Au cœur d’une « nouvelle guerre » qui peine à dire son nom et dont les historiens du futur écriront les dates de son début et de sa fin, (à l’instar de ce que l’on a appelé dans nos livres d’histoire « la guerre de cent ans »),
une action terroriste terrible et ignoble a frappé ,à Paris, l’équipe de Charlie Hebdo tuant des journalistes, des dessinateurs caricaturistes ainsi que des policiers qui étaient là pour les protéger ou poursuivre leurs assassins.
Sous le choc, la France et les français, au sortir des brumes des festivités hivernales, se sont rassemblés dans l’unité, unité nationale du monde politique, unité surtout des citoyennes et des citoyens qui se sont aussitôt retrouvés et qui manifesteront à 12h ce jeudi 8 janvier d’abord (jour anniversaire de la mort de François Mitterrand) et ensuite dans les prochains jours.
Nos amis de Charlie Hebdo auront ainsi réussi ces nouveaux exploits de recoudre (au moins temporairement) une France déchirée, unir dans un même discours les représentants des religions, « faire résonner » les lieux de culture, et surtout faire descendre dans la rue un peuple que certains auraient pu croire trop anesthésié par le marasme ambiant pour le faire.
Oui, « A…dieu les Amis »… comme ils auraient pu eux même titrer leur douloureux départ, avec leur humour grinçant et décapant…
Une fois encore, vous nous avez montré le sens de la vie, de la vrai vie, non pas « un long fleuve tranquille » mais une lutte permanente, sans relâche ni renoncement, sans concession sur nos valeurs, sans lâchetés petites et grandes…
Puissent la France et les Français s’en souvenir au delà du temps d’émotion, puisse l’Unité Nationale sur nos valeurs être durable pour faire face aux risques et périls qui continuent à nous menacer, puissent la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité retrouver tous leurs sens
et reforger une France fière d’elle-même, de ses racines, de son histoire et de ses ambitions.
La preuve sera ainsi faite, pour ceux qui en doutaient encore, du rôle irremplaçable dans une société de journalistes libres dans une presse libre pour une société libre.
Oui, « A…dieu les Amis »
et là où vous êtes, s’il vous plaît, n’en voulez pas trop à ceux qui invoquent dieu pour vous rendre hommage;
et puis, entre nous, « quelle revanche » quand on se souvient de ce que certains ont pu penser et dire de vous !… en d’autres temps…
Gérard Caudron