Carnet n°588 du 06 janvier 2020

« 2020 : Entre craintes et espérances »

Si, à la lecture de mon dernier carnet de 2019 du 30 décembre, beaucoup de mes lectrices et de mes lecteurs ont pu juger (et certain(e)s n’ont pas hésité à me le dire avec amitié) qu’il ne débordait pas d’optimisme n’ayant pas voulu en effet, en l’écrivant, cacher les conséquences physiques et morales sur moi de tous les coups reçus en 2018 et en 2019,

les quelques jours passés dans la forêt vosgienne, les fêtes des 24 et 31 décembre vécues dans « la chaleur du foyer » non loin, y compris par la pensée, de tous mes proches,  un retour en forme pour achever de préparer les élections municipales du 15 mars tout en participant et en me préparant à participer à de multiples et sympathiques rencontres « sous le signe des vœux » dont bien sûr ceux du 12 janvier en notre Hôtel de Ville suivis du désormais traditionnel « Bal de Vienne » à l’Espace Concorde,

tout cela m’aura évité de titrer mon premier carnet 2020 de mots et d’une formule du type « 2020… bonjour tristesse »…

et tout cela m’aura conduit, au contraire, à reprendre une citation de Marcel Proust retrouvée sur une des centaines de cartes de vœux reçues à ce jour :

« Nos plus grandes craintes comme nos plus grandes espérances ne sont pas au dessus de nos forces. Nous pouvons finir par dominer les unes et réaliser les autres »,

une citation que le signataire de cette carte de vœux avait complété de ces quelques mots que je veux faire miens malgré ce qui se passe autour de nous et que je vais aborder au long de ce 588ème carnet avec le plus possible de recul et de modération,   

(je cite) : « comme lui (Marcel Proust) restons optimistes et positifs, nous vivrons mieux ! ».

Alors, si bien sûr la décennie qui s’ouvre en 2020, en son début ou à sa fin selon « les spécialistes », (un débat que nous avions déjà connu en 2000 à propos de l’entrée dans le troisième millénaire), peut se dessiner comme celle de tous les dangers, voire celle du « commencement de la fin », elle peut (et on doit tout faire pour) être celle de tous les espoirs pour retarder, limiter ou éviter le pire qui attend nos enfants dans quelques décennies.

A tous les niveaux, du niveau mondial jusqu’au niveau local en passant par le niveau de l’Union Européenne, de « l’euro-méditerranéen » et bien sûr de la France, tout doit être orienté, organisé, voulu et décidé sous le label de « l’urgence écologique pour la survie de l’Espèce Humaine ».

C’est pourquoi, et j’y reviendrai plus longuement, je ne comprends pas l’obstination de nos dirigeants français à affaiblir, à diviser et à ainsi « démobiliser » les forces vives de tous âges de notre pays avec un projet insensé sur les retraites quand on sait que si on ne fait pas, ensemble, les efforts nécessaires, et tout de suite, pour changer nos modes de vie, de consommation et de production, la question des retraites risque de ne jamais se poser, vu l’état du monde… dans 40 ans, pour celles et ceux qui aujourd’hui ont 25 ans ou moins.

Si je suis, le 15 mars prochain, en position d’être élu pour un 7ème mandat de Maire de 6 ans et si je suis donc effectivement élu le 22 mars, l’ensemble de l’organigramme municipal sera revu dans cet esprit dès les mois qui suivront.

Il en sera de même pour les délégations données à des adjoint(e)s, conseiller(e)s délégué(e)s, conseiller(e)s MEL avec des transversalités assumées, des priorités recadrées, des structures participatives citoyennes renouvelées et adaptées, avec la création d’un « Conseil Citoyen Environnemental » composé de citoyen(ne)s volontaires, élus ou(et) tirés au sort, qui travailleront en lien direct avec des élus municipaux de la majorité et des oppositions qu’ils aient ou non des délégations exécutives.

« Tout sera mis sur la table » en rappelant tout ce qui s’est passé depuis 50 ans, âge de Villeneuve d’Ascq, la situation de notre ville aujourd’hui et ce qu’il faudra(it) faire demain en tenant compte bien sûr du droit actuel français qui s’impose à nous, qui nous limite dans nos actions et dont nous devons exiger de nos dirigeants qu’il soit modifié en matière d’urbanisme, de droit de propriété, contre les laxismes en matière de pollution de notre air, de nos sols et notre eau, pour des droits renouvelés à l’imagination et à l’innovation afin qu’il nous soit possible de faire plus pour vivre mieux dans nos villes, villages, métropoles et quartiers.

L’État doit nous rendre et nous donner des droits et des moyens en ces matières. Il doit, de son côté, se redoter d’une politique et de structures d’aménagement du territoire, arrêter de se soumettre à un libéralisme exacerbé par la loi des marchés, par la recherche des profits immédiats (et à tous prix), et donc au prix d’inégalités, d’injustices, de gaspillages et de violences sociales.

Finalement le tant décrié « Ancien Monde » a été, dans ces domaines, beaucoup plus performant que le soi-disant « Nouveau Monde » qu’on nous a vendu un jour de mai 2017.

Et si certains, dans les sphères du pouvoir, pensent gagner à nouveau ainsi le « Jackpot » électoral en mai 2022, ils se trompent !

S’ils continuent sur la voie qu’ils ont prise, c’est Madame Le Pen qui sera élue et si donc on veut éviter ce « scénario catastrophe », il faut, dès maintenant, refonder « le Camp du Progrès » sur le thème et au son d’une chanson qui fut chantée par des millions de Françaises et de Français, « Changeons la vie », une chanson de Théodorakis devenue l’hymne du PS de François Mitterrand.

 « Changeons la vie » ici et maintenant…, c’était alors un rêve pour vivre mieux.

C’est aujourd’hui et pour demain une exigence… tout simplement pour vivre, sachant que par une véritable révolution écologique, en vivant autrement, on peut avec de la volonté et du courage « changer la vie », pour continuer à vivre tout en vivant mieux.

C’est pourquoi j’adhère à cet acte de foi de Martin Luther King : « Croyez en vos rêves et ils se réaliseront peut être. Croyez en vous et ils se réaliseront sûrement ».

Et c’est pourquoi, avec le respect que je lui dois, je demande au Président Macron de mieux commencer l’année 2020 qu’il n’a fini l’année 2019 avec son « discours de vœux », un discours vécu par une majorité de Français(es), comme « sûr de lui et dominateur », égocentrique et sans humanité, et d’avoir l’humilité d’accepter de reconnaître qu’il s’est trompé en essayant d’imposer son projet sur les retraites, un projet que refusent 75% des Françaises et des Français (selon un sondage paru samedi),

Car si, comme l’a dit Rosa Luxembourg, « Celui qui ne bouge pas ne sent pas ses chaînes », les Françaises et les Français ont recommencé à bouger et ils sentent les chaînes qui leur ont été imposées.

« 2020 : Entre craintes et espérances »

Si au niveau de la France on peut espérer que poussé par « ses jeunes pousses » qu’il a lui-même semées… et dont on sent bien qu’elles ont commencé à douter, le Président Macron peut encore arrêter les désastres qui se profilent,

si au niveau de l’Union Européenne on pourrait en 2020 profiter du Brexit pour refonder l’Union Européenne qui devra, en même temps, tourner son regard et ses actions vers les rives sud et est de la mer Méditerranée de où, souvenons nous en, est venue « la vie » mais qui peut demain nous amener « la mort » si on n’en prend pas collectivement la charge de tout faire pour l’éviter par un développement équilibré et respectueux de toutes nos différences en cessant de laisser les États-Unis de Donald Trump « jouer avec le feu » et se rejouer en boucle « la politique de la canonnière »…,

en la matière aujourd’hui, pour moi malheureusement, la crainte l’emporte sur l’espérance… même si avec de tristes personnages comme Donald Trump les revirements sont toujours possibles, lui qui n’a cessé de les multiplier depuis son élection.

Mais comme nous dit une fable qui trouve son origine au XIIIème siècle, « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse »,

autrement dit : « qu’à s’exposer sans cesse à un danger on finit par le subir ».

Et là aussi, à l’instar « des individus qui passent aux actes », tout est possible de sa part, y compris le pire.

Pour autant, à ce stade de mes combats pour ma Ville et ses habitants, pour la MEL, pour ma Patrie, la France, pour l’Europe et au-delà, pour mes valeurs Républicaines et mon sens de l’humain avant tout et devant tout,

je suis et je reste déterminé.

Je le redirai sans doute dimanche prochain sous une forme certes « édulcorée », vu les contraintes qui pèsent légitimement sur un Maire par ailleurs à nouveau candidat à sa succession quand il s’exprime au moment de ses vœux publics.

Déterminé, disais-je, envers et contre tout, à privilégier l’espérance sur la crainte, l’enthousiasme sur la résignation, la volonté sur les renoncements.

Durant ces 50 dernières années, et j’en ferai le thème de mon discours du 25 février 2020, des générations de Villeneuvois(es), d’acteurs sportifs, culturels, économiques, sociaux, d’élu(e)s de toutes sensibilités, de tous âges et de toutes philosophies, de militants politiques syndicaux et associatifs, des milliers et des dizaines de milliers de citoyennes et de citoyens ont fait de Villeneuve d’Ascq la grande et belle ville qu’elle est devenue :

« Une ville en mouvement ».

Et j’aurai donc, aujourd’hui 6 janvier, un vœu public à formuler et à expliciter pour ma ville et pour les Villeneuvois(es) en ce début 2020 : qu’elle continue et que celles et ceux qui en auront la charge après le 22 mars aient, gardent ou trouvent cette même envie collective que j’ai toujours eue au fond de moi, que j’ai essayé de mettre en œuvre avec pugnacité et que je n’aurai cesse de souhaiter où que je sois car, comme François Mitterrand, « je crois aux forces de l’esprit »,

convaincu que je suis, comme l’a si bien dit un de mes philosophes préférés, Henri Bergson que :

« L’avenir n’est pas ce qui va arriver mais ce que nous allons en faire ».

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