Carnet n° 526 du 29 octobre 2018

« Quand le soleil décline à l’horizon… »

 

Peut être est-ce le résultat d’un automne tardif qui nous fait rentrer brutalement dans une période aux fraîcheurs quasi hivernales et ce, malgré des rayons de soleil heureusement persistants, le fait est que cette semaine (et surtout en sa fin) m’a rappelé cette citation de Victor Hugo déjà utilisée dans mes carnets mais que l’actualité me remet régulièrement sur les lèvres :

« Quand le soleil décline à l’horizon, le plus petit caillou fait une grande ombre et se croit important »,

une citation qui en complète une autre du même Victor Hugo :

« La chute des grands hommes rend les petits… importants »

Le fait est que, si les 7 derniers jours écoulés n’ont pas manqué de me « mobiliser » sur les dossiers importants de ma ville et de la Mel, malgré de nombreuses absences d’autres élu(e)s consécutives aux vacances de la Toussaint, (certain(e)s n’hésitant pas à en reprendre 2 semaines moins de deux mois après leurs retours de celles d’été…) et si j’ai pu rencontrer et discuter du présent et de l’avenir avec de nombreux Villeneuvois aux quatre coins de la Ville, dans les rues et les commerces, les terrains de sports et les salles de fêtes, avec, en points d’orgue ce samedi matin, la cérémonie des nouveaux naturalisés avant l’accueil dans l’après midi de nouveaux Villeneuvois, et bien sûr en clôture festive d’Asnapio de « puissants dragons » une semaine après « les sorcières du Musée de Plein Air »,

c’est peu dire qu’à travers le monde, en Europe et en France, on a plutôt eu des illustrations cruelles de ces mots de Victor Hugo mis en titre et énoncés dans toutes leurs forces !

Si j’ajoute à cela un film revu à la télévision « La chute » qui retrace les dernières heures d’Hitler dans son bunker entouré de ses complices nazis, on retrouve tous les ingrédients qui ont fait les malheurs du Monde, de l’Europe et de la France depuis la fin de « la Grande guerre européenne » il y aura 100 ans le 11 novembre jusqu’à celle de la seconde guerre mondiale il y a 73 ans… et donc durant une période de 27 ans de fascisme, de nazisme, de douleurs, de crimes, de guerres, de massacres, de ruines et d’horreurs en tous genres avec, à la clé, près de 80 millions de morts et des dizaines de millions de blessés.

On avait eu Staline, on a Poutine. On se souvient de l’Empire Ottoman, on a Erdogan. On avait eu Hitler, Mussolini, Franco et quelques autres, on a depuis hier un Président d’extrême droite au Brésil, pays de plus de 200 millions d’habitants, allié potentiellement très brutal d’un Donald Trump dans une main mise idéologique sur  l’ensemble du continent américain.

On a donc, dans une certaine mesure, une situation pire qu’au 20ème siècle où les États-Unis, par 2 fois, s’étaient faits les défenseurs efficaces de nos libertés avec la Grande Bretagne de Winston Churchill en « point d’appui européen ».

Oui donc, une nouvelle fois, le soleil de la vie décline à l’horizon ce qui donne un peu partout de l’importance aux petits et médiocres en tous genres…

En Europe, en cette fin d’octobre 2018, les forces traditionnelles social-chrétiennes et social-démocraties déclinent souvent au profit des extrémistes, des néo-fascistes, des nostalgiques du nazisme et de ceux des populismes d’extrême gauche quand ils ne finissent pas ici et là par se retrouver.

Les prochaines Élections Européennes de 2019 s’annoncent  d’ores et déjà désastreuses.

Si le pire n’est jamais sûr, quand je vois comment elles se préparent en France je crains de voir les électeurs français voter contre l’Europe pour sanctionner M. Macron, M. Philippe et leurs députés « marcheurs », l’angoisse m’étreint de voir renaître et revivre ce qu’avaient vécu mes parents et mes grands-parents et que j’avais toujours espéré ne jamais ni revivre ni transmettre à nos enfants.

Est-il encore possible de « renverser la vapeur » (comme on disait autrefois) ?

J’ai peine à y croire tant le mal est profond tout comme le sont les déchirures de notre société.

En France, avec des taxes et des tarifs qui explosent, des sondages en berne pour M. Macron et M. Mélenchon, pourtant seuls au milieu d’un désert démocratique mais qui ont montré leurs vraies natures,

un pouvoir d’achat qui baisse pour le plus grand nombre de citoyens tandis que le chômage a reprit ses ravages en touchant plus de 5 millions de Françaises et de Français,

le désespoir est grand et un « risque à la brésilienne » n’est plus à exclure après des résultats sans doute désastreux aux élections Européennes.

Restent nos bastions communaux et leurs « derniers hussards de la République » dont je suis fier de faire encore partie et qui aujourd’hui encore « résistent ». Oui, mais pour combien de temps ?

Chacun le sait : « il n’est pas de forteresses imprenables » surtout si au niveau des communes, au nom d’un dégagisme qui a fait ses preuves en 2017, on décourage une partie de ces « hussards » pour mieux « dégager » les autres….

Personnellement, je ne me prêterai jamais à ces jeux et si certain(e)s à droite comme à gauche voulaient s’y prêter pour quelques raisons que ce soient, non seulement je n’en serai plus du tout mais nos villes et la notre, Villeneuve d’Ascq, en particulier en paieraient un prix très élevé.

A 4 mois maintenant, à 2 jours près, de l’annonce de mes décisions pour mars 2020, et compte tenu de ce que je vois et que j’entends, je voulais le dire très clairement aujourd’hui 29 octobre 2018.

Si je n’exclue pas encore de conduire une liste de Progrès en mars 2020 ou tout du moins d’en faire partie, je suis loin, quoi qu’en pensent certains, d’avoir pris ni l’une ni l’autre de ces deux décisions, m’éloignant, chaque jour qui passe, d’un « OUI SI » pour me rapprocher « à grande vitesse » d’un « NON SAUF ».

J’ai passé l’âge de « jouer les Don Quichotte » et j’ai conscience du risque du « mandat de trop » pour prendre une décision qui ne serait que trop personnelle…

Et, très honnêtement, si j’entends déjà les regrets de certain(e)s qui craignent mon départ, les inquiétudes de bien d’autres quant à la suite et à « l’après Caudron », et même si j’ai en tête les sondages qui me sont favorables, il me faudrait davantage pour « repartir » pour « une dernière séance » d’autant que mon départ de l’Hôtel de Ville ne me conduirait pas à devenir « un Ermite ».

Il y a trop à faire pour protéger nos enfants des orages qui s’amoncellent et si une mairie est un bon bastion pour cela, encore faut-il qu’il y ait des troupes ad hoc aussi pour cela avec une même volonté et un même esprit dont sont exclues les manoeuvres politiciennes et les tentations communautaristes… et de cela… je ne suis pas si sûr…

Parce que je sais aussi, comme Alexis de Tocqueville l’écrivit, il y a près de 2 siècles, que :

« En politique, la communauté des haines fait presque toujours le fond des amitiés »

et que je crois comme Albert Camus il y a 60 ans, que :

« La politique est une machine à désespérer les hommes »,

arrivé à l’âge qui est aujourd’hui le mien, je crois comme Gandhi, que :

« La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème qu’il faut résoudre »

Et j’espère bien vivre ce mystère… le plus longtemps possible.

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