Carnet n° 349 du 11 mai 2015

« 10 mai »

Si le mois de mai porte en lui beaucoup de dates commémoratives et avec elles, comme cette année particulièrement, beaucoup de ʺpontsʺ qui, conjugués aux vacances de printemps, compliquent le travail de celles et ceux qui ont besoin (ou qui ont décidé) de travailler, voire dont les citoyens (dans leur ensemble) ont besoin qu’ils travaillent,

  • s’il annonce l’été bientôt revenu après l’hiver et les balbutiements météorologiques du printemps,
  • si, à l’image de la vie, il ouvre pour chacune et chacun une nouvelle page que l’on souhaiterait ensoleillée, une de plus diront les plus jeunes, une de moins soupireront les moins jeunes et les plus vieux,
  • s’il commence par la douce et fraîche, verte et transparente odeur du muguet,
  • s’il continue par l’évocation de débuts et de fins de guerres,
  • s’il voit les commémorations des crimes de l’esclavage et la nécessité de fêter l’Europe, sans oublier les élections de la plupart de nos Présidents de la République,
  • s’il se poursuit avec la fête chrétienne de l’ascension, (40 jours après Pâques), et 10 jours plus tard le week-end de la Pentecôte pour cette même religion,
  • si certaines de ces dates en mai sont mobiles tandis que d’autres comme le 1er, le 8 ou le 9 mai sont fixes,
  • si le mois de mai en lui-même, pour beaucoup de générations actuelles, porte en lui « le mythe de mai 68 » positif pour certains, négatifs pour d’autres…

Il est un jour qui cumule beaucoup plus que tout autre des anniversaires, c’est le jour du 10 mai !

Parmi ces 10 mai historiquement connus, on notera :

  • Le 10 mai 1871 et le traité de Francfort qui met fin à la guerre franco-allemande de 1870-1871, (une guerre qui reprendra 43 ans plus tard avec celle de 14/18)
  • Le 10 mai 1933 avec les autodafés nazis et les jets aux bûchers de dizaines de milliers de livres, accusés d’être les propagandistes de « l’esprit non allemand » (les auteurs juifs étant les premiers visés),
  • Le 10 mai 1940, il y a 75 ans, quand les troupes allemandes se lancent à l’assaut des Pays Bas, de la Belgique et de la France,
  • Le 10 mai 1968 et « la nuit des barricades » avec l’occupation par les étudiants en grève du quartier latin de Paris,
  • Le 10 mai 1981 et l’élection euphorique en France de François Mitterrand, premier Président socialiste de la Vème République,
  • Le 10 mai 2006, date de la première « Journée nationale des mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » déclarée ainsi par le Président Jacques Chirac…

Oui vraiment le mois de mai souvent déclaré « joli mois de mai », malgré ceux des anniversaires qu’on ne peut qualifier de « jolis », oui vraiment le mois de mai n’est pas tout à fait un mois comme les autres…

En ce qui me concerne, à titre tout à fait personnel, si personne ne s’étonnera de l’émotion que j’ai ressentie le 10 mai 1981 quand j’ai vu s’afficher à 20 heures sur l’écran de la télévision le visage de François Mitterrand,

je retiendrai aussi, sinon surtout, la tradition de mes 1er mai d’enfance et de nos pique-niques familiaux avec mon père, ma mère, ma sœur Annie dans le bois de Chailvet, tous remplis des odeurs d’une nature qui s’éveille et du frais parfum du muguet.

En cette année 2015, j’aurai bien sûr vécu un peu différemment  ce premier tiers du mois de mai :

  • avec la fête du Travail et des Travailleurs assortie d’une remise de médailles du Travail le premier,
  • quelques heures sous le soleil frisquet du Tréport,
  • la commémoration du 70ème anniversaire de la capitulation nazie,
  • une fête de l’Europe ʺbien discrèteʺ tout comme le 10 mai en dehors de nos écrans TV qui nous ont renvoyés les images de notre Président et sa cohorte en tournée aux Antilles,

Mais, néanmoins, 10 jours en mai qui auront marqué la quasi fin d’une saison sportive où beaucoup de nos clubs auront performé : ESBVA, LMRCV, HBCV, VARS, VAM, US ASCQ, VAFVA pour ne citer que les principaux, avec une touche sinon une onction particulière pour le sport féminin villeneuvois.

Et de me remémorer en cet instant ces mots de Jean Lefèvre, Comte d’Ormesson (qui fêtera ses 90 ans le 16 juin prochain) :

« Le monde change bien sûr, mais un de ses traits ne varie pas : tant qu’il y aura des hommes, ils aspireront à autre chose. Autre chose que ce qu’ils ont déjà, autre chose que la vie de chaque jour, autre chose que la vie tout court. »

Alors, après de telles paroles, si j’aurais pu parler des dossiers sur lesquels je n’ai cessé de travailler, de la MEL, des élections régionales, de la famille LE PEN, de la victoire des conservateurs en Grande Bretagne et des Écossais en Écosse,

de la vie qui coule, …trop vite…, de nos espoirs et de nos doutes, de mes rencontres et réunions comme celle avec mes collègues Maires des Grandes Villes de France qui partagent, aux delà de leurs différences, de mêmes angoisses,

alors oui, après de telles paroles, j’ai choisi d’en rester là pour aujourd’hui et ce 349ème carnet…,

laissant aux prochains les occasions d’aller plus loin encore dans mes voyages au cœur de la vie qui s’écoule, qu’elle soit publique ou privée, empreinte d’Histoire ou de pensée, de déclarations ou de sentiments, de joies ou de peines, d’angoisses ou d’enthousiasme à l’image d’une nuit d’insomnie où tout se mélange au cœur de nos mystères existentiels…

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