Carnet n°661 du 24 mai 2021

« L’HEURE DE LA SORTIE ? »

J’avoue que « l’étape » fixée par le Président Macron à la date du 19 mai qui nous a « autorisé » à nous attabler à une terrasse de café ou de restaurant et…, « cadeau suprême », de pouvoir rester hors de notre logement jusqu’à 21 heures, m’a conduit à reprendre en titre de mon 661ème carnet une chanson de Sheila qui date de 1966, « L’heure de la sortie », même si la météo « a imposé » de le faire sous la pluie ce qui nous a permis, un peu partout, de voir « le spectacle » de groupes, souvent jeunes… mais pas que, agglutinés sous des parapluies ou des parasols éventés… et donc fait penser à un autre titre possible « Singing in the rain » (Chantons sous la pluie), un film de Gene Kelly de 1952 .

Dans tous les cas, nous nous sommes sentis, peu ou prou, comme des « prisonniers libérés » avec un bracelet électronique sinon une laisse pour chien extensible… d’où le titre finalement retenu.

Et avec cela, dans sa grande majorité nous dit-on, le peuple Français » est heureux…

« Ça interpelle » sur la nature du « nouveau monde » et les réactions qu’il induit car même si je comprends qu’il y a toujours de la prudence à avoir face à l’épidémie de la COVID qui est loin d’être terminée…, cela m’inquiète, pour ne pas dire plus,

quand je vois le « brassage » et les « nouveaux visages » du monde politique français qui « brouillent toutes les cartes » pour les échéances électorales futures, en particulier en 2022, entre le loup (ou la louve) du « Petit Chaperon Rouge », les adeptes de Castro et d’autres leaders d’Amérique du Sud, les nouveaux Soviets, gardes rouges ou khmers verts…

Comme le terreau est fertile pour les « idées » qu’elles et ils défendent malgré des contradictions insurmontables d’un côté comme de l’autre !

je pense et je crains aujourd’hui  l’élection probable de Président(s) de Région RN-FN fin juin comme est possible celle d’une Présidente de la République RN/FN en 2022.

Si, début 1981, j’avais eu la « prémonition » de l’élection de François Mitterrand et, qu’alors, je ne m’étais pas trompé, j’espère, cette fois-ci, que je me tromperai même si je ne revivrai jamais ce que j’avais vécu, il y a eu 40 ans samedi 21mai, à l’Élysée lors de l’installation de François Mitterrand entouré d’un bon nombre de futurs ministres, de leaders et personnalités socialistes venus de toute l’Europe et même de Pierre Mendès France.

Faute d’idées et tellement « gourmands de postes et de titres », « les leaders » du PS, à tous les niveaux après l’échec injuste de Lionel Jospin en 2002 ont abattu  « la Social-Démocratie », la réduisant à une simple pommade contre les douleurs d’un capitalisme libéral exacerbé.

Alors c’est vrai que si le 19 mai a sonné « l’heure de la sortie » d’une forme d’emprisonnement pour passer à un régime de semi-liberté,

« l’heure de la sortie » de la politique s’est confirmée pour moi car, même si je sens, qu’à terme, les idées et les valeurs sociale-démocrates « retrouveront vie » comme on l’a déjà connu entre 1969, quand le couple « Defferre – Mendes » dépasse à peine 5 % à l’élection présidentielle et,12 ans plus tard, quand François Mitterrand est élu le 10 mai 1981 après avoir déjà frôlé la victoire en 1974,

ces horizons possibles sinon probables sont trop éloignés pour moi… me condamnant, au mieux, à n’en être que spectateur….

En attendant, le PS qui joue « en Nationale 2  » après avoir été en « D1 », n’a plus de leaders crédibles même s’il a encore heureusement des militants et des maires de qualité (je pense plus particulièrement en cet instant à celui de Blois).

Je leur « conseille » de réfléchir à ce que l’on a longtemps appelé « un socialisme municipal » souvent « plus vrai que le vrai » et que je ne renie pas s’agissant de ma gestion Villeneuvoise depuis 44 ans qui a contribué à faire de Villeneuve d’Ascq la grande et belle ville solidaire, verte, attractive, avec un haut niveau de services publics, qu’elle est aujourd’hui.

Pour moi, être social-démocrate, c’est à la fois refuser de se coucher devant le pouvoir des « forces de l’argent », tout en étant solidaire vis-à-vis de celles et ceux qui en ont besoin, sans pour autant stigmatiser les autres… en « utilisant au mieux » les règles libérales qui s’imposent à nous sans pour autant renier nos valeurs socialistes.

L’exercice n’est pas simpleon le voit tous les jours en termes d’urbanisme et de finances localesmais quand on veut, on peut, même si on ne peut pas tout… et même si c’est souvent (et de plus en plus) devenu « incompréhensible » pour des citoyens qui exigent en tous lieux, en tous temps et dans tous les domaines « le tout et son contraire »…

Pour mon dernier mandat, je tiens encore la barre fermement tout en formant l’équipe d’élu(e)s capables de prendre les relais avec et autour de celui ou de celle qui  « sortira du lot  » pour tenir la barre à son tour…dans les terribles tempêtes qui attendent nos sociétés…

Dans cet esprit, nous avons eu un conseil municipal de 4 heures ce mardi 18 mai qui s’est plutôt bien déroulé même si, du côté de certain(e)s dans les deux oppositions, « ils pourraient mieux faire » pour éviter de demander ce qui existe déjà, de stigmatiser certains citoyens « coupables à leurs yeux » de n’être pas pauvres et surtout, et c’est pour moi le plus grave, d’exiger « toujours plus de participation citoyenne » mais à condition que les citoyens soient d’accord avec leurs propositions. On l’a vu sur plusieurs dossiers qui concernant la Ville et la MEL.

On l’a malheureusement aussi vu s’agissant d’une absolue méconnaissance de la réalité de la vie quotidienne d’un grand nombre de citoyens pour ce qui est des problèmes de circulation et de stationnement… entre autres…

On l’a vu en les entendant demander toujours davantage de pouvoirs pour les non élu(e)s au détriment d’élu(e)s du suffrage universel .

Alors comme l’a écrit François Mitterrand, si « la Démocratie c’est aussi le droit institutionnel de dire des bêtises », si pour moi, en essayant de suivre son conseil selon lequel 

« dans la vie, il faut essayer d’aménager les cycles qui vont de la lassitude à l’enthousiasme (et vice versa) »,

et même si « l’heure de la sortie » n’est plus loin 

je continue car, comme l’a écrit Albert Camus : « Notre monde n’a pas besoin d’âmes tièdes. Il a besoin de cœurs brûlants »,

sachant que pour lui comme pour moi :

« si l’Homme échoue à concilier la Justice et la Liberté, il échoue sur tout ».

Il y a d’abord pour le maire que je suis la gestion à continuer de la pandémie  car comme l’a écrit Albert Camus en 1947 dans son roman « La Peste » :

« Ah ! si c’était un tremblement de terre ! Une bonne secousse et on n’en parle plus…

mais cette cochonnerie de maladie, même ceux qui ne l’ont pas la portent dans leur cœur ! »

Arrivant à ce stade de mon 661ème carnet en sa page manuscrite n°6, je n’ai guère plus guère de place pour multiplier des images en vrac de mon passé.

Une d’entre elles cependant porte sur « le mur de Berlin » que j’ai « visité » en 1964, 3 ans après son édification, dans un groupe de « jeunes européens » venus en bus depuis la France, le bout du monde en quelques sortes, avec des contrôles multiples dans la traversée de la RDA par des officiers en uniformes (aux rappels douloureux), et à Berlin où un des participants fut interdit de Berlin-Est pour cause de 10 Pfennig Est-Allemand trouvée dans sa poche… 

Somme toute oui, un voyage du « bout du monde »,

Berlin que j’ai retrouvée en 1992 pour y parler TVHD (Télévision Haute Définition) dont j’étais alors le rapporteur au Parlement européen allant de Bruxelles à Tempelhof, ancien aéroport de Berlin, en une heure d’avion…

Berlin dont j’aurais dû voir la destruction du mur en 1989 si une crise de colique néphrétique ne m’avait pas cloué au sol à Roissy.

Berlin où j’ai eu en 1998 la seule grande discussion avec Michel Rocard durant deux heures sur une terrasse de l’ex Berlin-Est, un secteur où, en 1962, dans un restaurant, ils avaient refusé de servir à manger à notre groupe (« trop de travail »)… et ce, après une rencontre avec les dirigeants des « jeunes communistes de la RDA » tous âgés de plus de 20 ans que nous.

Une nouvelle image sur mon voyage au Japon de 1985 avec un voyage en « Shinkansen » (TGV japonais) de Tokyo à Osaka et un retour par avion pour reprendre à Tokyo un vol pour la France via le Pôle Nord et Anchorage Airport, un parcours à travers le Japon où le 12 août de la même année entre Tokyo et Osaka, un Boeing s’écrasa faisant 520 morts et 4 miraculés…,

un séjour où pour cause de « voyage d’aînés Villeneuvois » à Boulogne je ne suis même pas allé à l’exposition universelle de Nagoya.

Quelques images quand même aujourd’hui de deux de nos jumelages :

–       La première en Écosse à Stirling où je m’y fis des amis, le » Wallace Monument » symbole toujours d’une indépendance écossaise future, bâti en hommage à un héros écossais du XIIIème siècle.

–         Plusieurs voyages au Québec, dans sa vieille et séduisante Vieille Ville et à Hull, notre ville jumelle d’alors, devenue depuis Gatineau par fusion avec sa voisine, son Musée des civilisations, ses cabanes à sucre, ses citoyens « qui se plaignaient de voir des ours renverser leurs poubelles », cette citoyenne en plein conseil communal  rapportant son « perroquet gelé » faute pour elle d’une intervention des pompiers municipaux dans l’arbre où il s’était réfugié…

Une nuit en patrouille avec la police d’Hull entre les villes d’Hull et d’Ottawa séparées par un pont sur lequel passaient en masse de jeunes anglophones après l’heure de « fin de tout » dans la capitale canadienne Ottawa pour venir se distraire à Hull.

Je reviendrai plus tard sur Haidari et Leverkusen, deux dernières villes jumelles, qui méritent mieux que les 3 lignes que je pourrais leur consacrer aujourd’hui sans oublier la Réunion et la Roumanie

Je parlerai à nouveau du travail que j’ai fait sur l’énergie de fusion et son avenir avec le Tokamak ITER en cours de construction à Cadarache.

Je consacrerai une part de mes prochains carnets au Moyen-Orient quand je présidais la délégation PE/Knesset…

Aujourd’hui, si je me félicite du cessez le feu obtenu, le Hamas ayant cessé d’envoyer des missiles et donc les Israéliens ayant cessé de riposter. Je reparlerai des accords d’Oslo et d’Yitzhak Rabin que j’ai bien connu pour qui la solution passait par deux États se « reconnaissant » mutuellement.

J’ai aussi des images de et sur Chypres où je suis allé régulièrement en tant que député européen durant 10 ans avant son entrée dans l’UE, son histoire, l’occupation d’une partie de son territoire par la Turquie, ce qui fait concrètement aujourd’hui que Chypres, membre de l’Union européenne (et donc l’UE), a une partie de son territoire occupé par un pays la Turquie, par ailleurs toujours candidat à l’adhésion « depuis 60 ans » et bénéficiaire à ce titre d’un régime commercial privilégié vis-à-vis de notre Europe…

J’ai enfin « des images plein la tête » des débuts de la ville nouvelle de Lille Est…

Que de travail encore avant ou après « l’heure de la sortie »… si et quand, dans le mythe de Sisyphe, Albert Camus nous dit que : « on reconnaît sa voie en découvrant les chemins qui s’en éloignent. »

Post scriptum :

La victoire du LOSC, ce dimanche 23 mai 2021, qui l’a fait « Champion de France  » 10 après son dernier titre en 2011 

m’a remis en tête 3 images avec lesquelles je terminerai mon 661 -ème carnet :

1-   2011 où, pourtant invité à la Mairie de Lille pour fêter sa victoire, je ne fus « autorisé » qu’à « aller au buffet » mais pas à être avec l’équipe du LOSC et les élus de Lille devant la foule de supporters même si le LOSC avait conquis son titre à Villeneuve d’Ascq au Stadium… comme en 2021,10 ans plus tard, au Grand Stade

2-  le souvenir d’un de mes oncles Simon Janczewski, né Zygmunt, footballeur professionnel à Bordeaux quand le LOSC le battit en finale de la Coupe de France le 29 mai 1955 au Stade Olympique de Colombes

3-  la finale de la Coupe du Monde, le 13 juillet 1998, que gagna la France, une finale dont j’avais décliné une invitation préférant me fondre anonymement dans une foule de citoyen(ne)s à Strasbourg pour y faire la fête avec eux,

une troisième image qui m’interroge d’ailleurs toujours sur ce que aurait pu être ma vie de « simple citoyen » si je n’avais pas, moi aussi, succombé au « Mythe de Sisyphe »

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