Carnet n° 346 du 20 avril 2015

« C’est quand même malheureux qu’il faille toujours passer par là pour en arriver là »

 

 

L’expression populaire est connue. Qui ne l’a jamais entendue de la bouche de ses grands-parents et de ses parents ? Qui ne l’a jamais utilisée ?

 

Oui c’est quand même malheureux…., une fois encore, la Xème depuis quelques années, la Xème x 100 depuis presque 4 décennies pour ce qui me concerne,

 

oui quand même malheureux, disais-je, qu’en début de la semaine écoulée, pour faire respecter la loi par les gens du voyage et la faire appliquer rapidement par les autorités qui en sont chargées qu’il ait fallu « un nouveau coup de gueule » de ma part en forme de communiqué qui a attiré en nombre les radios et les télévisions (même LCI a interrompu une de ses émissions pour m’interroger au téléphone en direct !).

 

Ce serait si simple que, pour les gens du voyage, pour les Roms, comme pour tous les citoyens, que chacun comprenne que si on veut avoir des droits, il faut aussi accepter d’avoir des devoirs, qu’il existe des règles que TOUS doivent respecter et qu’il ne peut y avoir « deux poids, deux mesures » selon la catégorie à laquelle on appartient…

 

C’est quand même malheureux quand, pour un élu comme moi qui, durant toute sa vie, aura essayé de bien faire avancer les choses, construire sa ville, la gérer au mieux avec des services de qualité et en évitant d’user du levier fiscal, seuls ses communiqués de colère intéressent les médias.

 

Deux exemples récents :

  • J’ai calculé que sur les 7 dernières années nos dépenses communales n’ont augmenté que de 1% en moyenne annuelle (bien moins que l’inflation) ce qui nous a permis d’équilibrer nos budgets sans augmenter nos taux d’imposition, alors que nos ministres d’avant et d’aujourd’hui dénoncent les communes qui, (parait-il), augmentent leurs dépenses de près de 3%. J’ai fait un communiqué… qui en a entendu parler ?
  • A propos de notre budget 2015, France 2 m’a appelé pour me demander ce que nous avions du faire comme « sacrifices » dans notre budget 2015 pour compenser les baisses de dotations de l’État. J’ai répondu que grâce à notre gestion économe, sérieuse et sévère, nous n’avions réellement du faire aucun sacrifice insupportable… France 2 n’a pas été plus loin… Cela n’intéressait pas sa rédaction. Si j’avais dit qu’on avait supprimé un service public… je serai passé « au 20 heures ».

 

Oui, c’est quand même malheureux qu’il faille un assassinat d’enfant pour que l’on parle du droit à la sécurité et de la souffrance des victimes et de leurs famille, un accident d’avion pour qu’on oublie les massacres commis ici et là en Afrique et au Moyen Orient, un bateau qui chavire en Méditerranée avec des centaines de victimes pour que soient rappelées les situations des pays du Sud, la misère de millions de femmes, d’hommes et d’enfants, son exploitation par des voyous et bandits, l’échec de bon nombre de « printemps arabes ou africains » qui ont fait la bonne conscience des pays riches avant qu’ils ne se désintéressent des suites de leurs actions militaires…

 

C’est quand même malheureux que la seule question que se posent les États européens, c’est celle des secours et pas celle des raisons qui poussent les candidats à une forme de suicide ni celle de ceux qui « se font leur beurre » en les assassinant et encore moins celle de leur États, que nous avons, aussi discutables étaient-ils, contribué, de fait, à faire disparaître… sans pour autant créer les conditions de naissance de systèmes meilleurs.

 

Toujours à propos de l’Europe, je le rappelais lundi en conférence-débat de Citoyen d’Europe sur la situation actuelle de la Grèce et samedi lors de l’anniversaire des 25 ans du jumelage franco-allemand du lycée St Adrien,

« c’est quand même malheureux » que les citoyens européens aient presque oublié les 70 ans de Paix que les artisans de l’Union Européenne nous ont apporté et que les « princes » qui gouvernent aujourd’hui cette même Europe aient oublié le rêve des Pères Fondateurs d’une Europe citoyenne et humaine, sociale et solidaire, pétrie de valeurs et d’histoire et ce au profit de la finance internationale, des monnaies et des banques…

 

C’est quand même malheureux que notre Président de la République ait eu besoin d’une émission sur Canal+ pour se rappeler ces paroles fortes de François Mitterrand (qui lui avait pourtant mis le pied à l’étrier politique)

 

« Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît a toujours tort».

 

C’est quand même malheureux qu’il faille prendre le risque fasciste pour se rappeler les valeurs de Liberté de nos Démocraties, qu’on oublie que les raisons de la remontée d’idées nauséabondes ne se réduit pas au désespoir des plus désespérés, mais est aussi le résultat des tentations mortifères.

 

Monsieur Le Pen (et les siens) l’exprime toujours sans vergogne.

Madame Le Pen a su, avec habileté, marquer une différence qui n’est que de forme.

 

Monsieur Le Pen, l’homme du détail, du « Durafour crématoire » de l’occupation nazie « qui n’a pas été aussi terrible que cela » (pas plus pour lui que le Massacre d’Ascq), des camps d’exterminations à qui on aurait donné trop d’importance,

oui monsieur Le Pen, le père de sa fille et le grand père de la petite dernière (qui va lui succéder en Provence)… est toujours Président d’Honneur du FN, gardien de l’idéologie pétrie dès le départ d’un pétainisme collaborationniste.

 

C’est quand même malheureux, que dans notre ville, nos réussites, notre rayonnement, nos enthousiasmes citoyens soient niés voire pire par nos opposants de droite et d’extrême droite pour qui seule importe la manœuvre politicienne (cf leurs tristes écrits) alors qu’à la MEL, l’UMP/UDI dit et vote le contraire (au nom sans doute d’un consensus qui leur assure des Vice-Présidences).

 

Pas étonnant que les citoyens aient « un peu » de mal à s’y retrouver….

 

C’est quand même malheureux enfin qu’au PS après ses lourdes défaites aux municipales, à LMCU-MEL, aux départementales, on n’ait pas pris conscience de ce qui va arriver aux Régionales de décembre prochain, et qu’on continue ces petits jeux entre « faux amis » sous « le regard alléché de Madame Le Pen… »

Oui c’est quand même bien malheureux… Mais, sans doute, est-ce dans nos gènes ?

 

Arrivé à ce stade de ma vie j’essaie de m’en extraire, de ne pas m’y noyer,

  • « d’avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre du regard » (William Faulkner)
  • « D’être moi même, en m’engageant « (Stéphane Hessel),
  • de me dire que « Le courage c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille » (Jean Jaurès)
  • de me rappeler Goethe qui écrivait il y a 2 siècles : « Quand on est vieux, on doit agir plus que quand on est jeune »

Arrivé à ce stade de ma vie, j’essaie enfin (et je le réussi) de m’enthousiasmer

  • quand « nos guerrières » de l’ESBVA championnes d’Europe vont tenter « le doublé » avec la finale du championnat de France où elles viennent de se qualifier en battant Montpellier
  • quand le LOSC bat Bordeaux
  • quand le HBCV en handball est en passe de monter d’une division
  • quand le LMR

 

Et quand je travaille à préparer l’Euro 2015 de basket et l’Euro 2016 de football à Villeneuve d’Ascq, au Grand Stade….

 

C’est Léonard de Vinci qui l’a dit il y a près de 500 ans :

 

« Je ne me lasse jamais d’être utile. La nature m’a fait ainsi ».

Il me reste un peu moins de 5 ans maintenant en cette fin avril 2015 pour réfléchir à cela, « si Dieu me prête vie et santé » pour la période qui suivra le mois de mars 2020.

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