Lama, « Où sont passés nos rêves ? » quand, avec Léo Ferré, « on se sent blanchi comme un cheval fourbu… ».
Alors, c’est vrai, à côté d’eux heureusement, voire entre eux, il en est qui « restent debout face aux vagues » du côté d’une gauche social-démocratie, des centres et de ce qui reste de la droite Républicaine….
Mais sera-ce suffisant pour éviter le pire… Je voudrais y croire.
A celles et ceux donc qui, comme moi, en sont encore conscients .. l’urgence « de faire le nécessaire » pour sortir de ce « piège » en rappelant avec François Mitterrand « qu’il y a toujours un avenir pour ceux qui pensent à l’avenir » ….
En attendant, durant la semaine écoulée, j’ai continué « à faire mon boulot de Maire » à raison de 8 heures par jour… avec, entre autres, un gros travail sur les dossiers de la Villeneuve d’Ascq, de son Centre Ville en aménagement, de ses dimensions « nature et nourricière » venues rencontrées sur place par un jury national « en vue » de monter sur le « podium de biodiversité » , de son urbanisme à maîtriser malgré la pression des besoins de logements et les sacro saints « droits de propriété » qui nous imposent leurs « règles », de la sécurité bien sûr, des conséquences de la vie sociétale qui se dégrade , du Championnat du Monde de Rugby à la rentrée 2023 et des J.O. 2024 à Villeneuve d’Ascq à préparer pour en faire une vraie fête, 20 ans tout juste après le rêve olympique « Lille 2004 » .
Des dossiers, de gros évènements à préparer et aussi des braderies et des fêtes de quartier comme à Babylone et au Pont de Bois, notre parc Asnapio en jeux et en fête, une rencontre avec Gilles LELLOUCHE venu tourner un film à Villeneuve d’Ascq durant une vingtaine de jours,
sans oublier bien sûr les hommages rendus à trois policiers en service, des hommages émouvants avec Gérald Darmanin lundi au Commissariat de Roubaix… des hommages beaucoup plus « artificiels » dans « leurs solennité », jeudi matin à Hem, avec le Président de la République…
N’oublions pas enfin le samedi 27 mai à 11 h, place Jean Moulin, « la Journée Nationale de la Résistance »comme chaque année depuis 10 ans en rappel de la première réunion constitutive du « Conseil National de la Résistance » à Paris il y a 80 ans.
« Avec le temps…, tout s’en va » et ce, avec celles et ceux qui « n’oublient rien de rien, qui n’oublient rien du tout », …
même si certain(e)s malheureusement « s’habituent »…, comme l’a si bien chanté Jacques Brel, ce qu’on ne peut que regretter…
