Carnet n° 407 du 20 juin 2016

« L’obstination est le chemin de la réussite »

 

Cette pensée est de Charlie Chaplin, un acteur et surtout un homme que l’on ne présente pas né en 1889 et décédé en 1977.

 

Si tant est que ma vie publique aura eu « un goût de réussite », ce qui reste peut être à prouver, (la question ne se posant même pas pour ce qui est de ma vie privée… pas plus que mes responsabilités en la matière), la raison principale de ce « goût de réussite » sinon de réussite tient sans doute à mon obstination, fruit de ma filiation polonaise de par ma mère.

En effet, il ne faut en chercher l’origine ni dans mon goût pour la politique politicienne et ses rites féodaux, ni dans je ne sais quelles capacités manœuvrières… que je ne possède pas.

 

Sans doute ai-je souvent eu un peu de chance, quelques amis fidèles, et su trouver le ton (et la manière) qui sied quand il s’agit d’être en contact, à l’écoute et en phase avec mes concitoyens (au moins avec une majorité d’entre eux).

 

Il m’a fallu surtout, comme l’a dit Chaplin, de l’obstination pour affronter les réalités et les difficultés, me relever, rassembler celles et ceux avec qui je partageais et je partage davantage de raisons de s’unir que de se diviser.

 

C’est un des points communs que j’ai avec François Mitterrand dont c’est, en 2016, le centenaire de sa naissance, le 26 octobre 2016. Lui avait les capacités manœuvrières nécessaires pour aller au plus haut niveau dans le cadre politique aux méthodes féodales, qui d’ailleurs perdurent : il suffit pour cela de regarder comment fonctionnent les partis politiques en 2016 et comment se préparent dans chacun d’entre eux les élections de 2017.

 

Mon obstination naturelle, sinon génétique, m’aura permis de réussir dans mon action politique, à atteindre beaucoup de mes objectifs : dans ma vie locale depuis 40 ans et dans ma vie européenne durant 15 ans, sans oublier ce que j’ai pu apporter à la métropole lilloise depuis 1977.

 

J’ai consacré l’essentiel de mes forces sans me disperser contrairement à celles et ceux qui, en politique, « picorent », un mandat ici, un autre là, une responsabilité supplémentaire ici, une autre là, tout en essayant d’en conquérir hier un autre et demain un supplémentaire…

 

Si cette méthode, toujours en vogue chez de plus jeunes (suivez mon regard à la MEL) peut permettre les plus grandes ambitions politiciennes, si elle donne des titres qui donnent du pouvoir sur ceux (citoyens ou structures qui en dépendent), il faudra qu’un jour on m’explique comment en 10 / 15 heures par jour on peut assumer 2 mandats, des Vice-Présidences, être pour certain(e)s à Paris et à Lille, des responsabilités dans un parti ou un groupe politique (et parfois même un peu de vie professionnelle) tout en préparant les élections de 2017 et celles de 2020 …

 

Si c’est cela « la modernité » … il faudra qu’on explique…

Mais en attendant, je préfère rester l’obstiné qui défend sa ville, ses concitoyens, ses valeurs, et nos projets pour ma ville et pour la MEL. Et je  continuerais, sans langue de bois, à m’exprimer sur la vie politique nationale, la vie syndicale, la situation internationale, les pertes de valeurs, la déshumanisation qui se généralise, la violence partout, les manques de respect pour nos institutions et celles et ceux démocratiquement chargés de les gérer.

 

Je connais les limites, plus qu’étroites, de ce que je peux espérer de l’énergie que j’y consacre mais au moins je ne pourrai jamais me reprocher de n’avoir pas essayé.

 

Et pourtant, ne serait-ce que durant la semaine écoulée, une marche de plus a été montée dans l’escalade du terrorisme : l’assassinat d’un jeune couple de policiers, les populistes de la droite extrême italienne qui gagnent Rome et Turin, une député travailliste pro-européenne assassinée par un présumé néo-nazi (qu’on dit malade, mais ne faut-il pas être « malade » pour être néo-nazi ?), des débats politiques et syndicaux où on voit « unis de fait » celles et ceux qui sont contre le gouvernement pour des raisons diamétralement opposées.

 

Comment François Baroin Président de l’Association des Maires de France peut-il attaquer le gouvernement sur des mesures que son mentor Nicolas Sarkozy a bien l’intention d’aggraver,

Comment les droites locales et leurs électeurs villeneuvois, élus municipaux et conseillers de quartiers, peuvent-ils toujours demander davantage de réductions de dépenses de personnels et dénoncer le fait que cela allonge certains délais de réponses ou d’actions (alors que nous, contrairement à d’autres avons maintenu tous nos services sans augmenter nos taux d’imposition).

 

Tout cela est le résultat de la perte de nos valeurs et de notre bon sens et pour en donner un dernier exemple : où est le temps où, quand un Ministre, et davantage encore le Président de la République venait dans une ville, il saluait ses élus locaux.

Aujourd’hui, quand un Ministre vient, j’ai au mieux, une heure avant, un coup de téléphone du Préfet et quand le Président de la République vient au Grand Stade hier dimanche rien !….

C’est aussi tout cela qui m’a refait penser à François Mitterrand qui ne se le serait jamais permis.

 

J’évoquais, le 18 juin dernier, devant le Monument aux Morts, le sens de l’appel du 18 juin 1940, 5 semaines après le début de l’invasion Allemande et au lendemain de la capitulation du Maréchal Pétain, un appel qui rappelait l’impréparation de notre armée et l’inefficacité de sa stratégie.

Que dire aujourd’hui de ceux qui ont réduit les moyens de l’armée française, de la police et de la gendarmerie sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, et qui, y compris avec François Hollande à ses débuts, n’ont pas vu venir la guerre terroriste qui avait pourtant commencé dans les années 2000 … (les historiens de demain en fixeront la date … comme ils le font pour toutes les guerres passées, guerre de Cent ans comprise)

 

Alors, quand j’entends ou je lis certains propos, phrases ou insultes en direction du Président Hollande (voire de son Premier Ministre) traités de « nazis » sur le net, si cela ne me conduit pas à souhaiter une candidature Hollande en 2017 (primaire PS ou non) et encore moins à avoir l’intention de refaire mon erreur de 2012, cela m’impose de dire à celles et ceux qui s’y prêtent que :

1-  ce n’est ni correct ni respectueux, ni même simplement poli

2- qu’ils n’ont pas besoin de cela pour que la Gauche soit écrasée en 2017

3- qu’ils font finalement le jeu du FN qui pourraient les « coiffer sur le poteau » (cf les 67 % des populistes ce dimanche à Rome, la courte défaite de l’extrême droite à la Présidentielle Autrichienne… et bien d’autres exemples dans la plupart des pays).

 

Et malgré cela… et pire, ce qui reste des Verts « se tortillent comme des poissons » sortis de l’eau, les frondeurs du PS se contenteront de pouvoir se compter au sein de ce qui restera de leur parti, un Jean-Luc Mélenchon qui se retrouve une jeunesse, non sans talent, ou un Alain Juppé qui ferait oublier qui il a été.

 

Un dernier mot peut être sur la Grande Bretagne et le Brexit… Sortira ou sortira pas ? Je dirai qu’importe… mais je dirai aussi que, quelle que soit la réponse, ils ne pourront plus continuer à avoir un pied dans l’Union pour en tirer tous les avantages et un pied dehors pour en éviter certaines contraintes.

 

Qu’aurait dit de cela Coluche dont on a rappelé hier la disparition tragique il y a 30 ans ? …. difficile à imaginer…

 

Qu’aurait dit de tout cela Léon Blum qui a signé, il y a 80 ans, le décret instituant les premiers congés payés sous les huées et les insultes de citoyens et de droites, les mêmes qui le font aujourd’hui à tous propos via internet ou dans nos villes contre tous projets de logements différents des leurs, ou contre un réel service public comme une simple et nécessaire déchetterie…

 

A mon modeste niveau, je continue à mettre en œuvre ce que « nos anciens » appelaient « un socialisme municipal » au service de mes concitoyens qui en ont besoin car ils souffrent (c’est peut être cela qui m’a permis, jusqu’à présent, de contenir dans des limites plus « raisonnables » qu’ailleurs, un FN galopant).

Je l’ai fait et je le fais encore, oui, « avec obstination » tout en assurant à notre ville de la vitalité et du rayonnement qui profite à tous, comme ce week-end encore de l’Espace Concorde au Grand Stade en passant par le Centre social du Centre Ville et la Ferme d’en Haut…

 

Combien de temps le ferai-je encore ? Je ne le dirai pas, n’ayant pas encore complètement pris ma décision au regard « du temps qui me reste »… mais en m’engageant à ne jamais transiger avec mes idées, mes valeurs, …. et mon obstination…

 

N’oublions jamais cette cruelle réalité qui peut peser sur certains choix fondamentaux que Paulo Coelho a ainsi résumé :

« Dans les moments les plus importants de notre vie, nous serons toujours seuls ».

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