Carnet n°755 du lundi 20 mars 2023

« Tout peut changer demain… »

Une fois « n’est plus » coutume en ce lundi 20 mars 2023, au moment de m’assoir à mon bureau devant une dizaine de pages blanches, 

j’hésitais encore sur le titre de mon 755ème carnet et j’hésitais même sur « l’opportunité«  d’en écrire un ce matin plutôt que d’attendre demain 

après que « les événements politiques » annoncés pour cet après-midi à l’Assemblée Nationale n’aient eu lieu avec des résultats qu’il est bien difficile de prévoir à cette heure…

J’ai finalement choisi d’exprimer quand même mes réflexions au cœur de cet « œil du cyclone »,  après l’annonce du 49.3 jeudi dernier et donc le choix de Monsieur Macron de ne pas soumettre au vote de l’Assemblée Nationale élue il y a 9 mois sa décision de reporter l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, 

une annonce suivie depuis jeudi de multiples manifestations un peu partout en France, d’allures plus proches de celles des gilets jaunes que de celles organisées par les syndicats, et le débat de ce lundi dans l’après-midi sur une ou deux motions de censure sera suivi d’un vote qui, si une motion de censure était adoptée, entrainerait une chute du gouvernement et sûrement une dissolution de l’Assemblée Nationale.

« Tout peut donc changer demain » et même j’aurais pu choisir le titre d’une chanson de 1973 de Michel FUGAIN, « Tout va changer demain » si cette chanson n’avait pas été alors un cri d’espérance, joyeux et positif, ce qui ne convient pas à la situation que nous vivons aujourd’hui en 2023, c’est-à-dire 50 ans plus tard…

Tout peut donc, ou tout va donc, « changer demain » car si la motion de censure était adoptée on se retrouverait dans la situation de 1962 quand l’Assemblée Nationale avait censuré le gouvernement de Charles de Gaulle le 5 octobre 1962, provoquant l’annonce d’une dissolution le 10 octobre, suivie d’élections législatives les 18 et 25 novembre qui avaient alors donné une très large majorité de 230 sièges au Président de Gaulle (pour mémoire, le parti communiste, alors encore très puissant, en avait eu 41 et le parti socialiste SFIO, 64).

Cela pourrait ou cela peut donner des « espoirs » à M. Macron, voire des idées, voire des calculs pour son propre avenir sauf que, à ce moment-là, le Général de Gaulle et son projet d’élection au suffrage universel direct du Président de la République était très populaire avec un référendum le 28 octobre qui recueillit 62% de oui, ce qui, chacun en conviendra, n’est pas le cas aujourd’hui d’un Président Macron dont le projet est rejeté par plus de 60 % des français(e)s et dont la « côte de confiance »  est tombée à 28 %.

Les autres dissolutions n’ont rien eu de comparable avec celle de 1962 puisque, 

soit intervenant après une élection présidentielle pour donner une majorité au Président élu, 

soit pour sortir d’une crise en mai 1968 (malgré  une majorité à l’Assemblée Nationale qu’avait alors le même Président De Gaulle) une dissolution annoncée le 30 mai, suivie d’élections législatives victorieuses pour lui en juin (294 sièges gaullistes, 34 au parti communiste et 57 à la FGDS ), 

soit pour une raison sur laquelle je m’interroge encore pour Jacques Chirac en 1997 qui lui fit perdre les élections législatives au profit de Lionel JOSPIN et de la gauche mais, quand même, qui amena sa réélection « dans un fauteuil en 2002 » vue « la poussée » de Monsieur LE PEN… et l’émiettement des gauches…

Peut-être que notre Président rêve de cela, quitte à faire ensuite changer la Constitution pour lui permettre un 3ème mandat, ce qui, à mon avis, pour ce qui est d’une réforme de Constitution, est « un doux rêve ».

Autre alternative, si la motion de censure n’est pas votée, la loi sera « validée », (dans l’attente de l’avis du Conseil Constitutionnel) 

les manifestations risquant alors de s’amplifier voire dégénérer en provoquant des désordres et donc une situation qui pourrait laisser espérer à M. Macron un contexte du type de celui mai et juin 1968, il pourrait décider une dissolution en espérant une majorité absolue comme Charles De Gaulle en 1968 

Ou alors ,finalement, peut-être souhaite-t-il  tout simplement vivre « 4 ans de confort » dans un rôle qui lui conviendrait à merveille, celui de « Président de cohabitation » quitte à essayer de revenir 5 ans plus tard, en 2032… vu son âge qui, pense-t-il, le lui permettrait…  

Voilà, on en est là en ce lundi 20 mars au matin dans l‘attente de ce qui va se passer…  et pour moi dans celle d’un carnet 755ème (bis) que j’écrirai demain mardi 21 mars. 

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 » Et pendant ce temps là … la méditerranée qui se trouve à deux pas joue avec les galets », comme le chantait Gilbert Bécaud dans « La corrida », ajoutant  « dans l’enchevêtrement de deux monstres, la lutte a commencé et la bête a humé la mort… »

une guerre depuis 13 mois en Europe commencée avec l’invasion de l’Ukraine par le dictateur Vladimir Poutine, une guerre qui « continue d’enfler » malgré la résistance victorieuse des Ukrainiens, une guerre qu’il serait fou d’oublier, 

ce qui ne doit  donc pas affaiblir notre propre détermination … mais ce que l’attitude de notre Président de la République ne facilite pas… voire pire..

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« Et pendant ce temps là », aussi et heureusement, notre ville vit et palpite entre galas de danse, concerts, marchés nourriciers, AG associatives, matchs sportifs etc… etc…  et donc pour moi, malgré tout, envers et contre tout, plus que jamais, 

ALLEZ VILLENEUVE !

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