Carnet n° 425 du 24 octobre 2016

« La réalité, c’est ce qui reste quand le brouillard se lève »

 

 

Ces derniers jours de brouillards humides revenus m’ont rappelé une citation d’un auteur contemporain Fabrice Colin, une citation extraite de son dernier roman « La fin du monde » : « La réalité, c’est ce qui reste quand le brouillard se lève »,

une citation qu’on peut sans difficulté faire sienne dans tous les domaines.

 

Dans le domaine privé personnel bien sûr où l’on peut se dire que la vie elle-même est un brouillard où le passé s’estompe, où le présent a bien du mal à apparaître clairement et où l’avenir n’a pas d’horizon.

 

Seule la mort fait lever ce brouillard et, avec elle, la réalité d’une vie apparaît dans la lumière crue d’une suite d’images que personne ne peut plus contester… faute d’avis ou de jugement du principal intéressé.

On appellera cette réalité une biographie ou plus simplement une épitaphe…

Pour ce qui me concerne, j’espère qu’on aura encore un peu de temps pour les préparer…

 

Dans le domaine « public », les champs sont plus larges et les réalités que recouvre cette citation encore moins indiscutables quand on va du local à l’international en passant par le national.

 

Sur le plan local, et à Villeneuve d’Ascq en particulier, le brouillard qui « entoure » nos décisions et nos actions, et donc nos résultats, est relativement bien connu sinon maîtrisé.

Il a pour nom « environnement partenarial », des partenaires eux-mêmes dans le brouillard mais dont les décisions rendent plus opaque encore le notre.

Il dépend des qualités gestionnaires et visionnaires de celles et ceux qui les prennent, et donc de leurs expériences.

 

Si on ajoute à cela quelques onces de chance ou de malchance, on a les ingrédients qui composent le brouillard dont sortira une et des réalités dont je veux croire, qu’à Villeneuve d’Ascq, elle sera à la hauteur de notre investissement, de nos engagements, de nos espérances, voire dans mon travail, que ce soit pour « Grand Angle » avec lequel nous « réinventerons » notre Centre Ville, pour la reconquête de friches pour construire des logements sans réduire nos espaces naturels, pour la mise à niveau permanente de nos services publics, pour une citoyenneté redevenue sereine et un « vivre ensemble » en sécurité et dans un respect mutuel retrouvé, pour, enfin, une ville attractive et rayonnante dans la Métropole Européenne d’une Grande Région dont le poids dépasse celui de bien des États de l’Union Européenne.

 

Au demeurant, avancer dans le brouillard au niveau local ce n’est pas avancer « à l’aveugle » quand on sait utiliser son système anti-brouillard que constitue notre et mon expérience.

 

Localement toujours, au niveau de la MEL, les données sont à peu près les mêmes si ce n’est un besoin de davantage encore d’esprit de rassemblement et de refus des guerres de tranchées partisanes…

 

Nationalement, en ces temps pré-électoraux, les choses se compliquent.

D’abord si des prévisions sont toujours faisables, on ne sait pas qui aura dans un peu plus de 8 mois les clés de l’Élysée et de Matignon.

Le brouillard est, cette fois-ci, particulièrement épais qui masque les candidats qui s’affronteront les moments venus et donc celui, celle et ceux qui gagneront aux Présidentielles et aux législatives qui suivront…

A un peu plus de 8 mois de ces échéances majeures, depuis que je me suis engagé politiquement dans le début des années 60, je n’ai jamais connu un tel brouillard !

 

Il y a toujours eu des incertitudes, des pronostics qui se réalisaient ou pas, mais une telle situation dans le monde des politiques et des politicien(ne)s… jamais !

Pas étonnant que les Françaises et les Français ne s’y retrouvent plus… et donc que, en mai et juin 2017, « quand le brouillard se lèvera, la réalité qui restera » soit à ce jour d’automne parfaitement imprévisible.

 

Et ce qu’il en est pour ces échéances électorales l’est tout autant des principaux dossiers et principales questions :

  • le démantèlement de la jungle de Calais (une opération qu’aucun gouvernement n’avait jamais osé) sera-t il une réussite sans violence ni effets collatéraux ? (les « chiens » sont à l’affût et les populistes extrémistes prêts à en découdre).
  • les manifestations policières, humainement compréhensibles mais à la lisière de notre droit, resteront elles sur le chemin Républicain ?
  • les décisions vitales à prendre dans de nombreux domaines resteront elles cohérentes avec les réalités que masquent sans doute le brouillard tout comme les promesses des candidats à ces pouvoirs… et ce, sous peine d’explosions immédiate, les élections passées….

 

N’oublions jamais ce qui s’est passé en Europe dans les années 30 du 20ème siècle ni ce qui se passe déjà aujourd’hui dans beaucoup de pays européens…

 

Les réalités qui apparaîtront quand le brouillard se lèvera ne seront pas automatiquement désastreuses…, mais rien n’indique qu’elles ne le seront pas ….

 

Et c’est pourquoi, à minima, si je ne souhaite pas que François Hollande ose être candidat, j’espère, qu’à droite, Alain Juppé (dont je suis pourtant loin de partager les propositions) nous évitera un scénario catastrophe qu’on qualifie souvent de « choix à faire entre la peste et le choléra ».

 

J’espère aussi, quels que soient les reproches qu’on peut faire à F. Hollande et aux gouvernements de Jean Marc Ayrault et de Manuel Valls, on se rendra compte que, dans un contexte de difficultés incommensurables, ces gouvernements et un bon nombre de leurs Ministres ont bien travaillé et obtenu des résultats.

 

J’ai rencontré, ce jeudi, l’un d’entre eux à Villeneuve d’Ascq, Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, un homme posé, rigoureux et d’une parfaite honnêteté… inutile d’en dire davantage… au regard de la période 2002/2012.

 

Quant au niveau International, qui peut dire aujourd’hui dans l’épais brouillard qui recouvre des régions et des continents entiers, quelles réalités en sortiront au Moyen orient, en Irak, en Syrie, en Turquie et dans plusieurs pays africains ?

Qui peut dire les formes que prendront le terrorisme et les intégrismes ainsi que les mouvements migratoires fuyant les guerres et les misères ?

Qui peut dire si entre une Amérique « à la D. Trump » et une Russie « à la Poutine »,

on ne replongera pas dans la guerre froide des années 50 et 60 du 20ème siècle ?

 

On a connu « les après printemps arabes » et les « après chute des dictateurs ». On a connu ce qui s’est passé après la chute du communisme…

Tous les ingrédients sont là aussi pour nous mener vers de nouvelles guerres régionales et mondiales.

 

Quant à la survie environnementale de notre planète, tous ces désordres et violences idéologiques et guerrières n’aideront pas à prendre au plus vite les décisions pour sauver notre terre et la laisser « tout juste vivables » pour nos enfants et petits enfants.

 

Oui, un jour, et c’est la seule certitude, le brouillard se lèvera. Puisse-t-il ne pas laisser revenir des réalités du type de celles relatées dans « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais.

Rien, à ce jour, ne peut nous l’assurer quand on entend Le Pen éructer sur « l’âge mental des Africains », ses complices rendent les réfugiés responsables de toutes nos difficultés dans les mêmes termes, ou presque, que leurs parents parlaient des juifs avant de renvoyer aux nazis ceux qui s’étaient réfugiés chez nous… dans les années 30 et 40

 

Oui … quels brouillards !…

Et ce ne sont pas les manifestations associatives, les fêtes de la sorcière et nos bons résultats sportifs du week-end qui me feront clore ce carnet sur un rayon de soleil… au premier jour d’une semaine qui ne sera pas sans brouillard ni angoisses…

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