Carnet n° 582 du 25 novembre 2019

« Un dix et neuf novembre. »

Une chose pour moi est sûre en ce lundi 25 novembre, au moment d’entamer l’écriture de mon 582ème carnet : le mardi 19 novembre 2019 restera dans ma mémoire et tout au fond de mon être comme un des pires jours que j’aurai connu dans ma vie (à la date d’aujourd’hui), en dehors, bien sûr, des jours où j’ai perdu des parents, mes parents, des proches, des membres de ma famille et des amis chers…

S’il en est ainsi, qu’on se rassure, ce n’est certes pas à cause de la séance de « câlino thérapie » du Président Macron devant et avec les maires de France présents à leur Congrès et dans les coulisses élyséennes…

C’est, plus sérieusement, en raison de 3 moments qui ont marqué ce 19 novembre :

– À Faches-Thumesnil, le matin à 11 heures, avec les obsèques d’un pensionnaire du foyer « Les Lauriers » décédé dans le dramatique incendie de sa chambre ;

–  À Lille durant tout l’après-midi, devant la 6ème chambre du Tribunal correctionnel, assis sur « le banc des prévenus » sur plainte d’une élue LR membre du groupe de Madame Bariseau, « coupable » de n’avoir pas, en tant que maire, censuré dans « la Tribune » de novembre 2015 un article du groupe FN jugé par elle diffamatoire ;

Et le soir à 18h45 à Villeneuve d’Ascq, en Conseil Municipal, où j’ai pu, en ouverture, observer devant moi toutes celles et tous ceux qui, à des degrés divers, dans cette affaire et dans d’autres montées contre moi, en ont été soit les auteur(e)s, soit les complices, soit les spectateurs, soit les jouisseurs, soit les profiteurs…, et ce sur à peu près tous les rangs…

Après 43 années de ma vie passées au service de ma Ville et des Villeneuvois(es), je peux dire à mes fidèles lectrices et lecteurs que ça fait mal, très mal, d’autant plus que je suis maintenant sûr que ce n’est pas fini, car si, comme l’a dit Albert Einstein, la bêtise humaine est infinie, la méchanceté et la cruauté ne le sont pas moins.

J’ai même failli, à l’issue d’une déclaration sans complaisance, me lever et quitter la salle sur des mots extraits de la fin d’une chanson de Patricia Carli (sans bien sûr de rapport avec ce qui m’arrive) : « Ce soir, ce soir, moi je vous dis NON ! », avant finalement de décider de rester pour faire, jusqu’au bout, honnêtement, correctement et simplement, mon « boulot de Maire » comme je le fais depuis 1977, dans un esprit d’écoute et de recherche de consensus tout en précisant à chacun(e) que « si je ne suis pas rancunier, je n’oublie pas et je ne pardonne pas. »

Certain(e)s sans doute s’en sont gaussés et s’en gausseront, qu’ils soient élus ou « observateurs »…

Je leur dirai simplement que je suis sans doute assez « bêtement humain » pour ne pas leur souhaiter de vivre un jour ce que je vis depuis deux ans.

Mais quand même, quand j’y pense et repense : que pèsent des réalisations, des projets et des sacrifices devant le vide sidéral de l’ignorance et de l’ignardise !

Je me pose encore cette question en cet instant…

On imagine ce que fut, quelques heures plus tard ma nuit d’insomnie…

Et pourtant, dès le lendemain matin à la première heure, j’étais au travail sur les mails, courriers et dossiers villeneuvois, les dossiers de la MEL en tant que Vice-Président, sans oublier le suivi de l’évolution de la situation politique, économique et sociale de la France face au « mur du 5 décembre », comme l’appellent les propres « amis politiques » du Président (et on sait ce que je pense de l’expression « amis politiques »).

Notre Président s’agite… « Il a son avis sur tout, il est sûr de détenir toutes les vérités et il  veut en convaincre toutes et tous »…

Même si on n’ignore pas que ses « bains de foules » sont soigneusement organisés et les contestations vigoureusement écartées, dans certains cas, comme à Amiens, il ne manque pas de courage.

Au demeurant, et je le répète depuis son élection, il est très habile.

Le problème c’est que son habileté, au bout du bout, si elle coûte cher à nos comptes publics qui se dégradent à grande vitesse, si elle soulage à l’image des saignées chères aux médecins des temps anciens (par exemple en promettant 200 emplois à Amiens !!), elle ne soigne en rien les plaies qui aujourd’hui le mènent face au « mur du 5 décembre ».

Je le redisais la semaine dernière : Son projet de « retraite à points », c’est la bourrasque qui va provoquer un embrasement général à partir des « micro incendies » allumés depuis 2 ans et demi, avec une arrogance alors assumée.

Et de rappeler qu’il y a quelques temps, j’avais osé dire que « s’il m’avait demandé conseil », je lui aurais dit de retirer ce projet avant qu’il ne soit trop tard… (comme F. Mitterrand a su le faire avec sa loi Savary sur l’école privée).

Résultat : Après avoir vendu habilement son projet de retraite à points sur le thème : « un euro cotisé donnera à chacun les mêmes droits »…, aujourd’hui on veut nous faire croire que celles et ceux qui n’auront pas assez de points pour des raisons légitimes, en recevront en supplément (on se demande comment vu que dans le système actuel rien n’empêche de rajouter des trimestres), tout en continuant à laisser dire qu’en fixant la valeur du point, y compris à la baisse, on garantira l’équilibre Recettes = Dépenses… du « régime universel » ainsi construit.

Car c’est là que « le bât blesse » : si on veut faire disparaître des injustices certaines en termes de montants des retraites trop faibles, il faudra bien en baisser d’autres… sinon toutes les autres retraites, si on veut un équilibre Recettes = Dépenses quand on sait que structurellement les dépenses augmenteront pour cause d’allongement de la vie.

Un peu comme dans des sables mouvants, plus le Président et ses ministres s’agitent, plus ils s’enfoncent… et ce, sous le regard « goguenard » des patrons du CAC 40.

On comprend que les macronistes « entrent en déprime » à un peu plus de trois mois et demi des élections municipales de mars 2020 qu’ils espéraient gagner « en mode commando » il y a 6 mois encore, alors qu’ils cherchent maintenant à « sauver leurs meubles » en se glissant dans des listes solidement établies ou en soutenant des « chefs ou cheffes de file » qu’ils combattaient il y a quelques semaines encore.

C’est le cas aujourd’hui à Villeneuve d’Ascq si j’en crois ce que certain(e)s m’ont dit et dont la presse s’est fait l’écho…

À suivre donc à Villeneuve d’Ascq dans les prochains jours…

car si effectivement 3 chef(fe)s de file ont sollicité l’investiture LREM, cela fera nécessairement à l’arrivée, une heureuse ou un heureux et 2 malheureux ou malheureuses sauf si derrière ce choix « ils » ont déjà ficelé des « accords – partages » à la MEL pour avril 2020 ainsi qu’aux Départementales et aux Régionales en 2021.

Si j’étais un politologue invité des plateaux télévisés, je me réjouirais, mais je suis un élu local inquiet des conséquences de ces manœuvres sur la vie de mes concitoyen(ne)s, un élu local qui, sans doute, n’est plus tout jeune mais qui a de l’expérience et du bon sens… y compris le sens du temps… si important pour celles et ceux qui n’ont pas le temps d’attendre quoi que ce soit, qui que ce soit et quelques promesses que ce soient pour « vivre ses fins de mois ».

C’est pourquoi et uniquement pourquoi, « je tiens » encore… envers et contre tout, en espérant pour cela pouvoir continuer et faire élire une équipe équilibrée entre des sortant(e)s ayant de l’expérience et des entrant(e)s ayant de l’énergie nouvelle pour préparer ensemble les transitions à tous les niveaux qui nous attendent dans la décennie à venir.

Mais c’est pourquoi aussi, je dis à mes collègues et à mes concitoyens qui se plaignent à propos de tout, d’aller voir le film « Les Misérables » pour y voir ce à quoi ils ont échappé quand je nous ai évité une ville nouvelle de 120 000 habitants et ce qui pourrait nous arriver demain si on rompt les équilibres, tous les équilibres, que nous avons difficilement construits.

Car ne l’oublions jamais : « rien n’est jamais acquis » comme nous l’a si bien chanté Georges Brassens.

Enfin…, je le dis et je le dirai de plus en plus souvent avec de plus en plus de vigueur : il est insupportable que l’État et ses représentants, « par volonté ou incompétence », nous laissent seuls devant nos concitoyens, nous les élus locaux et leur maire qui sommes les derniers à être à leurs contacts,

seuls oui seuls, face à une délinquance à Villeneuve d’Ascq comme ailleurs, qui enfle faute de moyens suffisants en termes de Police Nationale sollicitée par ailleurs pour des motifs réels mais sans doute aussi pour des choix de leur autorité politique, alors que c’est à l’État d’assurer la Sécurité,

seuls oui seuls, face au désordre des gens du voyage et des populations Roms alors que c’est à l’État de faire respecter nos lois et règlements.

Je suis un Républicain et je respecte les représentants de notre République mais là aussi « aujourd’hui, 25 novembre, moi je leur dis NON, NON, NON ! »

D’autant plus avec le carcan budgétaire posé sur nous, et même si on le voulait, l’État nous interdirait de suppléer ses lacunes, ses insuffisances et ses désengagements !

« Un dix et neuf novembre »… disais-je en titre… symbolique d’une semaine et d’une fin d’année 2019 qu’on peut qualifier de « tous les périls », et pourtant, « ils et elles » n’ont pas encore réussi à me décourager de constituer une large équipe pour ma Ville, pour les Villeneuvois(es), pour la MEL, pour mes valeurs et pour l’avenir que l’on va laisser à nos enfants et générations futures… envers et contre toutes les manœuvres, les magouilles, les ignominies et les cruautés.

Et Villeneuve d’Ascq m’en aura, une fois encore en cette fin de semaine, bien  « récompensé » avec de multiples manifestations citoyennes et (ou) festives :

– Accueil des nouveaux naturalisés

– Ouverture de notre marché de Noël

– Accueil des nouveaux Villeneuvois(es)

– Matchs de handball et de basketball

– Grand spectacle de clôture de l’Automne Bleu à l’Espace Concorde

– Concert de la Philarmonie d’Ascq

– Concerts Chorales

– Championnat de foot fauteuil

– Braderies d’enfants

– Gala de boxe

– Théâtre

– Manifestations caritatives

– « Éco – Attitude »… pour retrouver les goûts d’une Vie Saine

Etc. etc.

C’est pourquoi, et même si mes carnets sont à l’image d’une situation générale difficile et compliquée, il me plaît toujours de terminer par des mots optimistes à l’image de Villeneuve d’Ascq, une ville en mouvement, humaine, citoyenne, chaleureuse, attractive, verte, de nature et nourricière.

C’est elle qui me fait tenir et qui me donne l’énergie nécessaire.

Et pour clore de manière tendre un carnet commencé dans la dureté, je citerai François Mitterrand dans une de ses « lettres à Anne » :

« Aimer, c’est souffrir pour deux »

(à chacun(e) de l’interpréter selon son cœur).

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