Carnet n° 451 du 24 avril 2017

« Villeneuve d’Ascq, l’insoumise… »

 

J’avoue que j’ai bien aimé ce titre de la Voix du Nord apparu sur internet dès la fin de la proclamation des résultats et des premiers commentaires en ce dimanche soir.

Si, en effet, il y a 40 ans déjà, Villeneuve d’Ascq n’avait pas été « insoumise » (et j’y fus « peut être » pour quelque chose), elle aurait été alors et très vite « digérée » par Lille et Pierre Mauroy avec la complicité active de l’EPALE, des gouvernements de droite de l’époque et l’acceptation de l’extrême gauche d’alors comme à Hellemmes.

 

Si en 2008, il y a 9 ans, je n’avais pas fait le choix de refuser de négocier un retour « confortable » avec une partie des mêmes dirigeants PS et leurs « descendant(e)s », en faisant, une nouvelle fois, le choix de « l’insoumission », nous serions peut être aujourd’hui parmi les rares rescapés du « PS-Titanic »… Et j’aimerais que tous ceux qui m’ont alors accompagné (et qui ont, depuis, pris des « galons ») s’en souviennent aujourd’hui…

 

Si, depuis 4 décennies, Villeneuve d’Ascq n’avait pas été cette ville « insoumise », aurions-nous en ce dimanche 23 avril à Villeneuve d’Ascq un « Camp du Progrès » à plus de 62 %, face à une extrême droite cantonnée à 15% avec Mme Le Pen-FN (en progression de 2% seulement depuis 2012) et à une droite Filloniste à 16,2% (soit -6,6% par rapport à 2012).

 

Comment peut-on ignorer (ou oublier) les causes et les conséquences d’une situation qui fait aujourd’hui encore de Villeneuve d’Ascq un « Ovni politique » dans le paysage métropolitain et bien au-delà ?

Il suffit de regarder les résultats dans les communes voisines pour s’en convaincre, en les rappelant à celles et ceux « qui ont la mémoire courte »…

 

Oui, Villeneuve d’Ascq est une ville « insoumise » comme l’élu et l’homme politique que j’ai toujours été et c’est pour cela que Villeneuve d’Ascq a aussi toujours été « une ville en marche »…

Mais, et je le dis ce matin à Jean Luc Mélenchon et aux siens : être insoumis, ce n’est pas s’enfermer dans un bunker même avec 19,64% des voix.

 

Être insoumis c’est être conquérant et profiter de ses forces pour s’élargir et s’ouvrir sur d’autresen les écoutant…

 

C’est ce que j’ai toujours fait et en particulier depuis 15 ans avec Rassemblement Citoyen sous un bandeau qui rappelle :

« qu’il n’est pas nécessaire d’être d’accord sur tout pour travailler ensemble ».

Et je rappelle à cette occasion que si le Front de Gauche avec Jean Luc Mélenchon avait réalisé, à Villeneuve d’Ascq, un score de 15,22 % en 2012 (soit d’ailleurs 4,3 points seulement de moins qu’aujourd’hui), moins de 2 ans après aux élections municipales villeneuvoises, il était descendu à 6,25 %, soit 9 points de moins…

Quand on n’avance pas, on recule et quand on ne se développe pas, on se « ratatine » !

 

J’ajoute enfin que, si je peux comprendre la déception d’un soir d’élection, je ne comprends pas qu’en 2017, on puisse ne pas appeler à faire battre Madame Le Pen en votant E. Macron quand en 2002 on n’a eu aucun état d’âme à voter pour M, Chirac pour faire battre M, Le Pen qui n’avait pourtant alors aucune « chance » de gagner (contrairement à sa fille).

Je sais bien que « les Français ont la mémoire courte » (dixit le Maréchal Pétain)… mais quand même…

 

C’est pourquoi j’ai pu dire hier soir après la proclamation des résultats Villeneuvois et la connaissance des sondages nationaux que j’étais « un homme heureux et rassuré » :

 

  1. en raison du nombre de votants et de la faiblesse de l’abstention
  2. du rejet de l’hypothèse d’un deuxième tour Le Pen / Fillon
  3. du score du Camp du Progrès : 50% en France et 62 % à Villeneuve d’Ascq
  4. de la faiblesse relative à VA du score de l’extrême droite 15% et de la droite dure 16%

 

J’ai donc naturellement appelé à nous rassembler derrière E. Macron pour battre Madame Le Pen mais aussi demandé que le Camp du Progrès se refonde et se restructure autour de 2 pôles, un sans doute « social libéral » et un, dont je serai, clairement social-démocrate à l’image de la FGDS de François Mitterrand, qui, rappelons le, après les 5,1 % du PS en 1969 avait créé le nouveau PS en 1971 pour gagner les élections présidentielles en 1981.

 

Si je suis prêt, comme toujours, à travailler (comme on le fait à la MEL) avec des femmes et des hommes dont je suis loin de partager toutes les idées, je ne suis pas prêt à abandonner les valeurs et les idées de gauche qui, depuis plus de 50 ans, sont les miennes…

Et d’ailleurs, j’en suis sûr, les électeurs villeneuvois ne l’ignorent pas… ce que montrent les résultats électoraux différents sur VA selon les élections et surtout selon les candidats… mais des résultats toujours largement « à gauche » !

 

Être de gauche ce n’est pas « un gros mot » (comme disaient autrefois les enfants), c’est un ensemble de valeurs pour lesquelles tant de militants se sont battus et se battent encore.

Cela n’empêche pas le respect des autres mais cela devrait interdire à chacun(e) l’usage, dans les débats, de mots, d’expressions et même d’insultes qui ne grandissent pas leurs auteurs… (et qui empoisonnent « les réseaux internet »).

 

On l’aura compris en ce matin du 24 avril 2017, je continuerai pour ma ville et pour mes valeurs à me battre avec toutes celles et tous ceux qui voudront bien m’accompagner encore, qu’ils soient avec moi depuis quelques décennies, depuis 2008 ou 2014… Mais aussi qui nous et qui me rejoindront après « la grande lessive politique » qui a commencé et qui va se poursuivre et ce, dans l’esprit de « Rassemblement Citoyen » sans sectarisme ni exclusive avec un seul but : être au service de notre Ville, de nos idées et de nos valeurs !

 

Car, comme l’a écrit Albert Camus :

« La vraie générosité envers l’avenir consiste à tout donner au présent »

 

Et comme l’a dit Paul Eluard  :

en « Rassemblant l’immense foule où l’homme est un ami ».

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