Carnet n° 366 du 7 septembre 2015

« Par centaines de milliers… »

 

Les médias aiment les gros chiffres qui font leurs gros titres et ce, quels que soient les domaines et ce, sans vraiment être sûrs de leurs véracités… mais qu’importe…

 

Ce week-end, c’était à Lille, la grande braderie annuelle. Avant même son début, on nous annonçait 2,5 millions de visiteurs avec comme première raison de ce chiffre, par ailleurs invérifiable, que c’est celui qui est annoncé tous les ans.

 

Au fil des heures, malgré des périodes pluvieuses et le fait constaté qu’on se déplaçait mieux que d’habitude au milieu des étals, le chiffre annoncé a été maintenu… mais qu’importe … l’important c’est que celles et ceux qui y sont allés y ont pris le plaisir attendu.

 

Autres chiffres, qui eux n’ont rien de festifs, et qui ont donné le vertige tout au long de la semaine écoulée, les nombres de réfugiés accueillis en Europe, depuis janvier dernier en provenance de la Syrie et de l’Irak essentiellement mais aussi de l’Afrique et de l’Afghanistan…, 300 000, 500 000, 600 000 voire plus, des chiffres en accélération constante ces dernières semaines, des chiffres qu’ont finalement découvert beaucoup d’Européens après la publication de la photo d’un corps de bambin de 2 ans échoué sur une plage Turque, un enfant mort parmi des milliers d’autres depuis que des familles entières fuient leurs pays sur des embarcations de fortune qui font la fortune de gangs de passeurs souvent de même nationalité qui, aussi, exploitent la misère de leurs compatriotes.

 

A l’heure où l’emballement médiatique issu de légitimes émotions consécutives à ces situations douloureuses fleure quand même « la vente aux enchères de Gilbert Becaud » quand on entend certains appels et « offres de services » en provenance de communes, artistes, politiques et citoyens,

il est bon de rappeler ce que je n’ai jamais cessé de dire et de redire à propos des Roms et des gens du voyages quand ils arrivent en masse au cœur de nos villes sans être chassés de leurs pays ni par des guerres, ni par de la misère ni par des dictatures, que, contrairement à eux, nous avons, oui effectivement, des devoirs envers les réfugiés qui fuient ces guerres, misères ou (et) dictatures.

 

Nous l’avions d’ailleurs déjà fait. Et je me souviens de l’accueil de « boat people » vietnamiens après la chute de Saigon (en 1975), à villeneuve d’ascq en 1978/1979…, sans oublier les chiliens, des libanais et bien d’autres nationalités arrivés plus ou moins discrètement et, depuis, parfaitement intégrés…

 

Aujourd’hui les situations sont plus brutales, ce qui doit nous interroger sur ce que le monde a laissé faire en Syrie et en Irak, et ces situations nous imposent :

  • Des structures d’accueil temporaires massives en Europe pour sans doute 1, 2 ou 3 millions de réfugiés, sachant, à titre de comparaison, que la France a su accueillir 1,4 millions de rapatriés de ses anciens territoires extérieurs dont plus de 800 000 d’Algérie essentiellement entre mai et aout 1962.
  • Des mesures et des actions multinationales pour faire cesser les guerres qui chassent ces citoyens de leurs pays et donc de véritables engagements militaires adaptés à la situation de la Syrie assortis d’une « diplomatie réaliste ».
  • Et, une fois « la paix revenue »,  l’organisation d’un retour au pays pour celles et ceux, sans doute les plus nombreux qui le souhaiteront.

 

C’est donc une tâche de longue haleine qui nous attend et ce ne sera sûrement pas la dernière.

 

Puissent les pays développés enfin comprendre que le Monde du 21 ème siècle est complexe et que la « politique de la canonnière » ou du corps expéditionnaire pour essayer d’imposer nos modèles est bel et bien fini. On n’est plus ni au 19 ème siècle ni au 20 ème.

 

J’en resterai là pour aujourd’hui (sachant qu’on n’a pas fini d’en parler) avec une citation de Jean Jaurès :

 

« L’humanité est maudite si, pour faire preuve de courage, elle est condamnée à tuer éternellement »

 

Revenons en France et dans notre Région avec, à Marseille, les « Universités » du FN (comment peut-on utiliser une telle expression pour ce mouvement ?) sur fond de conflit père / fille qui a conduit celle que son père  appelle « la führer » avant qu’il ne crée, lui-même, son « Rassemblement bleu-blanc-rouge » (en réponse au bleu marine de sa fille) à déverser durant 1h30 un flot de haine contre tout ce qui n’est pas elle, son parti et ses « idées » issues des tréfonds (souvent malodorants) de notre Histoire.

Non vraiment, « on n’a pas les mêmes valeurs » (comme dit une publicité…)

 

Un FN déchiré aux idées intolérantes et violentes exacerbées, qui, pourtant, face à l’état du « camp républicain », garde, en ce début septembre, « toutes ses chances » de conquérir la Région Nord-Pas de Calais-Picardie et ses 6 millions d’habitants (soit un peu moins de 10 % de la France).

 

Est-il encore temps d’éviter ce désastre annoncé ?

 

Sauf à parier sur l’aggravation de la situation du FN (il ne faut pas rêver), j’avoue que j’ai beaucoup de mal à y croire encore…

 

Alors il reste, il nous reste, il me reste la MEL et la Ville de Villeneuve d’Ascq…

 

Le travail et l’enthousiasme n’y manquent pas même isolés au sein d’un Département « qui doute » et d’une Région « tétanisée ».

 

L’Euro de Basket qui va commencer samedi à Villeneuve d’Ascq est un de nos moteurs pour cela et le test, grandeur nature, qui a vu au Grand Stade, l’ESBVA et « nos guerrières » battre Arras,

tandis que le LMR après « un été de chien » battait, au Stadium, l’équipe rouennaise

sont deux événements qui n’ont pas manqué, ce dimanche, de nous enthousiasmer.

 

Si j’ajoute à cela, à la MEL, une réunion très riche ce jeudi passé sur nos gros projets d’aménagements,

une plénière de rentrée des élus à Villeneuve d’Ascq, pleine de promesses

et un CCA de Rassemblement Citoyen mercredi qui aura montré l’importance de RC, 13 ans après sa création, et ce, à quelques heures, ce lundi 7 de la conclusion du dossier su siège d’Orange devant le Grand Stade,

 

cela me permet de conclure ce 366ème carnet sur deux petites notes d’optimisme malgré les lourds nuages qui nous entourent, avec ces mots de Jean-Jacques ROUSSEAU (1712 – 1778) :

 

« Vivre, ce n’est pas respirer, c’est agir »

 

et avec ceux d’Henri MATISSE (1869 – 1954) :

 

« il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voir ».

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