« LES JEUX SONT FAITS. RIEN NE VA PLUS ? »
C’est avec cette expression qui date du début du 20ème siècle que l’on associe aux croupiers des casinos qui annoncent ainsi « la fin des mises »,
un » cérémonial » que je ne connais que par les films, n’ayant personnellement jamais » mis les pieds » dans un casino,
que j’ai voulu titrer mon 715 -ème carnet en ce lundi 13 juin après une journée électorale qui a d’abord donnée l’impression de n’être porteuse que de peu de changements, avant d’en tirer des leçons sans doute beaucoup plus importantes une fois tous les résultats connus.
En effet, si au soir du 1er tour et donc à une semaine du deuxième tour qui va traduire les chiffres, les pourcentages et bien sûr les discours d’hier en nombres de députés pour les divers partis et forces politiques plus ou moins bien agglomérées, on pouvait avoir le sentiment que peu de choses avaient changé par rapport aux prévisions des sondages et qu’il n’y avait donc aucune « vague de fond », c’était oublier que souvent les choses les plus importantes se mélangent et se camouflent dans des détails, ce que je vais essayer d’expliciter aujourd’hui après les avoir » décortiqué » sans pour autant entrer dans les dernières » querelles politiciennes » sur les rattachements ou non de tel(e) ou tel(e) candidate(e) à tel ou tel parti pour arriver à désigner un soi-disant vainqueur par 0,5 % ou 1 % de plus que l’autre.
Une première chose est sûre : la majorité de Mr Macron a subi un fort recul entre 2017 et 2022 puisque si en 2017 les candidats LREM, MODEM et UDI avaient recueilli un total de 35.36 % leur regroupement sous le sigle « Ensemble » en 2022 n’a recueilli hier 12 juin que 25.75% soit près de 10 points de moins.
Une deuxième chose n’est pas contestable : les 4 partis (LFI, PS, EELV, PCF) réunis sous le sigle » NUPES » ont recueilli hier 25.66 % (à l’instant où j’écris mon carnet) à comparer aux 25,48 % de 2017.
Une troisième chose s’impose : le RN passe de 13,20 % en 2017 à 18,68 % (+ 5,48 %) en 2022 ce qui donne un total pour l’ensemble des droites extrêmes de 22,92 % (soit + 9,72 %)
Une quatrième chose en découle : l’ensemble des 11 autres « forces », partis, groupuscules et dissidents, (en dehors des LR, Les Républicains qui, eux, perdent 5,35 % à 10,42 %) font au total 15,25 % à donc repartir entre les 11 .
Si on ajoute à cela un taux d’abstention de 52,49 % , on « visualise » l’état du paysage politique français en cette année 2022 après les 3 mandats présidentiels de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.
À cela j’ajouterai que si le Président Macron ne peut pas ne pas voir et peut-être, même si je n’y crois pas venant de sa part, pourrait en tirer toutes les conséquences concernant l’état de la France et du moral des Français(es) après son mandat 2017 – 2022, et en profiter pour se rappeler que le 24 avril dernier il doit son élection à une majorité d’électeurs qui n’avaient approuvé ni son bilan 2017 – 2022 ni son projet 2022 – 2027,
les partis « de gauche » unis par un très habile « accord électoral » sous le sigle » NUPES » en gommant leurs profondes divergences sur la laïcité, l’Europe, l’énergie, nos forces de sécurité et accessoirement le soutien à l’Ukraine face aux » actions criminelles » de M. Poutine (pour ne citer que quelques exemples),
avec 25,66 % ils font un score dont la faiblesse ne se retrouve dans aucune élections depuis 1945 et cela même si on leur ajoute quelques divers gauches et « dissidents » de l’accord Nupes pour un peu plus de 5,5 %.
Rappelons-nous à cet effet qu’en juin 1968, le triomphe du Général de Gaulle après » les événements de mai 68 » avaient quand même laissé au PS (FGDS), PCF, et PSU un total de 40,5 %,
qu’en 2002 après l’élimination de Lionel Jospin le PS + le PCF avaient encore fait 37,2 %
et que même en 1993 le score qui avait conduit Pierre Bérégovoy au suicide, avec 20,13 % pour le PS et 9,30 % pour le PCF faisait un total » partis de gauche » de 29,43 % avec, en plus, près de 6 % de » divers gauche « .
« Les jeux sont faits. Rien ne va plus ? »
Je crains qu’on doive le dire et tout ce que j’entends venant de tous les côtés ne laisse place à que peu d’optimisme ni même vraiment d’espoir que » le peu de lueur au bout du tunnel » qu’il peut sembler y avoir depuis dimanche soir soit une véritable » lumière du jour » et pas celle d’un train venant dans le noir à pleine vitesse à notre rencontre…pour nous percuter.
Plus près de nous enfin, dans notre 2ème circonscription du nord et à Villeneuve d’Ascq, le député sortant « NUPES – LFI » semble en mesure de l’emporter dimanche prochain
avec 40,69 % à Villeneuve d’Ascq alors que les 4 partis de la NUPES totalisaient en 2017 41,90 %, tandis que sur l’ensemble de la 2ème, il fait 43,49 % (contre 44,24 % en 2017).
Son adversaire principal, le Maire de Mons avec 26,77 % sur Villeneuve et 24,82 % sur la circonscription contre respectivement 23,42 % pour LREM à VA et 22,53 % sur la 2ème en 2017 est sans doute déçu de son résultat.
Ce devrait être plus « serré » dimanche prochain qu’en 2017 mais Hugo Bernalicis devrait être réélu si la NUPES ne subit pas de » retour de manivelle « , ce qui est rare entre 2 tours d’élection législative mais qui peut toujours arriver.
En tant que Maire de Villeneuve d’Ascq j’espère qu’il aura dans l’avenir, s’il est réélu, un rôle plus actif de député sur notre ville pour mes concitoyens en sachant relayer leurs véritables angoisses auprès des autorités de l’Etat, Préfet compris, concernant en particulier la sécurité et les désordres que certains » groupes » causent en ne respectant pas nos lois et ce, malgré le dévouement de nos forces de l’ordre…que je salue à nouveau aujourd’hui.
J’espère donc pouvoir, s’il est réélu, discuter avec lui d’un » protocole » qui garantira les contacts nécessaires en la matière entre lui, moi en tant que maire de la principale ville de sa circonscription et mes concitoyens pour contribuer à adapter nos lois au monde d’aujourd’hui, un monde qui laisse bien seuls les élus locaux face aux détresses quotidiennes d’un nombre croissant de citoyennes et de citoyens.
Personnellement, j’y suis prêt.
Il m’a dit l’être dès avant le 1er tour d’hier dimanche comme me l’avait d’ailleurs dit aussi Rudy Elegeest.
Au demeurant, si on veut que la Démocratie cesse de décliner en France avec un nombre croissant d’abstentionnistes, des poussées extrémistes et d’autres populistes,
il faudra décider d’un retour au scrutin proportionnel qui seul permettra à chaque électeur de se sentir représenté directement de par son vote.
Pas besoin d’un C.N.R. (Conseil National de la Refondation) pour cela !
Il faudra enfin cesser d’étrangler les communes et leur élu (e)s, financièrement d’abord mais aussi par des normes, des directives et des lois inapplicables ou inappliquées…
Ceci est sans doute « une autre histoire »… mais quand j’entends les leaders du pouvoir actuel , je ne déborde pas d’optimisme.
« Les jeux sont faits. Rien de va plus ? »
J’espère encore que non et que notre avenir ne sera pas qu’une « affaire » de hasards et d’opportunités mais de volontarisme et de détermination pour « changer de vie » en protégeant l’avenir tout en vivant mieux et donc plus simplement aujourd’hui.
Arrivé en fin de lecture de mon carnet , certains penseront peut-être » et l’Ukraine dans tout cela ? «
A mon modeste niveau, trois mots tout simplement : « mon cœur saigne ».