Carnet n°622 du 31 août 2020

« L’été est fini … »

S’il est habituel pour « les gens de ma génération » qu’en début de mois de juillet, à l’heure donc où commencent les vacances d’été, on se plaît souvent à fredonner une chanson bien à l’image de mon époque, et sans doute le premier succès de la jeune Sheila, « l’École est finie », sortie en 1963…, et s’il m’est déjà, pour cette simple raison, arrivé de titrer ainsi certains de mes carnets depuis que j’en ai repris l’écriture en 2009, ce ne fut pas le cas en cette année 2020 vu que pour une majorité d’élèves « l’école s’est finie », de fait le 17 mars et que, dans les faits aussi, même après le déconfinement du 11 mai, l’école n’a pas vraiment « repris » pour une majorité d’entre eux…


C’est pourquoi à défaut, en ce 31 août 2020, de titrer mon 622è carnet « l’école a repris », vu aussi les incertitudes qui pèsent sur la rentrée, mais pour rester quand même sur la même « musique »,

je me suis contenté de ce titre du reste banal, « l’été est fini »… fini au moins dans sa dimension de « période vacancière », le nombre de vacanciers français sur les routes durant ces deux mois en ayant fait la démonstration avec sans doute à la clé une des raisons de l’augmentation du nombre de cas testés de COVID19.

J’ai d’ailleurs pu constater lors de mon propre  tour de la France Profonde , avant donc le départ à Nice du Tour de France cycliste ce samedi 29 août , que mon périple, avec plus de 4 000 km, était certainement plus proche d’un tour de France des années 60 que de l’édition 2020 du Tour de France cycliste… mais il est vrai que je l’ai fait en voiture et pas en vélo…


1963, disais-je à propos de la sortie de la chanson « l’école est finie », quand le 50è Tour de France cycliste, long alors de 4 137 km avec 21 étapes, un tour gagné par Jacques Anquetil, faisait effectivement un tour de la France très proche du mien en cette année 2020,

1963, aussi, quand, un an après mon BAC maths-élèm,je commençais ma vie professionnelle comme « aide temporaire » aux archives de la Trésorerie générale de l’Aisne à Laon,

1963, quand le Général de Gaulle disait son opposition à l’entrée du Royaume-Uni dans le marché commun européen (là où il est… le Brexit doit certainement le satisfaire),

1963, année du « I have a dream » du Pasteur Martin Luther King dont le rêve, en 2020, n’a pas cessé de se « fissurer » aux États-Unis avec Donald Trump,

1963, année du départ pour « un autre monde » d’Édith Piaf et de Jean Cocteau tout comme celui de John Fitzgerald Kennedy assassiné à Dallas dans des conditions qui resteront  toujours obscures,


   mais aussi malgré tout, 1963 et les années 60, une et des années de plaisir, de légèreté et de bonheurs que « les gens de ma génération » ont eu la chance de vivre, une chance que malheureusement les générations actuelles et futures n’auront pas… malgré Facebook, leur IPhone et toutes les technologies coûteuses, fragiles, et sans doute éphémères…, la décennie qui commence en 2020 nous en fait les démonstrations dans tous les domaines et sur tous les plans.


  Et pour en revenir en ce 31 août 2020 à la rentrée de septembre, non seulement personne ne pourrait aujourd’hui jurer que la 107è édition du Tour de France cycliste ira jusqu’à Paris, 

mais surtout, les élus locaux, les maires, les enseignants, les élèves et leurs parents « baignent » dans un grand nombre d’incertitudes quant à la rentrée scolaire de demain mardi … et sa « pérennité »,

tandis que beaucoup d’entreprises peinent à survivre avec, à la clé, des millions de chômeurs en plus et des millions de pauvres supplémentaires en France,des finances publiques de l’État qu’on n’ose même plus décrire et des finances des Communes, Départements et Régions, toutes et tous en déficits potentiels, ce qui, les concernant (et contrairement à l’État) leur est interdit… sachant que la situation sanitaire et les protocoles qui leur sont imposés à tous les niveaux ne feront qu’accroître nos dépenses et réduire nos recettes communales.


   Comment ne pas non plus, en ce 31 août, ne pas parler de la délinquance dont la courbe, elle aussi, angoisse, des violences sous toutes leurs formes, des incivilités de toutes natures, sans oublier une perte de valeurs, de respect, de correction même, dans les rapports quotidiens entre les citoyens et leurs élu(e)s…

« Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » (Jean de la Fontaine 1678 : les Animaux malades de la Peste).

Je l’ai écrit très clairement une nouvelle fois il y a un mois, le 1er août, sous le titre : « Contre toutes les formes de violences, pas de laxisme ! »

Je le redis sans fard :

c’est à relire et à relayer à l’heure où l’État continue à montrer ses graves insuffisances en la matière alors que la sécurité est de sa compétence première  en essayant de « passer la patate chaude » aux élu(e)s locaux qui n’en ont  ni la compétence, ni les moyens légaux et financiers.

Alors oui, je comprends la colère de nos concitoyensquand, en plus, comme moi, dans les rues d’une petite ville en bord de  Loire, j’ai vu durant la semaine écoulée des patrouilles de 3 gendarmes « armés jusqu’aux dents » accompagnés d’ASVP… « simplement » pour contrôler le « port du masque »…

   On l’aura compris : si l’avenir m’inquiète, ce n’est pas uniquement à cause du COVID, de la pollution, de la délinquance, des violences, du chômage, de la pauvreté,c’est aussi, sinon surtout, quand je constate l’impuissance de nos dirigeants qui « accompagne  » l’attitude d’un grand nombre de citoyens souvent incapables, faute d’y avoir été préparés, d’être à la hauteur des périls qui nous menacent. (comme l’étaient, celles et ceux, mes parents et mes grands-parents face aux deux grandes guerres mondiales du 20è siècle). 

Quand je lis certaines critiques sur les réseaux internet ou dans mes messageries à cause d’un arbre non taillé, d’un trou non bouché, d’une poubelle non vidée ou d’un logement social non encore obtenu   de la part de citoyen(ne)s qui voient pourtant à la télévision ce qui se passe ailleurs, pourtant d’une gravité sans comparaison, je m’inquiète, oui je m’inquiète, non pas pour moi, mon temps public touchant à sa fin,

je m’inquiète pour les générations actuelles et à venir qui risquent d’être incapables « de faire face » aux périls qui les menacent et les menaceront.

Alors, après ces 3 semaines de « rupture  partielle », n’ayant jamais cessé de penser, de réfléchir, d’écrire, de préparer, de répondre, de décider pour limiter « les casses » et surtout pour préparer l’avenir tout en gérant le présent,

je suis prêt à continuer à jouer mon rôle sans concession, ni faiblesse, ni lâcheté, que ce soit vis-à-vis de l’État, des élu(e)s et des citoyen(ne)s trop souvent inconscients des réalités des temps… sans oublier les « mouches du coche » et les « y’a qu’à, faut qu’on » générés par ce soit disant « Nouveau Monde ».

   Cela ne me rendra pas populaire… mais honnêtement je m’en f… tant les enjeux sont mortifères pour nos enfants et petits-enfants.


Tant que j’en aurai la force et les moyens, je ferai ce pour quoi les citoyens m’ont renouvelé leur confiance pour un 7ème  mandat de Maire.

Quand je ne les aurai plus… « je tirerai ma révérence »… et « m’en irai  sur les routes de France, de France et de Navarre » (paroles de Jean Sablon 1938).

Et de  rappeler quand même que, si dans les années 70 du 20è siècle, beaucoup plus de décideurs avaient, comme moi, décidé qu’il fallait éviter de trop densifier nos villes et nos métropoles, on ne serait peut-être pas dans les situations épidémiques, de pollutions et de violences que l’on connaît partout aujourd’hui… en France, en Europe et dans le Monde.

Mais c’est vrai, comme l’a écrit  Marguerite YOURCENAR :

«  C’est avoir tort que d’avoir raison trop tôt. »

Une citation reprise par un internaute du monde, Marc Jaquiot … parmi d’autres toutes pleines de bon sens :

   « Celui qui souhaite la victoire doit être prêt à la défaite. »

  « Celui qui répand sa propre lumière devient une flamme. Celui qui s’adjuge la lumière d’autrui ne sera jamais qu’un miroir. »

  « Même la nuit peut éblouir celui qui ne veut pas voir. »

  « L’instant présent est une brève certitude entre le regret d’hier et l’espoir de demain. »

À suivre… donc…

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