Carnet n° 479 du 4 décembre 2017

« L’excès de langage est un procédé coutumier »

(habituel et ordinaire selon le « Larousse »)

 

Et c’est François Mitterrand qui aimait à le dire :

« L’excès de langage est un procédé coutumier à celui veut faire diversion »,

une vérité, (« sa part de vérité ») à laquelle j’ajouterai (40 ans plus tard), à l’heure des « nouvelles formes de communication », toujours plus rapides et donc nécessairement plus « brutales », que c’est aussi « un procédé coutumier à celui qui veut être cité par les unes et faire le buzz chez les autres ».

 

Il suffit d’écouter Emmanuel Macron, ce qu’il dit et comment il le dit, tout comme, sur un autre registre, Jean Luc Mélenchon (ce qu’il dit et comment il le dit) pour s’en convaincre. C’est d’ailleurs, ce que les Le Pen, père et fille, avaient su faire pour « décoller » dans les urnes,  voire en remontant dans les années 70 et 80, un certain Georges Marchais (PCF) qui n’est pas sans ressemblance avec le leader de la France Insoumise (ex PS).

 

Sur le fond comme sur la forme, dans le vocabulaire utilisé et les thèmes abordés, l’excès de langage est en effet un moyen idéal de faire « diversion », d’éviter de parler des vrais problèmes et surtout de ne pas devoir proposer de vraies solutions !

 

Nos « médias à jets continus » en sont remplis et celui ou celle qui ne veut pas s’y plier s’en trouve bien souvent rejeté….

C’est sans doute une des raisons des échecs des sociaux-démocrates un peu partout en Europe et en France sous le mandat de François Hollande, (une des raisons, sans doute,… mais pas la seule).

 

Nous vivons aujourd’hui une nouvelle période de transition entre une société où la solidarité et la justice étaient proclamées (à défaut d’être toujours misent en œuvre), vers une société où priment l’individualisme, l’égoïsme, l’argent-roi dans un cadre mondialisé ou la concurrence et le libéralisme dominent, ce qui me fait toujours repenser à cette citation de Lacordaire :

« Etre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, c’est la liberté qui opprime et la loi qui libère », assortie de la célèbre fable « du renard libre, dans un poulailler libre qui dévore la poule libre »…

 

C’est aussi ce que disait déjà Gustave Flaubert il y a plus d’un siècle et demi :

« L’homme de l’avenir aura peut être des joies immenses…

Nous sommes venus trop tôt ou trop tard.

Nous aurons fait ce qu’il y a de plus difficile et de moins glorieux : la transition ».

 

François Hollande dans ses moments d’insomnie (ou de déprime) doit souvent se le dire en essayant d’éviter de se reconnaître « responsable » d’avoir ainsi laissé les socialistes et les sociaux-démocrates (tout du moins ce qu’il en reste) dans un « trio » avec « la République en marche » d’un côté et « les insoumis » de l’autre…

 

Alors, soit on l’accepte ainsi et on subit sans réagir les provocations et les contre vérités (comme celle entendu encore ce matin de la part du  porte parole de JL Mélenchon à propos de l’Europe pour qui « il faudrait sortir des traités » alors que ce n’est pas possible sauf à décider de sortir de l’Europe comme le font les Anglais),

soit on travaille à reconstruire une société de « l’Humain d’abord », une société où la solidarité et la justice ne soient pas considérées comme des freins à la croissance mais ses premiers facteurs !

 

Personnellement je crois encore à cette nécessité de reconstruire cette force qui, ensuite, en s’alliant avec une partie (importante sans doute) des macronistes et des mélenchonistes retrouverait « la voie juste » vers une société plus équilibrée où on ne verrait plus, comme hier au Centre Ville de Lille, cohabiter les scintillement des fêtes de Noël et des dizaines de femmes et d’hommes souvent jeunes « gelant » sur les trottoirs, « une sébile à la main »

 

Scintillements festifs, disais-je, comme je les aime, comme on les aime, en ces périodes de « froidure revenue », mais comment peut on ne pas voir ces jeunes qui pourraient être nos enfants, qui sont les victimes de ce que l’on a construit alors qu’ils devraient être notre Avenir…

 

Scintillement, quand même, durant cette semaine écoulée avec les décorations lumineuses allumées, les sportifs villeneuvois récompensés, les soirées du Téléthon  réussies à Concorde, les victoires du LOSC, de l’ESBVA et du HBCV, l’inauguration de la Résidence des Vergers réhabilités, un rassemblement émouvant contre la peine de mort, un Conseil Municipal unanime et rassemblé dans sa diversité, des fêtes de Noël aux Genêts et dans nos crèches et écoles où elles ont commencé, et bien évidemment notre traditionnel, populaire et magnifique cortège de St Nicolas…

 

Somme toute, dans cette  « société mondialisée de bêtes et de brutes » où domine à tous les niveaux « la loi du plus fort »,

«l’humain d’abord » se conjugue au niveau local, dans toutes nos communes quelle que soient leurs couleurs, une leçon que devraient méditer « les technocrates parisianistes » qui nous gouvernent et qui souhaiteraient les voir se réduire en nombre, en activité, en vie… sinon les faire disparaître au profit des Mondiaux de Rugby, des Jeux Olympiques de 2024 ou d’une expo Universelle… tous parisiens…

 

Et je citerai, pour terminer ce 479ème carnet, François Mitterrand et essayer d’en convaincre « les nouveaux politiques » de droite, du centre et de gauche :

 

« Les grandes fortunes ne se font pas sur les chemins de la vertu »

« Si l’intelligence est la chose la mieux partagée, la volonté (et le cœur) c’est plus rare »

 

Avec pour ce qui me concerne et pour illustrer le chemin, ses cailloux et ses ornières qui aura été celui de ma vie publique (voire de ma vie tout court),

« Dans la vie l’important est d’aménager les cycles qui vont de la lassitude à l’enthousiasme (et vice versa) ».

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