Carnet n° 494 du 19 mars 2018

« Mauvaises manières et aucun respect… »

Si, le temps passant, beaucoup de choses changent en matière de technologie, il n’en est pas de même en matière de pensée et surtout de comportement.

Ces mots que j’ai repris en titre de ce 494ème  carnet sont en effet extraits d’une pensée du philosophe grec Socrate qui vécut de 470 à 399 avant Jésus-Christ .

Cette pensée transmise par ses disciples, dont Platon, est la suivante :

« Nos jeunes aiment le luxe, ont de mauvaises manières et n’ont aucun respect pour l’âge »

Au demeurant, à l’époque, Socrate ne parlait sans doute pas de ses et de leurs enfants, adolescents ou jeunes adultes mais de ceux qui talonnaient déjà « les vieux » en grande majorité au pouvoir à Athènes.

C’est dans ce sens que je la reprends pour ouvrir et structurer en partie mon carnet d’aujourd’hui.

Nos enfants et nos jeunes ne sont pas, en effet, ceux qui baignent le plus dans le luxe. Ils sont les plus nombreux au chômage, les plus inquiets face à l’avenir, les plus désireux de retrouver l’espoir d’une vie meilleure… et pour cela ils sont prêts à tout tenter… le meilleur comme le pire…

Je parle plutôt de ceux dans la tranche 30 / 45 ans qui ont réussi à se faire une place dans l’entreprise et surtout en politique au nom de leur jeunesse et d’un « dégagisme » à la mode.

Certains connaissent et aiment le luxe, tous ou presque ont de mauvaises manières, arrogantes, méprisantes et sûres d’elles-mêmes quand on les voit affirmer leur pouvoir « au nom de vérités » dont ils sont convaincus d’être les seuls tenants.

Les télévisions « à jet continu » nous en fournissent des exemples quotidiens…

Les derniers en date concernent les retraités vis-à-vis desquels « ces jeunes » en politique n’ont effectivement aucun respect sur le fond comme sur la forme quand on voit certaines images et qu’on entend certains commentaires.

Sur le fond, concernant la solidarité inter-âge, on peut en discuter mais en prenant tout en compte : revenus, aides qu’ils apportent à leurs enfants et petits-enfants et rôles irremplaçables dans la vie associative de nos villes et villages.

Sur la forme, quand on entend certain(e)s aller jusqu’à leur reprocher de vivre plus vieux que leurs parents, c’est non seulement irrespectueux mais c’est aussi méprisant et intolérable.

Non seulement ils oublient qu’ils ont eu pour les faire arriver là où ils (et elles) sont, des parents et des grands parents, mais ils n’imaginent pas qu’un jour elles et ils seront aussi à leur tour, vieilles et vieux…

Ou bien alors, si ce n’est pas le cas, c’est que notre monde sera tellement pollué, surpeuplé et affamé qu’on en sera arrivé à une situation décrite dans un film de 1973 « Soleil vert » de Richard Fleischer quand, à New York en 2022 ( !), peuplé de 40 millions d’habitants, on y nourrit les habitants de « plaques synthétiques » fabriquées à base de corps humains « arrivés en temps de vieillesse »…

Si, en 2018, on n’imagine pas que 2022 connaîtra cette situation, ce film de 1973 nous décrit quand même un monde asphyxié, en surpopulation extrême, une pollution omniprésente, une pénurie généralisée, une perte totale de lien avec la nature et une température moyenne en constante augmentation,

somme toute le monde que connaîtront nos enfants et petits enfants si nos dirigeants ressemblent à Donald Trump ou même continuent à privilégier, à tous niveaux, les excès confortables du présent sur l’avenir et la survie de l’espèce humaine…

Il faut donc très vite agir et en premier lieu « remettre l’Humain au cœur de tout », mieux utiliser l’expérience acquise avec l’âge, redonner un sens à l’avenir, aux mesures à prendre pour le sauver, aux services publics à redévelopper pour gérer le long terme.

Certains penseront sans doute, avec un souvenir sarcastique, que si je dis cela c’est que moi-même je ne suis plus jeune.

Ce n’est pas juste, car je l’ai toujours dit, y compris quand j’étais un jeune Maire. Il suffit de relire mes écrits de l’époque.

Au demeurant, à Villeneuve d’Ascq, au cours de nos 3 banquets annuels d’aînés à l’Espace Concorde où nous avons reçu 1200 citoyen(ne)s de plus de 63 ans avec un petit colis pour 2200 autres, lors de 3 après midi festives où la piste de danse n’a pas désempli avec des slows, du rock, des madisons…etc…,

 

 

 

 

 

oui à Villeneuve d’Ascq nous aurons montré une fois encore qu’on peut vieillir sans devenir vieux, et que le Service Municipal des Aînés contribue « à rajouter des années à la vie après que la science et la médecine aient ajouté des années à la vie », (des années ajoutées à la vie que semblent regretter certains « temporairement plus jeunes »).

Pour ce faire, à Villeneuve d’Ascq, avec ces banquets, les voyages traditionnels, les goûters de Noël, le 14 juillet, l’automne bleu et toutes les autres activités de la Maison des Aînés, nous avons traduit nos convictions en politiques et en budgets, nous le faisons par ailleurs pour la petite enfance, l’enfance, la jeunesse (et au-delà) sans songer un instant, comme cela se fait ailleurs, à « couper dans les budgets » qui leur sont attribués… malgré des finances très contraintes du fait de l’État.

J’ai voulu ce matin du 19 mars 2018, redire tout cela avec une certaine fermeté.

Pour autant, et parfois dans le même registre avec de même comportements et souvent du fait des mêmes, on a vécu cette semaine une nouvelle brutalité gouvernementale avec l’annonce de réformes de la SNCF a coups d’ordonnances en offrant « à la vindicte publique » le statut des agents accusés à tord d’être privilégiés plutôt que de parler de « services publics » et « d’aménagement du territoire ».

Là encore, « ils » privilégient le court terme (en usant de « la loi du plus fort ») sur le « mieux vivre ensemble » et l’équilibre territorial.

Si « la SNCF coûte cher », a-t-on calculé ce que coûteront demain les campagnes désertifiées, les petites et moyennes villes moribondes et, de ce fait, « les méga-métropoles asphyxiées polluées, engorgées avec toutes les violences à la clé ?

Les cheminots ne se laisseront pas faire et les responsables de leur colère ne manqueront pas de les dénoncer comme responsables des conséquences de leurs tentatives de ripostes et de résistance.

Autre lieu de tension, Mayotte, où les Français d’outre mer se révoltent.

Colères toujours dans nos EHPAD où les moyens de l’État et des départements ne suivent pas. (A quand la réouverture « d’hospices-mouroirs » ?

Je passerai rapidement sur le « triste cirque » qui continue à propos de l’héritage de Johnny Hallyday…,

Sur un futur LOSC / Amiens dans un Grand Stade vide… bien à l’image de sa situation actuelle et future…

J’essaierai de faire preuve d’un peu d’optimisme après la désignation d’Olivier Faure comme futur Premier Secrétaire d’un PS que certain(e)s disent moribond…

Homme de consensus, nous dit-on, « fils unique » de Martine Aubry et de François Hollande dit-il lui-même avec humour ?

L’avenir nous le dira.

Une chose est sûre, en « l’état des restes » du PS, on ne peut avoir que de bonnes surprises…

Je ne saurai « ne pas évoquer » les graves tensions entre la Russie et la Grande Bretagne qui « fleurent » tristement la guerre froide…

Dur… dur… après tout cela d’être optimiste !

Pour autant, comme l’a dit dans la rubrique courrier un des lecteurs de la Voix du Nord sous le titre « Il n’est jamais trop tard » :

« Quand vous voyez votre voisin introduire sa tête dans un nœud coulant, vous ne devez pas tresser la corde qui l’étranglera ».

Je finirai donc ce 494ème  carnet du 19 mars 2018 avec une dernière pensée attribuée à Socrate que chacun, quelle que soit sa nationalité, devrait faire sienne pour mieux construire l’avenir :

« Je ne suis ni Athénien, ni Grec, je suis citoyen du monde »

Alors, comme j’ai souvent aimé à le dire: Ensemble, au-delà de nos différences, continuons !

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