Carnet n° 352 du 1er juin 2015

La chrysalide, un joli mot très musical, a raisonné dans ma tête tout au long de la nuit écoulée, en écho à un très beau spectacle qui, ce dimanche, a ravi un Espace Concorde rempli d’enfants, de femmes et d’hommes, un spectacle offert par une association qui porte ce joli nom, un nom qui identifie un stade de développement (parfois aussi appelé « la nymphe ») qui chez de nombreuses espèces les fait passer de celui de l’éclosion de l’œuf à celui de l’adulte (l’imago).

 

La chrysalide, un état qui, à d’autres échelles et dans d’autres domaines caractérise bien d’autres moments de toutes évolutions, de la naissance, (par exemple) d’une ville nouvelle à son âge adulte, jusqu’à celui peut être de la vie elle-même qui, pour certains, n’est qu’un passage entre 2 états beaucoup plus longs (sinon éternels).

 

Je repense, à ce propos, à Villeneuve d’Ascq, une des 9 villes nouvelles créées dans les années 60 du 20ème siècle par le Général de Gaulle pour répondre de manière plus équilibrée, après l’échec des ZUP combinées à des banlieues pavillonnaires, aux besoins de logements et d’espaces nouveaux de travail, d’éducation et de vie urbaine .

 

9 villes nouvelles dont je veux rappeler les noms : Évry, Cergy Pontoise, St Quentin en Yvelines, Marne la Vallée, Melun Senart, toutes 5 situées en Île de France avec des périmètres de plusieurs dizaines de milliers d’hectares et des objectifs (jamais atteints) de plusieurs centaines de milliers d’habitants,

et en province L’Isle d’Abeau (entre Lyon et Grenoble), le Vandreuil près de Rouen, l’Étang de Berre et bien sûr Lille-Est très vite devenue Villeneuve d’Ascq il y a 45 ans, la première à se terminer, le 1er janvier 1984,  la construction des autres durant en moyenne 20 ans (sans toujours d’ailleurs vraiment se terminer), Marne la Vallée étant, 50 ans après, toujours en cours…

 

Et de penser, pour ce qui est de Villeneuve d’Ascq, avoir été en quelque sorte « le chef d’orchestre » d’une multitude d’acteurs et « le catalyseur » de bien des énergies parfois (sinon souvent) contradictoires de cette « chrysalide » entre une éclosion que je n’ai pas connue et un âge adulte atteint depuis quelques années qui a forgé sa personnalité parfois dans les conflits, voire dans la douleur, mais dont personne ne peut aujourd’hui contester la solidité, la force et ses potentiels pour et dans les décennies à venir.

 

Où que l’on porte notre regard à Villeneuve d’Ascq : économie, environnement, urbanisme, jeunesse, culture, fêtes, gestion, processus de décision, vie associative, parcours résidentiels, éducatif et de vie (du berceau à la vieillesse), sports…,

on mesure le chemin parcouru de « l’œuf » à « l’imago » en passant par « la chrysalide » et je veux, une fois encore, saluer toutes celles et tous ceux qui y ont contribué sans oublier celles et ceux qui m’y aident (et m’y aideront durant quelques années encore) pour que l’adulte solide qu’est devenue « Villeneuve d’Ascq » soit capable et de gérer au quotidien ses problèmes sans les nier ni les sur-dimensionner, de faire face aux conséquences « d’une société qui part en vrille » tout en imposant sa force au sein de la MEL, Métropole Européenne de Lille, en partenariat avec toutes les autres forces et communes de notre métropole (dans bien des domaines et bien des niveaux, on peut là aussi parler de « chrysalides ».

 

Si j’en reviens quelques instants au week-end écoulé avec ses braderies, son championnat de France de GRS, ses cyclos, sa fête de la nature (arrosée), ses associations en AG (Choisir l’Espoir), ses structures nouvelles pour jeunes handicapés, ses compétitions sportives, (entre nuages et pluies entrecoupées de quelques rayons de soleil), un week-end qui a conclu une semaine bien chargée commencée par un Conseil Municipal précédé d’un concert de l’École de musique dont j’avais espéré (à tort), « qu’il adoucirait les mœurs »…,

un week-end qui s’est conclu par la montée, (enfin !), du LMR Rugby en Pro D2 ce qui fait de Villeneuve d’Ascq avec lui au Stadium et le LM-RCV (et ses championnes premières du Top 8 féminin) au stade Théry un véritable temple du Rugby, le premier au nord de Paris, une ville Villeneuve d’Ascq qui a vu 2000 enfants rassemblés autour de ballons ovales au Stadium encore pour le tournoi Solétanche.

 

Rien que du Bonheur !

 

Alors, bien sûr, il y eut, durant ce riche week-end, des voitures mal garées, des sonos un peu fortes, des cris de joie de citoyens de tous les âges… Mais n’est ce pas cela la vie ? à condition bien sûr de faire le maximum pour les maîtriser… et pour les citoyens aux « réactions excédées » (de manière et en expressions parfois démesurées) de se demander s’il ne faut pas mieux vivre dans une telle ville que dans une ville qui ne fait se connaître et qui ne vit que dans ses problèmes et tensions urbaines… voire pire…

 

Oui j’ose le répéter, n’en déplaise aux « oiseaux de mauvaise augure » pour qui la promotion politicienne ou la vente médiatique passe par l’usage et la promotion de ce qui va moins bien, nous sommes et je suis fier de Villeneuve d’Ascq à quelques jours d’un grand gala de Boxe au Grand Stade, quelques semaines de l’Euro de Basket, quelques mois de l’Euro de Basket, quelques mois de l’Euro de football, le tout entrecoupé de grands concerts dont celui de l’ONL de Jean Claude Casadessus et ceux de Johny Hallyday…

 

Franchement cela fait du bien pour ne pas dire que cela me console d’une vie politique où le FN progresse encore et risque de gagner la grande région Nord-Pas de Calais-Picardie (alors que ces élus n’ont même pas l’honnêteté de venir siéger en notre Conseil Municipal où ils se sont fait élire), tandis que les Sarkozystes de l’UMP viennent d’essayer « de faire main basse » sur les Républicains que nous sommes et que je suis en des termes dont, même Alain Juppé, s’est offusqué quand le « Président des Républicains » (a défaut d’avoir su rester Président de la République malgré tous les moyens et méthodes utilisés pour cela…) a qualifié le Président Hollande de « terrifiante médiocrité ».

La frontière entre une partie activiste de la droite et l’extrême droite est vraiment de plus en plus floue et les premiers ne se rendent pas compte qu’ils font la courte échelle aux autres vers le pouvoir.

 

Ce mercredi 27 mai nous commémorions, pour la deuxième année consécutive « la Journée Nationale de la Résistance » et ses martyrs.

Comment certains qu’on aurait pu penser plus intelligents ont-ils à ce point la mémoire courte ? Comment peuvent ils encore, de surcroît, se réclamer du Général de Gaulle en usant et abusant de certaines idées et d’un langage de ceux qui entre 1939 et 1945 et après 1960 avait fait du Général de Gaulle leur ennemis mortel à abattre par tous les moyens ?

Puissions nous n’être pas condamnés au jour du 2ème tour des Présidentielles de 2017 de devoir choisir entre M. Sarkozy et Mme Le Pen (un choix qualifié parfois de noms de maladies trop violents pour que je les reprenne aujourd’hui, d’autres alternatives restant possibles si l’intelligence, le bon sens et l’esprit Républicain retrouvent toutes leurs places d’ici là avec une première étape dès décembre prochain pour les Régionales).

 

Avec pour illustrer cette « problématique » ces mots de Raymond Aaron (1905 – 1983)

« Le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal mais entre le préférable et le détestable ».

 

Et si, à mon modeste niveau, durant les années qui me restent, je pouvais y contribuer, je pourrais à l’instar de Léonard de Vinci, il y a 5 siècles, me dire :

« Comme une journée bien remplie nous donne un bon sommeil, une vie bien vécue nous mène à une mort paisible ».

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